vendredi 24 août 2012

A la fin août : la septième nuit du septième mois, TANABATA

77 : le 7e jour du 7e mois du calendrier lunaire a lieu une fête importante en Chine et au Japon. Les histoires diffèrent quelque peu mais cela revient a une sorte de "Saint Valentin" asiatique.
En Chine, elle est connue et célébrée sous le nom de Festival de Qixi ou "Fête des pies". La légende raconte qu'en des temps immémoriaux, un jeune bouvier, Niúláng, tomba amoureux d'une belle et jeune fée, Zhīnǚ. Amour contrarié et rendu compliqué par une déesse...Mais une fois par an, les pies forment un pont qui permet aux amoureux de se retrouver, le 7e jour du 7e mois, bien sûr !
Au Japon, c'est le jour de Tanabata. Les Japonais érigent des bambous ornés de guirlandes de papier. Ici, ce sont deux étoiles, Orihime (étoile de Véga) et Hikoboshi (étoile d’Altaïr) qui sont également amoureuses mais séparées par la voie lactée...

mercredi 11 juillet 2012

Dazai Osamu, portrait d'écrivain en artiste maudit

Je connaissais vaguement de nom Dazai Osamu, auteur japonais mort à 39 ans - trois ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Je l'ai donc découvert avec bonheur le week-end dernier en lisant le recueil de nouvelles Cent vues du mont Fuji, paru aux éditions Picquier poche.
C'est un auteur important au Japon et on comprend pourquoi en lisant ses textes à la fois incisifs, désabusés, empreints d'une certaine poésie mélancolique du quotidien. Ils sont largement autobiographiques mais possèdent une résonance universelle, l'auteur n'est pas d'hier, il nous parle comme au creux de l'oreille. Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ici des citations prises un peu au hasard, qui pourront paraître surprenantes hors contexte mais qui vous donneront peut-être envie d'en lire plus.

"Le spectacle du Fuji, tel qu'on peut le voir de la fenêtre d'un appartement tokyoïte, n'a rien de réjouissant. En hiver, on voit très bien le Fuji. Ce petit triangle tout blanc, là-bas, à l'horizon : c'est lui ! Ce n'est pas grand-chose : une sorte de gateau de Noël ! Il penche dangereusement du côté gauche : on dirait un navire de guerre qui aurait été touché, et dont la poupe commencerait à s'enfoncer dans la mer." J'aime beaucoup ce passage car il prend à rebours le cliché sur la beauté du mont Fuji et les "vues" de Dazai ne sont pas tout à fait les mêmes que celles du grand peintre Hiroshige.

"J'aurais bien voulu la saluer et lui dire : "Excusez-moi, je ne vous avais pas reconnue ; mais c'est que vos seins me sont plus familiers que votre visage." Je la voyais tout habillée, mais je connaissais chaque détail de son merveilleux corps ; à cette pensée, je me sentis rempli de joie." Ici, l'auteur est ému par une jeune fille croisée aux bains et qu'il retrouve par hasard dans la boutique d'un coiffeur.



"Le soir, je m'étais enfermé dans ma chambre et, en cachette, j'avais déplié la carte. Du rouge, du vert, du jaune : quel beau tableau c'était ! Retenant mon souffle, je ne pouvais que l'observer avec passion. La Sumida. Asakusa. Ushigome. Akasaka. Rien ne manquait ! A tout moment, si j'en avais envie, je pouvais me transporter dans n'importe lequel de ces endroits. C'était magique !" Je partage son enthousiasme. Il avait honte de s'avouer provincial en achetant une carte de Tokyo, mais voilà toute honte bue : une fois la carte ouverte, le grand voyage commence.

"Mais bientôt, j'eus besoin de ce médicament non pour soulager mon corps, mais pour surmonter ma honte et vaincre mon impatience. Je n'avais pas la force de faire face à la misère de mon âme." L'auteur s'est suicidé. Il a vécu toute sa vie comme une malédiction le fait d'être né dans une "grande famille" du nord de Honshu. Il a beaucoup bu, s'est drogué. Toute proportion gardée et toute comparaison n'étant pas raison, il me fait penser à notre Françoise Sagan ou à Bukowski...Mais encore une fois, il s'en distingue aussi pas mal.

"Saison des pluies à Totsuka. Crépuscule sur Hongô. Fête à Kanda. Première neige sur Kashiwagi. Feux d'artifice à Hatchôbori. Pleine lune à Shiba. Cosmos à Itabashi, dans le jardin de l'hôpital psychiatrique. Brume matinale à Ogikubo. Coucher de soleil sur Musashino. Les souvenirs sont autant de sombres fleurs qu'emporte une danse allègre et qui se dérobent à toute classification. Je songeai qu'il n'était guère sensé de vouloir, à toute force, les enfermer dans huit tableaux." Là, on trouve des accents proustiens. J'adore la litanie des souvenirs.

"Ma lutte. Pour la définir d'un mot, ce fut toujours la lutte contre l'ordre ancien. La lutte contre les attitudes affectées et conventionnelles. La lutte contre le mensonge des apparences. La lutte contre la petitesse et contre les petits esprits." Je terminerai par cette citation. Où l'on comprend aisément qu'il ne s'est pas fait que des amis...

Osez Osamu ! Lisez-le !

mardi 3 juillet 2012

Un petit nouveau dans la sélection des restaurants japonais de Paris

Bienvenue à Sanukiya ! En revanche, évitez la cuisine pseudo branchée Japon, trop chère et mauvaise des deux restaurants Nanashi (un dans le Marais, et l'autre dans le 9e).


Afficher Une sélection de restaurant japonais à Paris sur une carte plus grande

Le calendrier 2012 des festivals de l'été de l'est de Honshu au Japon

Bonjour à tous, voici grâce à la compagnie nationale de chemin de fer JR East, un calendrier très utile pour prévoir vos visites en fonction des dates des festivals. C'est vrai qu'ils font partie de la "richesse" du Japon en été et permettent de découvrir des aspects traditionnels de l'archipel. Ce calendrier se concentre sur la partie est de l'île principale de Honshu.

Voici le lien CLIQUEZ ICI.

Et bonnes visites !

dimanche 24 juin 2012

A Nara, où l'on croise quelques enfants







Voilà des images qui militent (en douceur :) pour le port de l'uniforme à l'école, non ? 


jeudi 21 juin 2012

L'astringent : un goût, une sensation, un monde esthétique

Ryoko Sekiguchi est écrivain et traductrice. Elle manie à la perfection le français et le japonais (enfin pour cette dernière langue, je suis un piètre juge, mais je me fie plutôt à...une intuition :). Dans un précédent ouvrage Manger fantôme, elle nous invitait à goûter à la brume, à savourer les nuages et à se délecter des choses transparentes...au risque de devenir soi-même évanescent.


Dans L'astringent, un petit ouvrage tout en équilibre (90g pour 90 pages) paru aux éditions Argol, Sekiguchi-San nous ouvre de nouveaux territoires inconnus. L'astringent n'est, en effet selon elle, pas seulement cette sensation qui vous envahit quand vous croquez dans un kaki pas mûr ou quand vous dégustez un thé bien épais ou un vin riche en tannins. Ce n'est pas seulement cette sensation qui rend votre bouche, votre palais et votre estomac pâteux comme si vos tissus se contractaient ou comme s'ils étaient subitement tapissés par un film léger et organique. Non, dans la culture japonaise, la sensation a opéré par translation, transposition et proximité dans d'autres domaines : comme la mode, par exemple. La faute à qui ? La faute au kaki ! Ce fruit tellement japonais était utilisé pour son caractère astringent à la fois en cuisine, mais aussi pour rendre la colle plus collante ou le papier des éventails plus solide. Ces nombreuses utilisations ont favorisé le glissement de la bouche vers les yeux, du goût vers l'apparence : vers une esthétique caractérisée par un travail long et attentif, un style discret et élégant, loin de l'exubérance des formes et des couleurs criardes.
Ce style c'est le "shibumi". Cette attention portée à la sobriété, au travail bien fait et à l'élégance m'a fait pensé au célèbre essai de Junichirô Tanizaki, L'éloge de l'ombre, dans lequel l'auteur insistait sur la beauté des objets artisanaux patinés par le temps et magnifié par la pénombre. Les deux auteurs font d'ailleurs référence à un autre  concept bien japonais : le "wabi sabi" qui, dans la beauté et la poésie, serait cet intérêt porté à l'impermanence des choses.
Ni amer, ni âpre, l'astringent est un monde en soi. A découvrir grâce à la précision et à la finesse de Ryoko Sekiguchi.

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Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France

vendredi 10 février 2012

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samedi 4 février 2012

Hanezu, une ode à l'amour et à la nature par Naomi Kawase

Nara et sa région sont filmés à la perfection dans le film de Naomi Kawase pour une histoire d'amour universelle qui se déroule à travers les âges. En japonais, le titre est Hanezu no tsuki : la lune pourpre.
Le Mont Unabi aimait le Mont Kagu. Il avait pour rival amoureux le Mont Miminashi.
J'ai essayé de localiser les trois montagnes qui apparaissent dans le mythe qui parcourt le film (si quelqu'un a plus d'infos je suis preneur) !


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