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vendredi 19 mars 2021

Le Musée Kadowaka Musashino et son incroyable bibliothèque - 角川武蔵野ミュージアム

Amoureux des livres, et surtout de la lecture, j'adore les bibliothèques et les librairies.

Quand je voyage, ce sont souvent les points d'intérêt et de visite situés tout en haut de ma liste.

Surtout dans les grandes villes, et encore plus dans les très grandes villes, ce sont des espaces de recueillement, de calme et de découverte qui disent beaucoup de l'hospitalité des lieux et de la culture locale.

Parfois, certaines bibliothèques et plus rarement certaines librairies ont un caractère proprement exceptionnel. Et c'est le cas de la bibliothèque du Musée Kadowaka Musashino - 角川武蔵野ミュージアム en japonais. Le musée se présente comme une impressionnante structure monolithique avec des faces biseautées recouvertes de granite noir. La bibliothèque occupe deux étages avec des linéaires de huit mètres de haut et la capacité d'accueillir 50 000 livres. 

Le musée a été conçu par le grand architecte Kengo Kuma, à qui l'on doit en France la réalisation de la Cité des Arts et de la Culture de Besançon, du Fonds Régional d'Art Contemporain de Marseille et du Conservatoire de musique et de danse d’Aix-en-Provence.

Le bâtiment est commandité par la société Kadowaka, grand éditeur de magazines de mangas et de light novels (ライトノベル, raito noberu), des romans courts à destination d'un public adolescent, notamment. Le siège social de l'éditeur se situe dans le quartier de Chiyoda à Tokyo. 

Le musée fait partie d'un ensemble développé récemment et inauguré en août 2020, la Tokorozawa Sakura Town, à Saitama dans la banlieue de Tokyô. Autre lieu notable : un hôtel avec des chambres décorées "manga", EJ Anime Hotel - EJアニメホテル.

En voici une visite à 360 degrés :





Creative Commons     License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

vendredi 29 janvier 2021

ROBOTO - un morceau électro

Bonjour, 

J'ai toujours rêvé d'écrire une chanson. Voici un premier essai : Roboto. On connaît la passion des Japonais pour les robots...

Années 2000. Au moment où les robots deviennent de plus en plus humains, on observe que les humains se comportent de plus en plus comme des robots. 

Du Japon à l'Europe, frères robots, frères humains : unissez-vous pour reconquérir votre liberté !

 "Le robot-amant sera un produit véritablement révolutionnaire. À la différence d'un être humain normal, peu importe la manière dont vous le traitez, aussi rude soit-elle, il ne s'en formalisera pas. Et quand vous n'en aurez plus besoin, vous pourrez facilement vous en débarrasser. Ah ! N'est-ce pas fantastique ?" 

Source : série japonaise "Zettai Kareshi", 2008. 


« Deru kugi wa utareru » (出る杭は打たれる) une expression japonaise qui signifie le clou qui dépasse appelle le marteau. Cette phrase est une bonne illustration de la société nippone traditionnelle qui préfère la conformité et l'harmonie sociale à l'indépendance et à l'expression individuelle. 

Source : www.japoninfos.com


Paroles et textes de la chanson, voix : François-Xavier ROBERT

Création de la mélodie et mise en musique par : Julien HAURANT

samedi 18 juin 2011

Tokyo-e au BAL et Mémoires de la lumière de Daido MORIYAMA à la polkagalerie

Deux belles expositions, en ce moment à Paris, la première réunit trois photographes japonais au BAL.


Le BAL, c'est là. Suivez la flèche !


L'expo s'appelle Tokyo-e. Écrit ainsi "Tokyo-e", on pourrait traduire par "images de Tokyo". Écrit "Tokyo e", par "en route vers Tokyo"...C'est le but de l'expo, donner une image de différentes identités de la ville et du Japon.


"Le 13 janvier 1958, un nez, deux phalanges et un pénis sont découverts dans un bac à huile à proximité du lac Sembako (préfecture d'Ibaraki)..."
Ce fait divers commence comme un film de David Lynch. Un jeune photo reporter, Yukichi Watabe, va mener l'enquête sur les pas du tueur en série. Ce sont ses photos que l'on peut découvrir ici.


Au rez-de-chaussée de l'expo, dans la même salle, mais accrochés au mur et non pas en vitrine comme les photos de l'enquête précédente se trouvent les clichés de Yutaka Takanashi.


Ces photos ont été prises en 1975.


Elles cherchent à "documenter" la disparition de la ville basse de Tokyo : Shitamachi.


Elles sont toutes prises dans les quartiers de Yanaka, Ueno et Shimbashi...et leurs environs.


Au sous-sol, une grande salle est réservée au seul Keizo Kitajima.


Ses photos, prises entre 1975 et 1995, donnent un aperçu des quartiers chauds de Tokyo, mais aussi...

...d'Okinawa...


...ou même des Pays de l'est de l'Europe !


Quittons le 18e arrondissement pour aller dans le Marais, rue Saint Gilles où se trouve la galeriepolka.


Dans la Cour de Venise, se trouve la galerie principale qui accueille l'exposition de Daido Moriyama.

C'est un des maîtres de la photo japonaise contemporaine. On peut découvrir des clichés pris entre 1965 et 2002, à Tokyo, Osaka, Aomori, Miyagi, Kanagawa et Hokkaido. Le noir et blanc est superbe avec un grain très particulier qui définit en quelque sorte le style de Moriyama.

Et en parallèle, un cycle de courts métrages documentaires au tout proche cinéma des cinéastes. Voir juste en dessous.

mardi 16 février 2010

GOSSE DE PEINTRE - BEAT TAKESHI KITANO

GOSSE DE PEINTRE - BEAT TAKESHI KITANO
à la Fondation Cartier pour l’art contemporain - Paris, du 11 mars au 12 sept. 2010.
Beat Takeshi Kitano, 2010 (daruma)
© Office Kitano Inc. Photo André Morin
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010

Informations provenant du communiqué de presse de la Fondation Cartier pour l’art contemporain (avec tous mes remerciements. J'écrirai mon propre texte après avoir visité l'expo, bien sûr !) :

« Avec cette exposition, j’ai sans doute voulu amener une autre définition au mot « art », qui soit moins officielle, moins conventionnelle, moins snob, plus ordinaire. »
Beat Takeshi Kitano

C’est avec plaisir, humour et sérieux que Beat Takeshi Kitano s’est lancé dans Gosse de peintre, un projet singulier qui s’installe avec finesse et impertinence dans le monde de l’enfance. Inventée de toutes pièces par Beat Takeshi Kitano pour la Fondation Cartier pour l’art
contemporain, l’exposition Gosse de peintre, est présentée du 11 mars au 12 septembre
2010. Avec des peintures, des vidéos, mais aussi des objets insolites, des décors, des machines fantasques et sensationnelles, Beat Takeshi Kitano conduit le visiteur de surprise en gag, de jeu en leçon de chose, se moquant de l’art contemporain, s’amusant avec l’histoire et les sciences et
se jouant des clichés associés à son pays.
Un personnage hors du commun Cinéaste, acteur, animateur d’émissions télévisées, comique, peintre, écrivain, Takeshi Kitano, aussi connu sous le nom de Beat Takeshi, est un personnage hors du commun. S’il est célèbre dans le monde entier pour ses films, il jouit au Japon d’une popularité sans égale en tant que comique et homme de télévision.
Curieux de tout, passionné par la connaissance et sa transmission, il change de domaine et de vocabulaire avec autant d’aisance que de sérieux, passant de la violence à la comédie et de l’outrance à la retenue.

Beat Takeshi Kitano, 2009
Acrylique sur toile, 91 x 117 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010
L’invitation de la Fondation Cartier

Si cette personnalité toujours en mouvement trouve son inspiration en toutes choses, deux motifs semblent particulièrement marquer son oeuvre : sa fascination teintée de nostalgie pour
le monde de l’enfance et son rapport à l’image, fondamental pour sa démarche créative et qui s’illustre par une production prolifique de peintures, souvent présentées dans ses films.
Réfractaire à l’idée d’institutionnaliser cette production artistique, qu’il considère avant tout comme une pratique personnelle, Kitano n’avait jusqu’à présent jamais répondu aux diverses sollicitations de musées à exposer son travail. S’il a accepté l’invitation de la Fondation
Cartier, c’est suite à la rencontre avec son directeur, Hervé Chandès, et à leurs nombreux échanges au cours desquels est née l’idée d’une exposition s’adressant aux enfants, conçue à elle seule comme une gigantesque installation.

L’exposition

En créant Gosse de peintre, un projet kaléidoscopique dont la dimension autobiographique est évidente, Beat Takeshi Kitano prend à contre-pied les principes mêmes de l’exposition. Invitant
les visiteurs à interagir et participer, il transforme le musée en parc d’attractions dans lequel il fait entrer tous les mondes de Beat Takeshi Kitano. La culture populaire et la réflexion scientifique, l’imaginaire, la satire, la tradition, la pédagogie, le beau et le kitsch s’y côtoient en un ensemble à la fois hétéroclite et complémentaire.
Dessin préparatoire de l’exposition © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010

Attractions

Au fil d’un parcours semé d’étranges images, d’ateliers et de leçons de choses, de jeux et de gags, il entraîne le visiteur dans un univers aussi joyeux que riche et complexe. Son exposition permet de découvrir sa théorie sur la disparition des dinosaures, des exercices mathématiques, des métaphores scientifiques ou encore des documents et plans secrets de l’armée impériale japonaise. Des poissons transgéniques déjà garnis de délicieux sushi y croisent des chimères et animaux imaginaires tandis qu’un criminel récalcitrant échappe à la pendaison – clin d’oeil grinçant au fait que la peine capitale existe encore au Japon. Véritable « usine à gaz », une gigantesque machine à coudre tourne à grand bruit pour confectionner un ruban dérisoire, se faisant ainsi la métaphore ironique de l’art contemporain. Le visiteur passe d’une attraction foraine à l’autre, du stand de gaufres au cabinet de curiosité sans oublier le théâtre de marionnettes, avant d’aller s’exercer à la peinture à travers des ateliers pour petits et grands.

Tama-Jii (esprit du Bien), photo André Morin © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010

Peintures

L’exposition Gosse de peintre présente aussi pour la première fois un large ensemble de peintures de Beat Takeshi Kitano. Prolifique dans sa production, Kitano se considère néanmoins comme un peintre du dimanche. Figuratifs, voire narratifs, ses tableaux récents – dont certains ont été produits pour l’exposition – semblent exploser de couleurs et ne sont pas sans rappeler l’art naïf. Durant sa convalescence suite à l’accident de moto qui faillit lui coûter la vie, Beat Takeshi Kitano a peint et réalisé notamment en 1996 une série de peintures troublantes représentant des créatures hybrides entre animaux et fleurs, qui sont présentées dans son film Hana-bi. Ces tableaux sont exposés avec un ensemble de vases qui s’inspirent de ces êtres étranges et ont été spécialement réalisés à Venise pour le projet.

Beat Takeshi Kitano, 1996
Acrylique sur carton, 73 x 103 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010

L’image en mouvement

La vidéo et l’image en mouvement occupent une place particulière dans l’exposition. Des extraits de shows TV comiques, inédits en France, sont diffusés au milieu d’un décor mettant en scène
Beat Takeshi dans ses déguisements les plus farfelus. En exclusivité pour la Fondation Cartier, Beat Takeshi Kitano a tourné trois petits sketchs comiques qui s’attaquent avec humour aux clichés que les Occidentaux portent sur le Japon et présentent différents modes d’expérimentations picturales menées à grande échelle, faisant écho à son dernier long métrage Achille et la tortue.

Cette toute première exposition de Beat Takeshi Kitano est l’un des projets les plus ambitieux jamais créés pour la Fondation Cartier. Elle s’adresse aux enfants, tout en parlant aux adultes. Avec Gosse de peintre, Beat Takeshi Kitano prend les enfants au sérieux et les invite à penser, à rêver, à entrer dans le jeu.

BIOGRAPHIE

Les débuts de Kitano

Beat Takeshi Kitano est né à Tokyo en 1947. Il fait ses premiers pas dans le show-business en 1974 sous le nom de Beat Takeshi, un pseudonyme qu’il continue à porter lorsqu’il se produit en tant qu’acteur, gardant son véritable nom pour son activité de réalisateur.
Au sein du duo comique Two Beat, il devient l’une des figures marquantes du manzai (théâtre satirique) très à la mode au Japon à la fin des années 1970. Ses talents d’improvisation verbale et son originalité font de lui l’un des comiques les plus populaires de son pays dans les années 1980.
Beat Takeshi Kitano, 2008
Acrylique sur toile, 100 x 80 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010


L’homme de télévision

La carrière de Beat Takeshi à la télévision débute véritablement en 1981 alors qu’il anime Oretachi Hyokinzoku (« nous sommes le gang des plaisantins »), une émission de divertissement qui a révélé de nombreux comédiens. Parmi les multiples programmes présentés par Beat Takeshi, le plus célèbre à l’étranger est Takeshi’s Castle, un jeu télévisé humoristique dans lequel les candidats traversent une série d’épreuves, souvent physiques. Diffusé de 1986 à 1989, il a atteint des records d’audience. Beat Takeshi Kitano tourne aujourd’hui huit programmes par semaine, dont une émission politique et une émission sur les mathématiques.

L’acteur

En tant qu’acteur, Beat Takeshi apparaît dans ses propres réalisations mais aussi dans de nombreux autres films. C’est son rôle dans Merry Christmas Mr Lawrence (Furyo) de Nagisa Oshima (1983) qui le propulse sur la scène internationale. En 1999, il collabore à nouveau avec
Oshima dans l’épopée de samouraï Gohatto. Il participe en 2001 au film Battle Royale de Kinji Fukasaku, grand succès de salle mais très controversé au Japon. Sa carrière d’acteur se développe également à l’étranger et l’on peut le voir dans Johnny Mnemonic de Robert Longo (États-Unis, 1995) et dans le film de Jean-Pierre Limosin, Tokyo Eyes (France, 1998).


Portrait Beat Takeshi Kitano
© Office Kitano Inc


Le réalisateur

Kitano fait ses débuts derrière la caméra dans Violent Cop, où il tient aussi un rôle. Par la suite, il dirige Jugatsu, A Scene at the Sea, Sonatine, Getting any? et Kids Return.
En 1997, son film Hana-bi remporte le Lion d’or à la Mostra de Venise, ce qui le confirme en tant que réalisateur. Suivent ensuite L’été de Kikujiro puis Aniki, mon frère (une co-production américano-japonaise), Dolls et Zatoichi, son premier film historique qui lui vaut le prix de la mise
en scène à Venise. Avec Takeshis’, Kitano se voit attribuer le Prix spécial de la culture du Galileo 2000 (Italie). En 2006, il dirige un court métrage One Fine Day, commandé par le Festival de Cannes dans le cadre du projet Chacun son cinéma à l’occasion de sa 60e édition. La même
année, Kitano est le premier à recevoir le prix Glory to the Filmmaker! de la Mostra de Venise, créé précisément en hommage à son treizième film et qui en emprunte le titre. En 2008, il tourne Achille et la tortue, sélectionné à Venise. Il reçoit en juin 2008 un prix pour l’ensemble de sa carrière au Festival international du film de Moscou et en novembre 2008 l’Alexandre d’or au Festival international du film de Salonique.

jeudi 22 octobre 2009

La galerie LMD présente MOTOI YAMAMOTO et ses labyrinthes

LMD galerie est heureuse de présenter pour la première fois en France le travail de Motoi Yamamoto, du 14 novembre au 23 décembre 2009. Pour cette exposition, l’artiste réalisera au sol une installation de sel, de la série Labyrinth, ainsi que des “peintures de sel” sur aluminium et des dessins sur bois.
Motoi Yamamoto utilise le sel comme matériau unique pour élaborer ses installations, sculptures et peintures depuis quinze ans. Traditionnellement, le sel est utilisé dans les rites funéraires japonais dans une symbolique de purification et de mémoire. Mais le sel est également un signe de richesse, et un élément essentiel à la vie. La démarche de Motoi Yamamoto, amorcée après une expérience personnelle de perte et de deuil, a une signification commémorative, tout en étant une tentative de retrouver et faire revivre l’être perdu : « La pensée que je ne pourrais pas voir une personne à nouveau, même si je le souhaitais, m’a conduit à souhaiter voir quelque chose qui ne pouvait être écrit ou photographié, quelque chose au cœur même de la vie, des cellules et de la mémoire »1.
Les labyrinthes de Yamamoto sont comme autant de voyages au cœur de ses souvenirs. Élaborées d’après seulement quelques croquis de préparation, leurs formes dépendent des émotions et de la condition physique de l’artiste qui « dessine » littéralement avec le sel placé dans une sorte de douille, à genou pendant de longues heures. Ils prennent parfois des détours inattendus et sont également affectés par l’humidité, les irrégularités du sol et le site. Silencieusement, mais avec une grande force, le spectateur est invité à suivre leurs méandres et retrouver la mémoire de sa propre existence.

LMD galerie
44 rue Barbet de Jouy
75007 Paris

Né en 1966 à Onomichi, Motoi Yamamoto vit et travaille à Kanazawa au Japon. Après avoir gagné le prix Philip Morris en 2002 et participé à l’exposition The First Steps, Emerging Artist from Japan en 2003 au P.S 1 de New York, son travail a attiré l’attention et a été largement exposé, en particulier au Japon et en Allemagne, dans des galeries mais aussi de nombreuses institutions. Il exécutera notamment une grande installation Labyrinth au Musée d’art Contemporain de Tokyo au
printemps 2010.

1 Traduction d’un extrait de Yumi Yamaguchi, The Power of Japanese Art, p.146, Editions Ascii, 2008


(texte extrait du communiqué de presse de LMD galerie)

dimanche 26 juillet 2009

Femmes balayées par le vent ou dans la tourmente

Le pavillon japonais de la Biennale d'art contemporain de Venise, qui a ouvert ses portes en juin et qui les refermera en octobre, a eu l'excellente idée sous l'impulsion de Daniel Birnbaum, le commissaire de la Biennale, et sur proposition de MINAMISHIMA Hiroshi, responsable du pavillon en question, d'inviter l'artiste YANAGI Miwa avec sa série des Windswept women - the old girls' troupe.

Affiche du pavillon japonais de Venise

Une traduction littérale du titre de cette série de photo pourrait être : Femmes balayés par le vent - la troupe des vieilles filles ; mais malgré la force des vents qui les frappent faisant tournoyé leurs longues chevelures, les femmes représentées ont les pieds bien ancrés dans le sol, elles se tiennent solidement à la terre ferme et dégagent une énergie et une vitalité qui n'a rien de la passivité du fétu de paille emporté par le vent. Je propose donc la traduction : Femmes dans la tourmente.

Affiche de l'exposition Po-po Nyangnyang à Osaka

Au même moment l'artiste expose aussi cette série à Osaka.

Miwa Yanagi - Windswept Women 1, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

Les vents mauvais qui agressent ces 5 femmes peuvent symboliser les préjugés, le temps qui passe, les inégalités sociales qui frappent les femmes dans toutes les sociétés...tout ce qui fatigue, enlaidit, fait vieillir prématurément...


Miwa Yanagi - Windswept Women 2, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

...et d'ailleurs, on voit le résultat physiquement sur nos 5 héroïnes ! Elles sont parfois salement amochées.


Miwa Yanagi - Windswept Women 3, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

Mais ce qui frappe au-delà de ces déformations physiques et de la laideur des corps, c'est la force, la vitalité et l'énergie qui s'en dégagent.


Miwa Yanagi - Windswept Women 4, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

Et c'est bien là toute la réussite de l'artiste. Cette impression de force est renforcé par le format 3 mètres sur 4 des photos présentées dans de gros cadres noirs.

Miwa Yanagi - Windswept Women 5, 2009 - 300x400cm (with frame) - Framed photography

L'artiste a eu l'idée de transformer le bâtiment de la biennale en une sorte de tente (cf. la première image, affiche de l'expo) en tendant des grands tissus noirs au-dessus du bâtiment historique du jardin vénitien. L'ensemble est très beau et très cohérent, il relève carrément le niveau de cet événement que j'ai trouvé assez moyen dans l'ensemble.

Alors vive les femmes ! Et vive Miwa Yanagi pour son super boulot !

Plus d'infos sur le site de l'artiste : www.yanagimiwa.net/e/index.html
Merci à la Japan Foundation : www.jpf.go.jp/e/index.html

mardi 30 juin 2009

La photographie japonaise contemporaine et...les portraits

Après l'abstraction paysagère, le déguisement, la ville, l'eau, l'histoire et le quotidien, voici une nouvelle proposition pour découvrir la photographie japonaise : les portraits et les couples, et les portraits de couple !

Nagano Yoichi, Untitled, from the series of Sima-Jima, 2004 © Courtesy Foil Gallery, Tokyo

Ma photo préférée : ce petit couple de lycéens (collégiens ?) en bordure de plage et contreplongée. Un paysage très japonais mais une scène rare car on ne se livre pas facilement à de telle démonstration "publique" d'affection.

Shinoyama Kishin, Untitled Dancer, 1970 © Kishin Shinyama Courtesy Michael Hoppen Gallery GP Gallery Tokyo

Changement de décors, vers l'abstraction d'un pas de danse dans les années 70.

Ueda Yoshihiko, Untitled (portrait of Ushio Amagatsu), 1992 © Yoshihiko Ueda courtesy Michael Hoppen Gallery GP Gallery, Tokyo

Retour au Japon, serait-ce un artiste de danse buto ?

Tsukada Mamoru, Identical Twins, 2003 © Courtesy of Tomio Koyama gallery

Premier couple non conventionnel : un couple de jumeaux !

Hibi Yuichi, From the Series Imprint, 1992-1993 Courtesy of Fifty One Fine Art Photography

On dirait du Doisneau, non ?

Kaoru Izima, #484 Kimura Yoshino wears Calvin Klein , 2007 Lambda-Print, Diasecbr 180 x 150 cm © Courtesy Kudlek van der Grinten Galerie, Cologne

Là, on dirait du Kenzo, et bien non, c'est du Calvin Klein !


On a connu Mike Jagger plus en beauté.

Kimura Ihei , Country Students, Akita, 1953 © Kimura Naoko, Courtesy Zeit Foto Salon, Tokyo

Inakamono : les péquenots ! Ou les étudiants campagnards.

Tomatsu Shomei, Blood & Rose 2, Tokyo, 1969 © Shomei Tomatsu, Courtesy Michael Hoppen

Et un dernier couple un peu grunge, un peu gothique...pour finir sur une note sympathique.

dimanche 8 mars 2009

Fruits et Fresh Fruits de Shoichi Aoki

En 1994, le magazine Fruits fut créé pour documenter la "mode de la rue", ou street fashion. En 2001, Shoichi Aoki, photographe de mode et de rue, qui a travaillé à New York, Paris, Londres...et Tokyo, publie une sélection de ses meilleurs clichés pris à Harajuku, le célèbre quartier de la culture djeunz au cœur de la capitale nippone.
Les photos ci-dessous sont issues de la version "cartes postales" de ce livre édité par Phaidon.
2001, déjà 8 ans, on prend un coup de vieux ! Ce qui m'étonne, c'est le côté flashy, mignon et très coloré des costumes de nos jeunes victimes de la mode. La faune de jeunes gens d'Harajuku d'aujourd'hui avec ses costumes gothiques noirs rehaussés de dentelle pâlichonne devraient s'inspirer de ses aînés.

Nous sommes deux soeurs jumelles...


Un couple qu'on pense s'aimer à semelles compensées.


Des cyborgs jaune et rose.


Ils sont pas beaux ces deux-là, tout en cheveux, néo baba à fleurs et imprimés façon flaque d'huile dans des tons pastels...tout un poème urbain !


Tout est dans les détails.



On n'a pas voulu de lui à Cambridge.


Chic et coordonné avec juste ce qu'il faut d'exubérance.


Super girl + Super man = Super lovers.

Voici les références des deux livres à ne pas manquer :
Fruits chez Phaidon Press Ltd (30 juin 2001) code EAN 978-0714840833
Fresh Fruits chez Phaidon Press Ltd (16 juin 2005) code EAN 978-0714845104

samedi 7 février 2009

La photo contemporaine japonaise...et l'abstraction paysagère

Après le déguisement, la ville, l'eau et le quotidien, voici une nouvelle proposition pour découvrir la photo contemporaine japonaise : l'abstraction paysagère.

Aruki Maiko, either portrait or landscape 1A, 2007 Maiko Haruki 2007 courtesy of TARO NASU

On pourrait l'intituler "Ligne blanche sur un fond bleu nuit"...C'est tout simplement un passage piéton surélevé comme il y en tant à Tokyo, ou, encore plus simplement, des passants sur un pont.

Suzuki Takashi, Altus 020, 2005 © The Third Gallery Aya, Osaka

On croirait deux battants d'un paravent japonais. Comme quoi le sol ciré resplendissant d'une galerie commerciale ou d'un aéroport peut recéler un peu de poésie.

Miyamoto Ryuji, Preah Khan, 1991 © Ryuji Miyamoto 1991 courtesy of TARO NASU

Il y a comme un trou dans le plafond !

Ikeda Akiko, Their site your site, 2005 The Third Gallery Aya, Osaka

J'aime bien cette image pour son côté surréaliste sans artifice et très net.

Tawada Yuki, White Night, 2008 © Yuki Tawada 2008 courtesy of TARO NASU

La photographe gratte et peint ses clichés, ce qui donne cet aspect cotonneux et flottant.

Shirota Keisuke, A Sense of Distance #33, 2008 © the artist, courtesy Base Gallery, Tokyo


Onodera Yuki , 12 Speed, 2008 BW-10 gelatin-silver print 121 x 170 cm © Courtesy Zeit Foto Salon, Tokyo

Ok, on n'est plus vraiment dans l'abstraction, ni dans le paysage, mais dans la nature morte revisitée par Onodera Yuki avec un sens évident de la mise en scène, du kitsch et de la dérision.
Orisaku Mineko, Série Dimension, 1993-2007 Tirage numérique 90 x 70 cm © Courtesy Baudoin Lebon, Paris

Celle-ci, c'est ma préférée. Et c'est une image très japonaise. On retrouve un peu de l'art ancien du tissage et de la pureté d'un design tout actuel.

Koyama Taisuke, Untitled (O), 2007 - 1200 x 1800 mm © Taisuke Koyama, Courtesy G/P Gallery, Tokyo

Là aussi, un grand classique revisité, le 0, le cercle, la forme parfaite, le vide, le plein, l'infini...ensô.

Yoneda Tomoko, Tanizaki´s Glasses - Viewing a Letter to Matsuko, 1999 © Courtesy Shugoarts, Tokyo

Magnifique : un verre des lunettes du grand Tanizaki grossissant une lettre...très réussi et très touchant.

Tsuda Nao, Passage of the Moon (III), 2008 © Courtesy Hiromi Yoshii, Tokyo

On aurait pu l'intituler "Point blanc dans une nuit d'encre", mais c'est la lune qui se reflète dans un lac près de Tokyo.

Terada Mayumi, skylight and stairs 051301, 2005 the artist, courtesy Base Gallery, Tokyo

La lumière et le noir et blanc...on n'a pas fait mieux.
Terada Mayumi, Kitchensink 040901b, 2004 © Courtesy Robert Miller, New York

Qui a déjà vu une plus belle photo d'évier ? Je vous la rembourse si vous en trouver une plus belle !

Creative Commons License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.