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vendredi 19 mars 2021

Le Musée Kadowaka Musashino et son incroyable bibliothèque - 角川武蔵野ミュージアム

Amoureux des livres, et surtout de la lecture, j'adore les bibliothèques et les librairies.

Quand je voyage, ce sont souvent les points d'intérêt et de visite situés tout en haut de ma liste.

Surtout dans les grandes villes, et encore plus dans les très grandes villes, ce sont des espaces de recueillement, de calme et de découverte qui disent beaucoup de l'hospitalité des lieux et de la culture locale.

Parfois, certaines bibliothèques et plus rarement certaines librairies ont un caractère proprement exceptionnel. Et c'est le cas de la bibliothèque du Musée Kadowaka Musashino - 角川武蔵野ミュージアム en japonais. Le musée se présente comme une impressionnante structure monolithique avec des faces biseautées recouvertes de granite noir. La bibliothèque occupe deux étages avec des linéaires de huit mètres de haut et la capacité d'accueillir 50 000 livres. 

Le musée a été conçu par le grand architecte Kengo Kuma, à qui l'on doit en France la réalisation de la Cité des Arts et de la Culture de Besançon, du Fonds Régional d'Art Contemporain de Marseille et du Conservatoire de musique et de danse d’Aix-en-Provence.

Le bâtiment est commandité par la société Kadowaka, grand éditeur de magazines de mangas et de light novels (ライトノベル, raito noberu), des romans courts à destination d'un public adolescent, notamment. Le siège social de l'éditeur se situe dans le quartier de Chiyoda à Tokyo. 

Le musée fait partie d'un ensemble développé récemment et inauguré en août 2020, la Tokorozawa Sakura Town, à Saitama dans la banlieue de Tokyô. Autre lieu notable : un hôtel avec des chambres décorées "manga", EJ Anime Hotel - EJアニメホテル.

En voici une visite à 360 degrés :





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Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

lundi 13 juin 2011

Kyôto itinéraires : Oyamazaki, promenade dans l'art et dans l'histoire

Au sud-ouest de Kyôto, au confluent de deux majestueuses rivières et au pied d'une colline, témoin de hauts faits historiques, se trouve la petite bourgade d'Oyamazaki.


Pour commencer, rien de tel qu'un petit plan pour visualiser la balade. Je vous propose en effet d'aller tout en haut du plan jusqu'au sommet de la colline qui culmine à 270 m (une marche raisonnable d'environ 1h, 1h30).


Voici le point de départ, comme souvent au Japon, il s'agit de la gare JR, adossée à une supérette "Daily Yamazaki".


En face de la gare, un modeste temple à l'entrée discrète abrite un trésor...Une maison de thé construite par le grand maître en personne : Sen no Rikyû. Pour avoir la chance de voir ce frêle bijou de terre et de bois, il faut prendre rendez-vous avec les moines. C'est un trésor bien protégé.


Moi, j'aime bien marcher. C'est le meilleur moyen de faire connaissance avec un endroit (avec une personne aussi, mais c'est un autre sujet). Commencez l'ascension de la petite colline, très vite vous arrivez à un premier palier.


On peut voir la plaine du Kansai au sud de Kyôto. Et oui l'espace est rare : il faut trouver de la place pour les routes, les usines, les champs...


Le charme d'une balade en forêt...un petit bois de bambous.


Tout au long de la balade, vous rencontrerez des temples, des sanctuaires et des panneaux qui vous narreront l'histoire du lieu et des batailles importantes qui s'y tinrent.


En redescendant, le clou (doré) du spectacle, c'est la villa Asahi (et oui, comme la bière !).


Ancienne demeure du fondateur de cet immense groupe agro-alimentaire, ici tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté...(enfin pas sûr pour la volupté). Le corps de bâtiment principal abrite une collection d'art "folk".


Une aile conçue par le grand architecte Tadao Ando présente, elle, la partie "occidentale" des la collection : des œuvres des peintres français de la fin du 19e siècle (Cézanne, Monet et compagnie).

Toutes ces photos sont originales et viennent compléter les commentaires, adresses et conseils du guide Kyôto itinéraires. Vous pouvez ici découvrir Kyôto :

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dimanche 15 février 2009

Kairakuen de Mitô, une merveille de jardin

Avec le Kōrakuen d'Okayama (voir plus bas) et le Kenrokuen de Kanazawa, le Kairakuen de Mitô est l'un des trois plus beaux jardins du Japon, ou 三名園, Sanmeien.

Kairakuen signifie : "parc à apprécier en bonne compagnie". Il avait été conçu dès le départ pour être ouvert au public par un seigneur altruiste et lettré qui savait goûter aux joies nées de la mélodie d'une belle poésie et de la contemplation des beaux paysages.

C'est un jardin de vaste dimension et planté sur une petite colline. On aperçoit le lac Senbe.


La vue sous cet angle est assez dégagée. La ville Mitô est assez laide et gâche parfois le point de vue...


La villa Kobuntei est située au centre du parc. C'est du haut de son 2ème étage qu'on a la meilleure vue sur les environs. La vision du jardin y est comme "cadrée" par la structure de bois.


C'est vert, c'est brun, c'est gris, c'est blanc, c'est jaune, c'est rose...


La nature ne pousse pas qu'à l 'extérieur. Elle envahit aussi les parois de papier !


J'aime l'écorce brillante de cet arbre au tronc tortueux.


Voici la grande spécificité de ce jardin : une étendue de plus de 300 pruniers.
La meilleure saison est donc fin février pour admirer les pruniers en fleur ! C'est bien plus chic que les cerisiers - trop communs ! Et puis ils fleurissent avant les cerisiers.


Il y a aussi une bambouseraie qui contraste vivement avec la prunelaie. Les pruniers sont installés sur un espace très plat, ils sont bien espacés, on se balade entre eux comme dans un champs d'arbres fruitiers, c'est lumineux. Les bambous, eux, sont plantés sur un terrain escarpé, ils sont très densément répartis, l'impression quand on gravit les petits chemins de la bambouseraie est légèrement oppressante. C'est sombre. Ce contraste est voulu, il s'inspire du principe du yin et du yang, les deux énergies contraires et complémentaires.


Et pour finir, arbustes nains, arbustes en fleur, buissons et petit lac ! La quintessence de l'art du jardin japonais.

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dimanche 14 septembre 2008

Meiji mura, une balade fin de siècle

Les grandes villes japonaises se ressemblent. L'architecture contemporaine y domine et les traces du passé même celles d'une époque relativement récente comme l'ère Meiji à la fin du 19ème siècle y sont rares.
Pour pallier aux destructions liées bien souvent à la croissance, les Japonais ont créé de nombreux parcs regroupant et présentant des vestiges du passé. L'un des plus beaux et des plus richement ornés est celui de Meiji mura, à quelques minutes d'Inuyama (voir plus bas) et environ à 2 heures de Nagoya.


Ici un phare et un bâtiment de briques rouges - l'influence de l'Europe du Nord et notamment des Pays-Bas se fait sentir...


Un beau bâtiment de bois qui abritait une école (je crois) ou une mairie...enfin un bâtiment public.

Un intérieur où il faisait bon vivre...


La maison d'un riche marchand, au rez de chaussé un espace pour accueillir les clients, dans les étages, le stock et les espaces d'habitation.


Mais pourquoi cette petite statuette de chat sur ce mini balconnet ? Parce qu'il s'agit de la maison du génial écrivain SOSEKI Natsume, auteur notamment de Je suis un chat, roman dans lequel il profite de sa position de narrateur "chat" pour se moquer gentiment de ses compatriotes...


Le bâtiment de réception d'un riche marquis !!


Un théâtre de kabuki, on remarque au-dessus de l'entrée principale les panneaux peints présentant les spectacles, les petites lanternes marquées d'un kanji qui, une fois la nuit tombée, créent tout de suite une ambiance de fête.


Au loin la Cathédrale Saint François-Xavier...ce jésuite a essayé de convertir les Japonais à la foi catholique...avec un succès mitigé (heureusement) !


Pont et locomotive à vapeur : on s'y croirait, non ?


Une villa "d'étranger" qui naguère devait surplomber la paisible et superbe baie de Nagasaki.


Il ne s'agit rien de moins que de l'entrée principale de l'Imperial Hotel de Tokyo, dû à l'architecte américain Frank Lloyd Wright. Il se trouvait près du quartier de Ginza. Il avait été inauguré en 1923, un jour seulement avant le grand tremblement de terre qui détruisit la ville en grande partie !


Et pour finir notre promenade, pourquoi pas un bon bain chaud dans un sento dont voici une entrée typique. On retrouve l'hiragana "Yu" sur un noren bleu dans les sento contemporain. Le petit idéogramme en bas à gauche du noren vous signale que c'est l'entrée réservé aux dames.

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dimanche 24 juin 2007

Tokyo, de l’infiniment petit à l’infiniment grand


Le voyageur européen qui s’aventure en Asie en général, au Japon en particulier et à Tokyo tout spécialement, doit apprendre à penser la ville différemment. Dans Tokyo, la foisonnante et la surpeuplée (on compte 12 millions d’habitants intra-muros, 30 millions dans toute l’agglomération), il est inutile de chercher le panneau « centre ville ». La ville a en effet une multiplicité de centres, organisés chacun autour de gares gigantesques. Parmi les plus imposants, on peut citer le quartier de Nihombashi et

Marunouchi autour de la gare de Tokyo, le quartier de Shinjuku, celui de Shibuya, ou de Roppongi. Ces gares, nœuds de communication, structurent chaque quartier : à proximité, on trouve les grands immeubles, les lieux de sortie, les centres commerciaux, les entreprises…Plus on s’en éloigne et plus la vie devient paisible. Le trafic se raréfie, les bâtiments rapetissent. Le vélo devient vite indispensable pour rejoindre la gare. On trouve encore dans ces zones résidentielles des sento, bains publics, où les enfants grattent le dos des aînés à la brosse, où les anciens se retrouvent pour discuter, où les jeunes se relaxent dans un bain bouillant. On y trouve aussi des jardinets aux arbres nains taillés en boule, des petites échoppes venues d’un autre âge qui ne vendent que des sacs de riz ou d’autres produits de base…Il fait bon se perdre dans ces ruelles. A Tokyo, il est vain de chercher à tout voir. Voir quoi d’abord ? Même si on y trouve de nombreuses galeries, des musées privés ou nationaux, des temples bouddhistes ou shintoïstes, de très beaux bâtiments d’architecture contemporaine, des gratte-ciel…etc., il y a finalement assez peu de monuments.

Le plaisir d’une visite de Tokyo est celui de se laisser porter par ses envies au hasard des rues et ruelles sans nom qui dessinent un réseau labyrinthique dont la cohérence répond aux exigences du quartier, mais pas à une logique cartésienne, ni à un plan d’urbanisme très défini. Je me rappelle, après avoir vécu plus d’un an dans le quartier très tranquille de Narita Higashi, situé dans le grand arrondissement résidentiel de Suginami, m’être égaré à deux pas de chez moi dans des ruelles, en tout semblables à celle où j’habitais.

Une visite à Tokyo commence en général par la gare ou la station de métro. On choisit une sortie. On peut s’arrêter dans une gargote avoisinante en cas de petit creux, la nourriture y est très abordable et généralement de bonne qualité. Pourquoi ne pas se laisser tenter par un curry japonais, de couleur marron et pas très épicé, ou par des tempura, ces fameux beignets légers et croustillants de crevette, poisson blanc ou légumes variés, ou encore par une délicieuse soupe de nouilles, au bon bouillon à base d’ail, de sauce de soja et de viande de porc, les ramen. Pas de petit creux ? Lancez-vous dans une expérience shopping. Au premier abord, vous pourrez avoir l’impression d’être en terrain connu, vous reconnaîtrez peut-être de grandes enseignes globalisées. Mais les Japonais possèdent cet art subtile d’assimiler et de recodifier tout ce qui vient de l’extérieur. L’accueil « enveloppant », à la fois discret et attentif, et bien sûr ultra poli, qui vous est réservé dans le moindre commerce, est en soi une expérience intéressante. Tokyo est la ville des grands magasins : ceux du quartier d’Ikebukuro, par exemple, font dans la démesure. Leur gigantisme et leur architecture massive font qu’on a surnommé ce bloc de magasins juchés au-dessus de la gare, le « Berlin Wall » de Tokyo ! Mais c’est aussi la ville des petites boutiques : les créateurs (t-shirts, accessoires, vêtements branchés à Harajuku ou Daikanyama), l’artisanat (à Asakusa près du temple Sensô-ji ou aux abords du parc de Ueno), les kimonos et les marques de luxe (à Ginza ou Shinjuku Est), etc.

Aujourd’hui, la tendance en matière de développement urbain à Tokyo est au complexe intégré proposant : une poignée de gratte-ciel, un parc ou un espace ouvert au public, un centre commercial, des espaces culturels (cinéma, musée…), des bureaux. Le modèle du genre est Roppongi hills, inauguré en 2003. Depuis, le complexe de Shiodome a ouvert et d’autres se préparent à ouvrir. Tokyo qui s’étendait plutôt en surface, avec ces maisons basses collées les unes aux autres, gagne en hauteur. Le manque de place et le besoin d’espaces vert expliquent cette tendance. Et c’est intéressant de passer d’une vision à l’autre : des petits pâtés de maison aux grands complexes.

Voilà, c’étaient juste quelques réflexions ou impressions tirées de ma vie à Tokyo. J’espère qu’elles vous ont donné un petit aperçu de la diversité et de l’originalité de cette ville. On pourrait écrire bien d’autres articles très différents sur Tokyo, tellement cette capitale aux dimensions démesurées est un monde en soi. Le mieux, c’est encore de tenter le voyage pour rapporter ses propres impressions.

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