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samedi 4 septembre 2021

Carte blanche au sculpteur japonais TOSHIMASA KIKUCHI

Pour la Rentrée, je suis heureux de partager avec vous mon nouvel article à propos de la carte blanche du sculpteur TOSHIMASA KIKUCHI au Musée national des arts asiatiques - Guimet en partenariat avec la galerie Mingei.

Cette exposition est un ravissement à plus d'un titre et, certainement, pour le fait qu'elle constitue un des meilleurs exemples du dialogue fécond entre l'art et la science.
Ici les modèles mathématiques du vénérable Institut Henri Poincaré rencontrent en effet le non moins vénérable art de la statuaire bouddhique grâce à un sculpteur japonais de grand talent.
Pour en savoir plus, lisez l'article !



#art #science #exhibition #inspiration #talent #Japon #exposition #maths

samedi 3 juillet 2021

AKARI : les lampes-sculptures en papier d'Isamu NOGUCHI

🏮 Vous connaissez les lampes en papier japonaises, ces beaux globes légers et aériens qui diffusent une douce lumière tamisée et apportent une présence chaleureuse à n'importe quel espace. 💡 Mais saviez-vous que c'est l'artiste nippo-américain Isamu NOGUCHI, élève de Brancusi, qui a imaginé ces lampes comme de véritables sculptures lumineuses. 🕯️ Je vous raconte l'histoire de cette création d'une icône du design ici dans un article paru dans le Journal du Japon.
#japon

vendredi 29 janvier 2021

ROBOTO - un morceau électro

Bonjour, 

J'ai toujours rêvé d'écrire une chanson. Voici un premier essai : Roboto. On connaît la passion des Japonais pour les robots...

Années 2000. Au moment où les robots deviennent de plus en plus humains, on observe que les humains se comportent de plus en plus comme des robots. 

Du Japon à l'Europe, frères robots, frères humains : unissez-vous pour reconquérir votre liberté !

 "Le robot-amant sera un produit véritablement révolutionnaire. À la différence d'un être humain normal, peu importe la manière dont vous le traitez, aussi rude soit-elle, il ne s'en formalisera pas. Et quand vous n'en aurez plus besoin, vous pourrez facilement vous en débarrasser. Ah ! N'est-ce pas fantastique ?" 

Source : série japonaise "Zettai Kareshi", 2008. 


« Deru kugi wa utareru » (出る杭は打たれる) une expression japonaise qui signifie le clou qui dépasse appelle le marteau. Cette phrase est une bonne illustration de la société nippone traditionnelle qui préfère la conformité et l'harmonie sociale à l'indépendance et à l'expression individuelle. 

Source : www.japoninfos.com


Paroles et textes de la chanson, voix : François-Xavier ROBERT

Création de la mélodie et mise en musique par : Julien HAURANT

lundi 13 juin 2011

Kyôto itinéraires : Oyamazaki, promenade dans l'art et dans l'histoire

Au sud-ouest de Kyôto, au confluent de deux majestueuses rivières et au pied d'une colline, témoin de hauts faits historiques, se trouve la petite bourgade d'Oyamazaki.


Pour commencer, rien de tel qu'un petit plan pour visualiser la balade. Je vous propose en effet d'aller tout en haut du plan jusqu'au sommet de la colline qui culmine à 270 m (une marche raisonnable d'environ 1h, 1h30).


Voici le point de départ, comme souvent au Japon, il s'agit de la gare JR, adossée à une supérette "Daily Yamazaki".


En face de la gare, un modeste temple à l'entrée discrète abrite un trésor...Une maison de thé construite par le grand maître en personne : Sen no Rikyû. Pour avoir la chance de voir ce frêle bijou de terre et de bois, il faut prendre rendez-vous avec les moines. C'est un trésor bien protégé.


Moi, j'aime bien marcher. C'est le meilleur moyen de faire connaissance avec un endroit (avec une personne aussi, mais c'est un autre sujet). Commencez l'ascension de la petite colline, très vite vous arrivez à un premier palier.


On peut voir la plaine du Kansai au sud de Kyôto. Et oui l'espace est rare : il faut trouver de la place pour les routes, les usines, les champs...


Le charme d'une balade en forêt...un petit bois de bambous.


Tout au long de la balade, vous rencontrerez des temples, des sanctuaires et des panneaux qui vous narreront l'histoire du lieu et des batailles importantes qui s'y tinrent.


En redescendant, le clou (doré) du spectacle, c'est la villa Asahi (et oui, comme la bière !).


Ancienne demeure du fondateur de cet immense groupe agro-alimentaire, ici tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté...(enfin pas sûr pour la volupté). Le corps de bâtiment principal abrite une collection d'art "folk".


Une aile conçue par le grand architecte Tadao Ando présente, elle, la partie "occidentale" des la collection : des œuvres des peintres français de la fin du 19e siècle (Cézanne, Monet et compagnie).

Toutes ces photos sont originales et viennent compléter les commentaires, adresses et conseils du guide Kyôto itinéraires. Vous pouvez ici découvrir Kyôto :

Creative Commons     License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

mardi 16 février 2010

GOSSE DE PEINTRE - BEAT TAKESHI KITANO

GOSSE DE PEINTRE - BEAT TAKESHI KITANO
à la Fondation Cartier pour l’art contemporain - Paris, du 11 mars au 12 sept. 2010.
Beat Takeshi Kitano, 2010 (daruma)
© Office Kitano Inc. Photo André Morin
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010

Informations provenant du communiqué de presse de la Fondation Cartier pour l’art contemporain (avec tous mes remerciements. J'écrirai mon propre texte après avoir visité l'expo, bien sûr !) :

« Avec cette exposition, j’ai sans doute voulu amener une autre définition au mot « art », qui soit moins officielle, moins conventionnelle, moins snob, plus ordinaire. »
Beat Takeshi Kitano

C’est avec plaisir, humour et sérieux que Beat Takeshi Kitano s’est lancé dans Gosse de peintre, un projet singulier qui s’installe avec finesse et impertinence dans le monde de l’enfance. Inventée de toutes pièces par Beat Takeshi Kitano pour la Fondation Cartier pour l’art
contemporain, l’exposition Gosse de peintre, est présentée du 11 mars au 12 septembre
2010. Avec des peintures, des vidéos, mais aussi des objets insolites, des décors, des machines fantasques et sensationnelles, Beat Takeshi Kitano conduit le visiteur de surprise en gag, de jeu en leçon de chose, se moquant de l’art contemporain, s’amusant avec l’histoire et les sciences et
se jouant des clichés associés à son pays.
Un personnage hors du commun Cinéaste, acteur, animateur d’émissions télévisées, comique, peintre, écrivain, Takeshi Kitano, aussi connu sous le nom de Beat Takeshi, est un personnage hors du commun. S’il est célèbre dans le monde entier pour ses films, il jouit au Japon d’une popularité sans égale en tant que comique et homme de télévision.
Curieux de tout, passionné par la connaissance et sa transmission, il change de domaine et de vocabulaire avec autant d’aisance que de sérieux, passant de la violence à la comédie et de l’outrance à la retenue.

Beat Takeshi Kitano, 2009
Acrylique sur toile, 91 x 117 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010
L’invitation de la Fondation Cartier

Si cette personnalité toujours en mouvement trouve son inspiration en toutes choses, deux motifs semblent particulièrement marquer son oeuvre : sa fascination teintée de nostalgie pour
le monde de l’enfance et son rapport à l’image, fondamental pour sa démarche créative et qui s’illustre par une production prolifique de peintures, souvent présentées dans ses films.
Réfractaire à l’idée d’institutionnaliser cette production artistique, qu’il considère avant tout comme une pratique personnelle, Kitano n’avait jusqu’à présent jamais répondu aux diverses sollicitations de musées à exposer son travail. S’il a accepté l’invitation de la Fondation
Cartier, c’est suite à la rencontre avec son directeur, Hervé Chandès, et à leurs nombreux échanges au cours desquels est née l’idée d’une exposition s’adressant aux enfants, conçue à elle seule comme une gigantesque installation.

L’exposition

En créant Gosse de peintre, un projet kaléidoscopique dont la dimension autobiographique est évidente, Beat Takeshi Kitano prend à contre-pied les principes mêmes de l’exposition. Invitant
les visiteurs à interagir et participer, il transforme le musée en parc d’attractions dans lequel il fait entrer tous les mondes de Beat Takeshi Kitano. La culture populaire et la réflexion scientifique, l’imaginaire, la satire, la tradition, la pédagogie, le beau et le kitsch s’y côtoient en un ensemble à la fois hétéroclite et complémentaire.
Dessin préparatoire de l’exposition © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010

Attractions

Au fil d’un parcours semé d’étranges images, d’ateliers et de leçons de choses, de jeux et de gags, il entraîne le visiteur dans un univers aussi joyeux que riche et complexe. Son exposition permet de découvrir sa théorie sur la disparition des dinosaures, des exercices mathématiques, des métaphores scientifiques ou encore des documents et plans secrets de l’armée impériale japonaise. Des poissons transgéniques déjà garnis de délicieux sushi y croisent des chimères et animaux imaginaires tandis qu’un criminel récalcitrant échappe à la pendaison – clin d’oeil grinçant au fait que la peine capitale existe encore au Japon. Véritable « usine à gaz », une gigantesque machine à coudre tourne à grand bruit pour confectionner un ruban dérisoire, se faisant ainsi la métaphore ironique de l’art contemporain. Le visiteur passe d’une attraction foraine à l’autre, du stand de gaufres au cabinet de curiosité sans oublier le théâtre de marionnettes, avant d’aller s’exercer à la peinture à travers des ateliers pour petits et grands.

Tama-Jii (esprit du Bien), photo André Morin © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010

Peintures

L’exposition Gosse de peintre présente aussi pour la première fois un large ensemble de peintures de Beat Takeshi Kitano. Prolifique dans sa production, Kitano se considère néanmoins comme un peintre du dimanche. Figuratifs, voire narratifs, ses tableaux récents – dont certains ont été produits pour l’exposition – semblent exploser de couleurs et ne sont pas sans rappeler l’art naïf. Durant sa convalescence suite à l’accident de moto qui faillit lui coûter la vie, Beat Takeshi Kitano a peint et réalisé notamment en 1996 une série de peintures troublantes représentant des créatures hybrides entre animaux et fleurs, qui sont présentées dans son film Hana-bi. Ces tableaux sont exposés avec un ensemble de vases qui s’inspirent de ces êtres étranges et ont été spécialement réalisés à Venise pour le projet.

Beat Takeshi Kitano, 1996
Acrylique sur carton, 73 x 103 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010

L’image en mouvement

La vidéo et l’image en mouvement occupent une place particulière dans l’exposition. Des extraits de shows TV comiques, inédits en France, sont diffusés au milieu d’un décor mettant en scène
Beat Takeshi dans ses déguisements les plus farfelus. En exclusivité pour la Fondation Cartier, Beat Takeshi Kitano a tourné trois petits sketchs comiques qui s’attaquent avec humour aux clichés que les Occidentaux portent sur le Japon et présentent différents modes d’expérimentations picturales menées à grande échelle, faisant écho à son dernier long métrage Achille et la tortue.

Cette toute première exposition de Beat Takeshi Kitano est l’un des projets les plus ambitieux jamais créés pour la Fondation Cartier. Elle s’adresse aux enfants, tout en parlant aux adultes. Avec Gosse de peintre, Beat Takeshi Kitano prend les enfants au sérieux et les invite à penser, à rêver, à entrer dans le jeu.

BIOGRAPHIE

Les débuts de Kitano

Beat Takeshi Kitano est né à Tokyo en 1947. Il fait ses premiers pas dans le show-business en 1974 sous le nom de Beat Takeshi, un pseudonyme qu’il continue à porter lorsqu’il se produit en tant qu’acteur, gardant son véritable nom pour son activité de réalisateur.
Au sein du duo comique Two Beat, il devient l’une des figures marquantes du manzai (théâtre satirique) très à la mode au Japon à la fin des années 1970. Ses talents d’improvisation verbale et son originalité font de lui l’un des comiques les plus populaires de son pays dans les années 1980.
Beat Takeshi Kitano, 2008
Acrylique sur toile, 100 x 80 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010


L’homme de télévision

La carrière de Beat Takeshi à la télévision débute véritablement en 1981 alors qu’il anime Oretachi Hyokinzoku (« nous sommes le gang des plaisantins »), une émission de divertissement qui a révélé de nombreux comédiens. Parmi les multiples programmes présentés par Beat Takeshi, le plus célèbre à l’étranger est Takeshi’s Castle, un jeu télévisé humoristique dans lequel les candidats traversent une série d’épreuves, souvent physiques. Diffusé de 1986 à 1989, il a atteint des records d’audience. Beat Takeshi Kitano tourne aujourd’hui huit programmes par semaine, dont une émission politique et une émission sur les mathématiques.

L’acteur

En tant qu’acteur, Beat Takeshi apparaît dans ses propres réalisations mais aussi dans de nombreux autres films. C’est son rôle dans Merry Christmas Mr Lawrence (Furyo) de Nagisa Oshima (1983) qui le propulse sur la scène internationale. En 1999, il collabore à nouveau avec
Oshima dans l’épopée de samouraï Gohatto. Il participe en 2001 au film Battle Royale de Kinji Fukasaku, grand succès de salle mais très controversé au Japon. Sa carrière d’acteur se développe également à l’étranger et l’on peut le voir dans Johnny Mnemonic de Robert Longo (États-Unis, 1995) et dans le film de Jean-Pierre Limosin, Tokyo Eyes (France, 1998).


Portrait Beat Takeshi Kitano
© Office Kitano Inc


Le réalisateur

Kitano fait ses débuts derrière la caméra dans Violent Cop, où il tient aussi un rôle. Par la suite, il dirige Jugatsu, A Scene at the Sea, Sonatine, Getting any? et Kids Return.
En 1997, son film Hana-bi remporte le Lion d’or à la Mostra de Venise, ce qui le confirme en tant que réalisateur. Suivent ensuite L’été de Kikujiro puis Aniki, mon frère (une co-production américano-japonaise), Dolls et Zatoichi, son premier film historique qui lui vaut le prix de la mise
en scène à Venise. Avec Takeshis’, Kitano se voit attribuer le Prix spécial de la culture du Galileo 2000 (Italie). En 2006, il dirige un court métrage One Fine Day, commandé par le Festival de Cannes dans le cadre du projet Chacun son cinéma à l’occasion de sa 60e édition. La même
année, Kitano est le premier à recevoir le prix Glory to the Filmmaker! de la Mostra de Venise, créé précisément en hommage à son treizième film et qui en emprunte le titre. En 2008, il tourne Achille et la tortue, sélectionné à Venise. Il reçoit en juin 2008 un prix pour l’ensemble de sa carrière au Festival international du film de Moscou et en novembre 2008 l’Alexandre d’or au Festival international du film de Salonique.

lundi 15 février 2010

Céramiques d'Edo - Musée Cernuschi, à partir du 26 février 2010

Un prochain événement à noter sur vos tablettes japonaises ! Voici ce qu'en disent les responsables du Musée Cernuschi (près du parc Monceau à Paris) :

"Après sa collection de peintures chinoises, le musée Cernuschi dévoile ses réserves japonaises et expose à partir du 26 février une sélection des plus belles céramiques rapportées du Japon par Henri Cernuschi, lors de son voyage autour du monde, de 1871 à 1873.

L'exposition présente une sélection de 120 œuvres allant de l'époque de Momoyama (1574-1615) à nos jours. Ces pièces réétudiées à la lumière des découvertes et des travaux modernes, permettent notamment d'évoquer certains aspects de la vie et du goût des Japonais et leur évolution au cours des siècles.

La diversité dans l'espace et le temps des productions du Japon rappelle en effet que cet art est étroitement lié aux grandes évolutions sociales du pays au cours de la période dite d'Edo (1615-1868): diffusion de la production de grès liés à la cérémonie du thé, apparition des premières porcelaines destinées en particulier aux banquets et festins de l'aristocratie, importation de techniques et de styles venus du Continent qui accompagnèrent une mode nouvelle pour la cuisine chinoise et le thé infusé dans les milieux intellectuels. L'importance accordée aux décors ou à la statuaire céramique sous l'influence de la demande internationale, au moment de l'ère Meiji (1868-1912) et, au vingtième siècle, l'intérêt pour l'art populaire complètent ce panorama."

jeudi 22 octobre 2009

La galerie LMD présente MOTOI YAMAMOTO et ses labyrinthes

LMD galerie est heureuse de présenter pour la première fois en France le travail de Motoi Yamamoto, du 14 novembre au 23 décembre 2009. Pour cette exposition, l’artiste réalisera au sol une installation de sel, de la série Labyrinth, ainsi que des “peintures de sel” sur aluminium et des dessins sur bois.
Motoi Yamamoto utilise le sel comme matériau unique pour élaborer ses installations, sculptures et peintures depuis quinze ans. Traditionnellement, le sel est utilisé dans les rites funéraires japonais dans une symbolique de purification et de mémoire. Mais le sel est également un signe de richesse, et un élément essentiel à la vie. La démarche de Motoi Yamamoto, amorcée après une expérience personnelle de perte et de deuil, a une signification commémorative, tout en étant une tentative de retrouver et faire revivre l’être perdu : « La pensée que je ne pourrais pas voir une personne à nouveau, même si je le souhaitais, m’a conduit à souhaiter voir quelque chose qui ne pouvait être écrit ou photographié, quelque chose au cœur même de la vie, des cellules et de la mémoire »1.
Les labyrinthes de Yamamoto sont comme autant de voyages au cœur de ses souvenirs. Élaborées d’après seulement quelques croquis de préparation, leurs formes dépendent des émotions et de la condition physique de l’artiste qui « dessine » littéralement avec le sel placé dans une sorte de douille, à genou pendant de longues heures. Ils prennent parfois des détours inattendus et sont également affectés par l’humidité, les irrégularités du sol et le site. Silencieusement, mais avec une grande force, le spectateur est invité à suivre leurs méandres et retrouver la mémoire de sa propre existence.

LMD galerie
44 rue Barbet de Jouy
75007 Paris

Né en 1966 à Onomichi, Motoi Yamamoto vit et travaille à Kanazawa au Japon. Après avoir gagné le prix Philip Morris en 2002 et participé à l’exposition The First Steps, Emerging Artist from Japan en 2003 au P.S 1 de New York, son travail a attiré l’attention et a été largement exposé, en particulier au Japon et en Allemagne, dans des galeries mais aussi de nombreuses institutions. Il exécutera notamment une grande installation Labyrinth au Musée d’art Contemporain de Tokyo au
printemps 2010.

1 Traduction d’un extrait de Yumi Yamaguchi, The Power of Japanese Art, p.146, Editions Ascii, 2008


(texte extrait du communiqué de presse de LMD galerie)

dimanche 26 juillet 2009

Femmes balayées par le vent ou dans la tourmente

Le pavillon japonais de la Biennale d'art contemporain de Venise, qui a ouvert ses portes en juin et qui les refermera en octobre, a eu l'excellente idée sous l'impulsion de Daniel Birnbaum, le commissaire de la Biennale, et sur proposition de MINAMISHIMA Hiroshi, responsable du pavillon en question, d'inviter l'artiste YANAGI Miwa avec sa série des Windswept women - the old girls' troupe.

Affiche du pavillon japonais de Venise

Une traduction littérale du titre de cette série de photo pourrait être : Femmes balayés par le vent - la troupe des vieilles filles ; mais malgré la force des vents qui les frappent faisant tournoyé leurs longues chevelures, les femmes représentées ont les pieds bien ancrés dans le sol, elles se tiennent solidement à la terre ferme et dégagent une énergie et une vitalité qui n'a rien de la passivité du fétu de paille emporté par le vent. Je propose donc la traduction : Femmes dans la tourmente.

Affiche de l'exposition Po-po Nyangnyang à Osaka

Au même moment l'artiste expose aussi cette série à Osaka.

Miwa Yanagi - Windswept Women 1, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

Les vents mauvais qui agressent ces 5 femmes peuvent symboliser les préjugés, le temps qui passe, les inégalités sociales qui frappent les femmes dans toutes les sociétés...tout ce qui fatigue, enlaidit, fait vieillir prématurément...


Miwa Yanagi - Windswept Women 2, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

...et d'ailleurs, on voit le résultat physiquement sur nos 5 héroïnes ! Elles sont parfois salement amochées.


Miwa Yanagi - Windswept Women 3, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

Mais ce qui frappe au-delà de ces déformations physiques et de la laideur des corps, c'est la force, la vitalité et l'énergie qui s'en dégagent.


Miwa Yanagi - Windswept Women 4, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

Et c'est bien là toute la réussite de l'artiste. Cette impression de force est renforcé par le format 3 mètres sur 4 des photos présentées dans de gros cadres noirs.

Miwa Yanagi - Windswept Women 5, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

L'artiste a eu l'idée de transformer le bâtiment de la biennale en une sorte de tente (cf. la première image, affiche de l'expo) en tendant des grands tissus noirs au-dessus du bâtiment historique du jardin vénitien. L'ensemble est très beau et très cohérent, il relève carrément le niveau de cet événement que j'ai trouvé assez moyen dans l'ensemble.

Alors vive les femmes ! Et vive Miwa Yanagi pour son super boulot !

Plus d'infos sur le site de l'artiste : www.yanagimiwa.net/e/index.html
Merci à la Japan Foundation : www.jpf.go.jp/e/index.html

samedi 7 février 2009

La photo contemporaine japonaise...et l'abstraction paysagère

Après le déguisement, la ville, l'eau et le quotidien, voici une nouvelle proposition pour découvrir la photo contemporaine japonaise : l'abstraction paysagère.

Aruki Maiko, either portrait or landscape 1A, 2007 Maiko Haruki 2007 courtesy of TARO NASU

On pourrait l'intituler "Ligne blanche sur un fond bleu nuit"...C'est tout simplement un passage piéton surélevé comme il y en tant à Tokyo, ou, encore plus simplement, des passants sur un pont.

Suzuki Takashi, Altus 020, 2005 © The Third Gallery Aya, Osaka

On croirait deux battants d'un paravent japonais. Comme quoi le sol ciré resplendissant d'une galerie commerciale ou d'un aéroport peut recéler un peu de poésie.

Miyamoto Ryuji, Preah Khan, 1991 © Ryuji Miyamoto 1991 courtesy of TARO NASU

Il y a comme un trou dans le plafond !

Ikeda Akiko, Their site your site, 2005 The Third Gallery Aya, Osaka

J'aime bien cette image pour son côté surréaliste sans artifice et très net.

Tawada Yuki, White Night, 2008 © Yuki Tawada 2008 courtesy of TARO NASU

La photographe gratte et peint ses clichés, ce qui donne cet aspect cotonneux et flottant.

Shirota Keisuke, A Sense of Distance #33, 2008 © the artist, courtesy Base Gallery, Tokyo


Onodera Yuki , 12 Speed, 2008 BW-10 gelatin-silver print 121 x 170 cm © Courtesy Zeit Foto Salon, Tokyo

Ok, on n'est plus vraiment dans l'abstraction, ni dans le paysage, mais dans la nature morte revisitée par Onodera Yuki avec un sens évident de la mise en scène, du kitsch et de la dérision.
Orisaku Mineko, Série Dimension, 1993-2007 Tirage numérique 90 x 70 cm © Courtesy Baudoin Lebon, Paris

Celle-ci, c'est ma préférée. Et c'est une image très japonaise. On retrouve un peu de l'art ancien du tissage et de la pureté d'un design tout actuel.

Koyama Taisuke, Untitled (O), 2007 - 1200 x 1800 mm © Taisuke Koyama, Courtesy G/P Gallery, Tokyo

Là aussi, un grand classique revisité, le 0, le cercle, la forme parfaite, le vide, le plein, l'infini...ensô.

Yoneda Tomoko, Tanizaki´s Glasses - Viewing a Letter to Matsuko, 1999 © Courtesy Shugoarts, Tokyo

Magnifique : un verre des lunettes du grand Tanizaki grossissant une lettre...très réussi et très touchant.

Tsuda Nao, Passage of the Moon (III), 2008 © Courtesy Hiromi Yoshii, Tokyo

On aurait pu l'intituler "Point blanc dans une nuit d'encre", mais c'est la lune qui se reflète dans un lac près de Tokyo.

Terada Mayumi, skylight and stairs 051301, 2005 the artist, courtesy Base Gallery, Tokyo

La lumière et le noir et blanc...on n'a pas fait mieux.
Terada Mayumi, Kitchensink 040901b, 2004 © Courtesy Robert Miller, New York

Qui a déjà vu une plus belle photo d'évier ? Je vous la rembourse si vous en trouver une plus belle !

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dimanche 18 janvier 2009

2008-2009, une foultitude d'expositions sur le Japon

Il n'aura pas échappé à tout bon nippophile que 2008 était l'année commémorative de 150 ans d'amitié franco-japonaise, ou, sans rentrer dans les sentiments, 150 ans de relations diplomatiques et d'échanges entre le Japon et la France.
Je ne compte plus le nombre d'expos, spectacles, conférences de différentes envergures et touchant toutes les thématiques, ayant découlé de cette commémoration bien vivante.
Je vous propose juste 3 événements assez "originaux" :

© Keiichi Kawamura/ KOTOHIRA-GU

Une des plus intéressantes expos - à mon goût - fut celle du musée Guimet sur le temple Kompira-san (nom de la colline) ou Kotohira-gu (nom du sanctuaire shinto) de l'île de Shikoku, où l'on pouvait admirer les toiles peintes sur le papier des portes coulissantes, shôji, du temple réputé dans une reconstitution qui vous donnait l'impression d'être dans le bâtiment d'origine. On peut toujours bénéficier d'une "visite virtuelle" de cette expo. Et le site japonais est également superbement réalisé (mais très lourd côté navigation, il est riche d'images, comptez bien 15 min. avant d'y accéder !).

© POF, René Sieffert

Jusqu'au 15 février, au Musée français de la carte à jouer, une expo surprenante sur les cartes à jouer au Pays du soleil levant. Ca peut paraître anecdotique - et ça l'est - mais on touche à un aspect ignoré de la culture japonaise à travers la tradition des "jeux d'assemblage" comme le jeu des cent poètes qui vise à aider à mémoriser de célèbres haikus, ou, à travers le monde du jeu (jeu d'argent, jeu de société)...Bref, un angle d'approche original !

© Japan Brand

Enfin, une exposition éphémère puisqu'elle ne sera ouverte au public que le samedi 24 janvier de 10h à 17h au centre Mistukoshi-étoile : JAPAN BRAND, les traditions du Japon pour le monde de demain. Il y sera montré des produits artisanaux représentatifs du projet Japan Brand qui vise à faire vivre les techniques et traditions séculaires dans le design contemporain.

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