mercredi 11 juillet 2012

Dazai Osamu, portrait d'écrivain en artiste maudit

Je connaissais vaguement de nom Dazai Osamu, auteur japonais mort à 39 ans - trois ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Je l'ai donc découvert avec bonheur le week-end dernier en lisant le recueil de nouvelles Cent vues du mont Fuji, paru aux éditions Picquier poche.
C'est un auteur important au Japon et on comprend pourquoi en lisant ses textes à la fois incisifs, désabusés, empreints d'une certaine poésie mélancolique du quotidien. Ils sont largement autobiographiques mais possèdent une résonance universelle, l'auteur n'est pas d'hier, il nous parle comme au creux de l'oreille. Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ici des citations prises un peu au hasard, qui pourront paraître surprenantes hors contexte mais qui vous donneront peut-être envie d'en lire plus.

"Le spectacle du Fuji, tel qu'on peut le voir de la fenêtre d'un appartement tokyoïte, n'a rien de réjouissant. En hiver, on voit très bien le Fuji. Ce petit triangle tout blanc, là-bas, à l'horizon : c'est lui ! Ce n'est pas grand-chose : une sorte de gateau de Noël ! Il penche dangereusement du côté gauche : on dirait un navire de guerre qui aurait été touché, et dont la poupe commencerait à s'enfoncer dans la mer." J'aime beaucoup ce passage car il prend à rebours le cliché sur la beauté du mont Fuji et les "vues" de Dazai ne sont pas tout à fait les mêmes que celles du grand peintre Hiroshige.

"J'aurais bien voulu la saluer et lui dire : "Excusez-moi, je ne vous avais pas reconnue ; mais c'est que vos seins me sont plus familiers que votre visage." Je la voyais tout habillée, mais je connaissais chaque détail de son merveilleux corps ; à cette pensée, je me sentis rempli de joie." Ici, l'auteur est ému par une jeune fille croisée aux bains et qu'il retrouve par hasard dans la boutique d'un coiffeur.



"Le soir, je m'étais enfermé dans ma chambre et, en cachette, j'avais déplié la carte. Du rouge, du vert, du jaune : quel beau tableau c'était ! Retenant mon souffle, je ne pouvais que l'observer avec passion. La Sumida. Asakusa. Ushigome. Akasaka. Rien ne manquait ! A tout moment, si j'en avais envie, je pouvais me transporter dans n'importe lequel de ces endroits. C'était magique !" Je partage son enthousiasme. Il avait honte de s'avouer provincial en achetant une carte de Tokyo, mais voilà toute honte bue : une fois la carte ouverte, le grand voyage commence.

"Mais bientôt, j'eus besoin de ce médicament non pour soulager mon corps, mais pour surmonter ma honte et vaincre mon impatience. Je n'avais pas la force de faire face à la misère de mon âme." L'auteur s'est suicidé. Il a vécu toute sa vie comme une malédiction le fait d'être né dans une "grande famille" du nord de Honshu. Il a beaucoup bu, s'est drogué. Toute proportion gardée et toute comparaison n'étant pas raison, il me fait penser à notre Françoise Sagan ou à Bukowski...Mais encore une fois, il s'en distingue aussi pas mal.

"Saison des pluies à Totsuka. Crépuscule sur Hongô. Fête à Kanda. Première neige sur Kashiwagi. Feux d'artifice à Hatchôbori. Pleine lune à Shiba. Cosmos à Itabashi, dans le jardin de l'hôpital psychiatrique. Brume matinale à Ogikubo. Coucher de soleil sur Musashino. Les souvenirs sont autant de sombres fleurs qu'emporte une danse allègre et qui se dérobent à toute classification. Je songeai qu'il n'était guère sensé de vouloir, à toute force, les enfermer dans huit tableaux." Là, on trouve des accents proustiens. J'adore la litanie des souvenirs.

"Ma lutte. Pour la définir d'un mot, ce fut toujours la lutte contre l'ordre ancien. La lutte contre les attitudes affectées et conventionnelles. La lutte contre le mensonge des apparences. La lutte contre la petitesse et contre les petits esprits." Je terminerai par cette citation. Où l'on comprend aisément qu'il ne s'est pas fait que des amis...

Osez Osamu ! Lisez-le !

mardi 3 juillet 2012

Un petit nouveau dans la sélection des restaurants japonais de Paris

Bienvenue à Sanukiya ! En revanche, évitez la cuisine pseudo branchée Japon, trop chère et mauvaise des deux restaurants Nanashi (un dans le Marais, et l'autre dans le 9e).


Afficher Une sélection de restaurant japonais à Paris sur une carte plus grande

Le calendrier 2012 des festivals de l'été de l'est de Honshu au Japon

Bonjour à tous, voici grâce à la compagnie nationale de chemin de fer JR East, un calendrier très utile pour prévoir vos visites en fonction des dates des festivals. C'est vrai qu'ils font partie de la "richesse" du Japon en été et permettent de découvrir des aspects traditionnels de l'archipel. Ce calendrier se concentre sur la partie est de l'île principale de Honshu.

Voici le lien CLIQUEZ ICI.

Et bonnes visites !