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mercredi 30 août 2023

Des cinéastes prénommés Kôji

J'aime beaucoup deux cinéastes japonais (parmi une bonne dizaine d'autres de talent).

L'un est encore bien vivant et porte un cinéma exigeant, qui commence à être reconnu en France : Kôji Fukada, né en 1980 à Tokyo. Mon film préféré de ce réalisateur, à ce jour, s'appelle "L'infirmière" sorti en 2019. Fukada y fait preuve de son art consommé de la mise en scène et déroule son histoire en entretenant soigneusement le mystère qui nimbe les personnages principaux.



L'autre est malheureusement décédé brutalement dans un accident de circulation, écrasé par un taxi. Il s'agit de Kôji Wakamastu (1936-2012). Il a réalisé un grand nombre de films à petits budgets, dont les fameux pink eiga ou pinku, des films érotiques qui lui rapportaient parfois beaucoup et lui offraient une grande liberté de création.
J'adore son film, très dur, bouleversant : "Le Soldat dieu", de 2010, dont le titre japonais "Caterpillar" (la larve, la chenille) décrit bien le sujet de ce soldat revenu homme-tronc dans son village. Ce soldat, cette "chair à canon", passe du statut d'héros national des jeunes gens envoyés à la guerre, au mépris le plus complet de sa communauté face à sa déchéance physique.



Je me suis rendu compte récemment que ces deux cinéastes portaient le même prénom : Kôji !
Mais ce prénom masculin japonais "Kôji" connaît en fait plus de 250 variations ou mariages de kanji (les idéogrammes japonais inspirés du chinois).
J'ai eu envie d'enquêter sur leur prénom respectif et voici le résultat.

Kôji Fukada 晃司 
晃 luminosité, éclat, clarté
司 administrer, gérer, contrôler
Donc on peut proposer que le prénom de Kôji Fukada signifie "celui qui contrôle la lumière". Ce qui en ferait un prénom prédestiné pour un cinéaste.

Kôji Wakamastu 孝二
孝 la piété filiale, le respect des parents et des ancêtres
二 la caractère pour 2, le second...peut aussi signifier le fait "de douter, d'aller à l'encontre"
J'ai envie de croire que ce prénom a pour sens "celui qui se rebelle contre ses parents" (même si mon interprétation est sans doute un peu tirée par les cheveux). Pour un cinéaste avec un tel goût de la provocation et qui s'est toujours montré tellement irrévérencieux, ce serait chouette !

Voilà en tout cas, visionnez leur film sur grand écran si possible...ou sur petit écran faute de mieux.

Bons films !

mardi 24 janvier 2023

Yukio MISHIMA, le dernier samouraï !

 J'ai écrit un article sur Mishima et l'éthique des samouraïs dans le Journal du Japon.

À découvrir ici en cliquant sur le lien.

Bonne lecture !

Image tirée du film Harakiri ©Carlotta


mardi 29 décembre 2020

Séries japonaises : mon TOP 15 des dorama

D'habitude, je saute sur les films de cinéma japonais distribués en France, et visibles dans les salles d'art et essai ou lors de festivals. Mais l'année 2020 m'a amené à me pencher sur les séries japonaises : les dorama - drama (même si les Japonais emploient de plus en plus le mot "shilizu" - series).

Première qualité, les bons dorama sont courts (une dizaine d'épisodes de 50 min environ) et ne se développent généralement que sur une seule et unique saison, quel que soit leur succès public.

Deuxième qualité, quand on ne peut pas voyager au Japon, les dorama nous plongent dans un univers quotidien, sans grand artifice de mise en scène, avec des scènes de repas souvent alléchantes. 

Ils convoquent aussi un peu de l'état d'esprit des Japonais. J'ai remarqué, par exemple, qu'un ressort des nombreuses séries semblait être la frustration (kuyashii, kuyashisa), ce terme revenant régulièrement dans les séries visionnées. En fait, le terme fait référence au sentiment de colère ou de découragement que l'on ressent lors d'un échec, d'une défaite ou d'une humiliation.

Autre constat, les dorama ont souvent lieu dans un contexte d'études supérieures (un peu comme les teen movies ou campus movies américains) et sont également souvent adaptés de manga. Ce dernier point expliquant sans doute le premier...Je ne me suis pas intéressé aux dorama historiques qui pour la plupart idéalisent ou mythifient la vie des samouraïs. 

Enfin si la tragédie, le mélodrame, et l'humour dominent le genre, le suspens et l'action (et même la chronique sociale) ne sont pas totalement absents. 

Rendons à César ce qui lui appartient. Aujourd'hui, tout le monde se passionne pour les séries coréennes dont le modèle est bien né au Japon. Elles semblent juste avoir enflé au passage en franchissant le détroit de Tsushima, avec deux fois plus d'épisodes en moyenne et des durées à l'épisode qui passe allègrement les 60 minutes. Attitude pleine de prétention ? :)

Il existe quantité de série japonaises, je vais donc vous guider en vous proposant mon TOP 15 des drama japonais


1) Going my home : retrouver le père, avec l'aide des lutins de la forêt... 

Bon, j'avoue. Kore Eda Hirokazu est l'un de mes réalisateurs japonais préférés donc quand j'ai découvert qu'il avait, en plus de son activité de documentariste et de cinéaste, créé une série télé : je me suis jeté dessus. 

On retrouve, dans sa série, toute l'acuité du regard du cinéaste sur la société japonaise, son don particulier pour filmer les histoires de famille et sa poésie douce.

Ici cette dernière est légèrement teintée de fantastique. Un fantastique du quotidien, à la Haruki Murakami, où la réalité dévie juste un tout petit peu vers le monde des elfes et des songes...pour mieux nous raccrocher à la vie au final.

Une jolie découverte à voir en famille ou tout seul bien installé dans son lit.


2) Kino nani tabeta? (Qu'as-tu mangé hier ?) : l'amour se réchauffe au creux des marmites et dans l'odeur exquise des bons petits plats mijotés à la maison

On suit la vie d'un couple gay : un avocat doué en cuisine qui travaille dans un petit cabinet de juristes à Tokyo, et son mec qui, lui, est un coiffeur, doux rêveur et sympathique. 

L'avocat nous donne dans chaque épisode une ou deux recettes qu'il a lui-même affinées ou qu'il a héritées de sa mère, fine cuisinière également. J'ai essayé sa recette de minestrone : délicieux ! 

C'est suffisamment rare pour une série japonaise de mettre en avant un couple gay pour souligner le bel effort. La société japonaise est très tolérante vis-à-vis de l'homosexualité...du moment où on n'en parle pas et qu'aucun membre de votre famille ne soit homo. Je schématise ; mais c'est un peu ça quand même. 

Donc bravo à cette série et bravo pour toutes ces succulentes recettes.


La série Trente ans de virginité peuvent faire de vous un sorcier?! adaptée d'un Boys-Love Manga est aussi intéressante. Complètement décalée comme son nom l'indique... 


J'ajoute le film de Rikiya Imaizumi, qui réalise des longs métrages toujours très sensibles : His. Une histoire d'amour entre deux jeunes hommes qui évitent beaucoup de clichés... 


3) et 4) My boss, my hero : les yakuzas au grand cœur nous font rire

Cette série est assez débile (comme beaucoup de séries japonaises - il faut bien le reconnaître) mais tellement drôle ! 

Le héros, un jeune chef yakuza bagarreur et inculte, doit...reprendre des études. Cela donne lieu à de nombreuses situations cocasses et je pense que l'acteur principal, l'excellent Tomoya Nagase, doté d'un très beau visage mais qu'il sait faire grimacer peut-être encore mieux qu'un Louis de Funès, insuffle cette énergie comique qui m'a beaucoup plu surtout dans les premiers épisodes. 

À noter aussi la chanson du générique, Sorafune, interprétée par le groupe Tokio qui est vraiment réussie et entraînante. 

Chaque série produite par les chaînes de TV propose ainsi une chanson titre.

Dans le même genre mais au féminin cette fois-ci, il y a aussi le dorama : GOKUSEN.

Ici, c'est l'héroïne jeune professeure de mathématiques qui est issue d'une famille de yakuza.

Elle doit prendre en charge une classe d'adorables cas sociaux qui vont trouver une interlocutrice à leur hauteur.

C'est moins réussi que My boss, my hero à mon avis ; mais c'est comme une variation sur un thème similaire.


5) Hanzawa Naoki : méfiez-vous du banquier qui dort

Avec le thème suivant : un banquier qui veut arriver au top de la hiérarchie...c'était pas gagné. Quoi de plus ennuyeux qu'une histoire de banquier ?

Mais l'intérêt de la série réside dans l'opposition entre d'une part le groupe des banquiers véreux et des grands patrons cupides, confrontés d'autre part à celui des banquiers qui veulent vraiment aider à développer le pays et des petits patrons amoureux du travail bien fait.

On voit bien, dans le dorama, ce trait très japonais du travail de qualité où l'on peut passer toute sa vie à améliorer la résistance et la forme d'une vis et d'un boulon.

Adapté du manga :


6) Nodame cantabile : le jeune chef psychorigide et la pianiste inspirée, faignasse et...benête

On est ici dans le registre de la pure comédie avec un jeu outrancier et potache à souhait. 

Mais quel bonheur d'écouter autant de musique classique dans une série ! Et de donner le goût de cette musique. 


7) Hibana sparks : la vie de bohème des comédiens japonais

Netflix m'agace. Ce qui m'agace chez Netflix, comme chez d'autres GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple et consorts), c'est cette volonté hégémonique de tout exploser, tout maîtriser, de détruire toute la concurrence, d'imposer son modèle, ses contenus, son mode de distribution...Bref, je pense que les salles de cinéma sont indispensables à la création et aussi à l'expérience de visionnage des films et qu'aucune société aussi douée soit-elle ne devrait prétendre à devenir le maître du monde (surtout quand on s'affranchit des règles fiscales et qu'on ne joue pas à armes égales).
Cela étant dit, revenons à nos moutons.

Cette série est intéressante car elle se penche sur un genre typiquement japonais de one-man-show ou standing comedy : le manzai. Contrairement au style occidental où l'acteur est seul en scène, il s'agit ici de duo comique, un peu à la Laurel et Hardy, mais avec un fort accent mis sur les dialogues, la langue, les jeux de mots...

On suit ici les tribulations de deux jeunes acteurs dans le Japon d'aujourd'hui. Le style manzai n'est plus aussi populaire qu'avant. Accrochez-vous les petits gars !


8) Tokyo Tarareba Girls : ratiocination et procrastination entre copines

Un jour mon prince viendra...
Ou pas !

Le message de la série, c'est : prends ta vie en main sans négliger la belle sororité avec tes meilleures copines.

Un trio tokyoïte de chic et de choc nous entraîne dans ses aventures. J'aime beaucoup le fait qu'elles se retrouvent tout le temps dans l'izakaya (bistrot à la japonaise) du père d'une des filles, autour d'une bière, à refaire le monde à grands coups de "tarareba" que l'on peut traduire par : si seulement, avec des si, ce qui est fait est fait...


Le manga vient de paraître en France aux éditions Le lézard noir.


8) Zettai kareshi - Absolute boyfriend : l'amour au temps des humanoïdes

On connaît le goût des Japonais pour les robots, les costumes, les fétiches en général...Et si un savant de génie, mais un peu allumé quand même, imaginait l'amant idéal, l'amoureux qui comblerait tous vos désirs à la fois émotionnels et physiques.

C'est la bonne idée de départ de cette série : le robot humanoïde amant parfait. C'est un spécimen, il est en mode test...On va voir ce qui va se passer.

Comme souvent dans les séries en général, et les drama japonais en particulier, le scénario part en sucette à environ la moitié du parcours. Mais c'est quand même sympa à découvrir !


9) Orange days : et si on créait une fraternité ?

Une comédie de campus avec un petit truc en plus : la langue des signes.

Le personnage féminin principal est en effet atteint de surdité. Violoniste accomplie, elle a perdu toute confiance en elle après avoir développé la maladie.


Il faudra tous les efforts du charmant Satoshi Tsumabuki (et de leurs amis) pour reprendre courage.


10) Water boys : pour admirer les maillots de bain les plus ajustés au monde !

Des garçons veulent monter un groupe de natation synchronisée. Allez, bon courage !
Comme dans le film français de Gilles Lellouche, Le Grand Bain, avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde et Philippe Katerine, ou dans le film britannique The Full Monty, c'est le côté "loosers magnifiques dépassés par un objectif à la fois bizarre et plus grand qu'eux" qui fonctionne. Et rassurez-vous, ça finit bien.

11) One liter of tears : ça va faire pleurer dans les chaumières !

Un litre de larmes, c'est à peu près ce que chaque spectateur doit verser en regardant cette série. 
Une jeune fille gentille, dynamique, moteur dans sa famille comme dans son équipe de basketball féminin, est atteinte d'une maladie neurologique dégénérative qui va lui ôter peu à peu toutes ses facultés. Je ne "spoil" rien, ni ne divulgache rien en écrivant cela car cette maladie, au nom aussi imprononçable en japonais qu'en français, est évoquée dès le tout premier épisode. 


Cela finit mal mais on a le plaisir au passage de découvrir le jeune Ryō Nishikido (chanteur de J-pop, acteur, modèle) dont c'était l'un des premiers rôles (ou presque).

J'ai beaucoup pleuré.



12) Midnight diner : TOKYO STORIES,
petites conversations entre amis accoudés sur le bar du patron

Une autre série proposée par le grand arrogant suprême (tout le monde aura reconnu Netflix). C'est sympa parce qu'on n'y parle de bouffe et de gros sentiments.

On découvre aussi cette culture si typique du Japon populaire, les bars de comptoirs ou mini bars, tenus par un homme seul, mais le plus souvent par une femme seule, la mama-san.

Ici c'est un homme qui accueille les clients tard le soir et les réconforte avec ses bons petits plats...qui ne figurent sur aucune carte. Le plat du jour s'efface devant les soucis et les envies de chacun.


13) BG - Personal Body Guard : les gentils gardes du corps contre les méchants flics qui se la jouent

Une série d'action populaire avec en héros un ancien membre du groupe de talento SMAP (boys band à la japonaise), un des modèles du genre, qui joue les gros bras : j'ai nommé Takuya Kimura (ou Kimutaku pour les intimes). C'est divertissant et plutôt bien ficelé.



14) Followers : réussir à émerger à l'ère d'Instagram

Encore une série N...x, la dernière promis. Elle aborde le sujet de la réputation numérique. Les jeunes et moins jeunes sont rivés sur leur nombre d'abonnés Instagram ou Facebook. surtout quand on travail dans la mode, le théâtre ou l'art au 21e siècle.

Cela pourrait paraître banal ou cliché (et ça l'est à maints égards) mais la série fonctionne à mon avis car elle s'intéresse aux destins de 6 femmes : 3 de l'ancienne génération qui ont brillamment réussi (une photographe, une cheffe d'entreprise et une agent de stars) et de 3 jeunes femmes (une star de la chanson J-Pop, une autre voulant percer dans le théâtre ou le cinéma et une dernière créant des toiles très personnelles).

Une belle histoire magnifiée par des plans superbes de Tokyo, la nuit.

15) Unnatural : les médecins légistes mènent l'enquête


Si l'on en croit la série (mais je ne me suis pas documenté sur le sujet), il y aurait un problème avec la médecine légale au Japon. Peu de professionnels veulent embrasser cette voie, il y aurait embouteillage, pas assez de médecins spécialisés et donc un grand nombre de cas irrésolus ou tout simplement non traités, faute de temps et de moyen.

Ici, on suit donc les enquêtes menées par une agence indépendante qui aident la police sans être rattachée directement à cette dernière. La médecin en chef est une femme donc beau message aussi pour les filles mieux valorisées que les hommes dans cette série. C'est suffisamment rare pour être noté.



Creative Commons     License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

vendredi 21 mars 2014

Diffusion de la Chronique japonaise qui claque N°5

La Chronique japonaise qui claque N°5 est arrivée !
Elle sera diffusée sur La Gifle Radio mercredi 26 mars à 9h, 15h, 20h et 02h ; samedi 29 mars à 17h et, enfin, dimanche 30 mars à 14h.


Au programme

Pour les musiques
Ayumi Hamasaki Rainbow
Noriko Kato La maman des poissons
Joe Hisaishi L'été de Kikujiro
Ryuichi Sakamoto Furyo/Merry Christmas Mr Lawrence

Réalisateurs cités
Pour l'animé (films d'animation japonaise)
Mamoru Hosoda (La traversée du temps ; Les enfants loups)
Satoshi Kon (Paprika ; Tokyo godfathers)
Yasuhiro Yoshiura (Patema et le monde inversé)
Katsuhiro Otomo (Akira ; Steamboy)
Hayao Miyazaki (Le vent se lève ; Totoro)
Isao Takahata (Kié la petite peste ; Le tombeau des lucioles ; Pompoko)

Pour le cinéma
Takeshi Kitano (Hanabi)
Hirokazu Kore-Eda (Nobody knows ; Tel père tel fils)
Kiyoshi Kurosawa (Jellyfish ; Tokyo Sonata ; Real)
Koji Wakamatsu (United red army ; Le soldat dieu)
Takashi Miike (Gozu ; Big bang juvenile A)

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samedi 4 février 2012

Hanezu, une ode à l'amour et à la nature par Naomi Kawase

Nara et sa région sont filmés à la perfection dans le film de Naomi Kawase pour une histoire d'amour universelle qui se déroule à travers les âges. En japonais, le titre est Hanezu no tsuki : la lune pourpre.
Le Mont Unabi aimait le Mont Kagu. Il avait pour rival amoureux le Mont Miminashi.
J'ai essayé de localiser les trois montagnes qui apparaissent dans le mythe qui parcourt le film (si quelqu'un a plus d'infos je suis preneur) !


Afficher Hanezu sur une carte plus grande

vendredi 9 septembre 2011

Les films japonais du festival de Locarno 2011

On pouvait voir 7 films japonais au dernier festival international du film de Locarno. Mais grrrarrrourd, aucun n'a eu de léopard au bord du lac Majeur.

Trois films d'Hitoshi Matsumoto étaient présentés : Dai Nipponjin - 2007, Shinboru - 2009 et son dernier film Saya Zamurai, le samouraï désarmé (sans sabre) - 2011.
Présentateur et producteur d'émissions de divertissement (assez débiles), très populaire au Japon, Matsumoto est aussi un cinéaste à la poésie bizarre et parfois agaçante. Il a un parcours à la Kitano, mais ces films sont très différents. J'avais détesté Shinboru - symbole, il y a deux ans, film d'une lourdeur et d'un ennui...Même pas drôle ! En revanche, j'avoue avoir bien rit avec son dernier opus, le Saya Zamurai. Bon, ne cherchez pas trop loin, le bonhomme ne fait pas dans la finesse, mais plutôt dans le gros gag et le comique de répétition. Ça peut dérouter. L'acteur principal n'est pas un pro, c'est une "gueule". La petite histoire raconte qu'il a tourné les premières scènes du film, sans même savoir que c'était pour un film...ça en dit long sur la méthode. La preuve en images :


Dans un genre très différent, j'ai bien aimé Ninifuni de Tetsuya Mariko moyen métrage de 42 min. C'est un très jeune cinéaste et il s'agit de son deuxième ou troisième film. Ici pas d'exubérance, caméra au poing on film les acteurs au plus prés. Au milieu du film, il y a comme une rupture de style qui en fait tout l'intérêt.


Mon super favori, c'est Saudade de Katsuya Tomita - 2011 plus de deux heures. Un film incroyable qui se passe à Yamanashi dans les communautés de travailleurs du bâtiment, des rappeurs japonais, des immigrés thaïlandais et brésiliens. Comment vivre ensemble dans une ville de province en crise. Le sujet peut sembler austère mais le résultat est passionnant. L'équipe du film est composée d'amateurs, de pro et de semi-pro, tous unis dans leur amour du cinéma et par leur ancrage local dans Yamanashi. Malgré des moyens très maigres le résultat est très pro. L'image est belle. Les dialogues sonnent juste. C'est bien joué. C'est TOP !


Il n'y avait pas que des œuvres de fiction mais aussi des documentaires dont Sketches of Myahk de Koichi Onishi. Ce docu explore la musique des îles Miyakojima - péninsule des Ryukyu près d'Okinawa. Les chants d'origine populaire (travail des champs) et religieuse (chamanisme et culte locaux) se transmettent oralement surtout entre femmes. On suit des mémés et des pépés centenaires qui nous enseignent leurs traditions. C'est assez touchant.

Et pour finir, la grande déception du festival : Tokyo Koen de Shinji Aoyama. J'aime beaucoup le travail de ce cinéaste ; mais là j'ai vu un long, long, très long "dorama", soap opéra à la japonaise, pas très bien joué, cucul la praline, avec un bel acteur talento inexpressif à souhait et des relations bêtement compliquées...Bref, bon, heu, un ratage à mon humble avis. Dommage, parce qu'il y avait matière à faire un beau film avec cette histoire !

vendredi 17 juin 2011

Identités japonaise, cycle de cinéma du BAL hors les murs

Retrouvez au Cinéma des cinéastes les plus grands maîtres du cinéma japonais (et aussi quelques Européens). Vous n'y découvrirez pas leurs longs métrages mais des documentaires. Le 2 juillet, je vous conseille vivement d'aller voir celui de Chris Marker : Sans soleil. C'est une très belle réflexion sur le Japon comme pays de "survivants", qui dresse un parallèle avec l'Afrique. C'est aussi un beau film sur la mémoire. Il véhicule tout le charme et la poésie de son auteur, touche-à-tout de génie.

Le programme :

Shohei Imamura, L’Histoire du japon d’après-guerre racontée par une hôtesse de bar, 1970, 105’

Samedi 23 Juillet

Jonouchi Motoharu, Going Down into Shinjuku Station, 1970, 15’

Masao Adachi, Aka Serial Killer, 1969, 86’

Samedi 4 Juin / Samedi 16 Juillet

Naomi Kawase, Kya Ka Ra Ba A (Dans le silence du monde), 2001, 49’

Samedi 11 Juin

Shinji Aoyama, Roji –E, 2000, 64’

Samedi 18 Juin / Samedi 30 Juillet

Wim Wenders, Tokyo-Ga, 1985, 92’

Samedi 25 Juin

Chris Marker, Sans Soleil, 1983, 100’

Samedi 2 Juillet

Kazuo Hara, Extreme Private Eros: Love Song, 1974, 90’

Samedi 9 Juillet

vendredi 31 décembre 2010

Toki o kakeru shôjo - La traversée du temps

Toki o kakeru shôjo, "la fille qui remonte le temps", traduit en français par La traversée du temps est un roman publié vers 1966 sous forme de feuilleton dans une revue pour la jeunesse.
Il a connu depuis de nombreuses adaptations : 2 films pour le cinéma, autant pour la télé, un manga.
Et un animé (dessin animé japonais) qui est peut-être la meilleure de toutes adaptations. La morale : l'adolescence, c'est l'heure de choix de vie importants et le fait de pouvoir bondir dans le passé ne facilite pas ces choix ! Ça paraît un peu idiot dit comme ça mais l'animé a beaucoup de charme. En voici un extrait :

lundi 10 août 2009

Cinéma : Tokyo à l'écran

A la fin de son numéro spéciale N°581 consacré à la folie au cinéma, la revue Positif propose quelques pages fort intéressantes autour de la présence de Tokyo au cinéma.


Cet article intitulé "Tokyo tangible : concrète solitude _La mégapole dans le cinéma japonais contemporain" est dû à Benjamin Thomas.
On peut y lire une analyse passionnante d'un de mes films japonais préférés : Kairo de KUROSAWA Kiyoshi.
L'auteur de l'article nous rappelle que la ville japonaise est conçue comme un tissu de relations entre les personnes qui y habitent. La notion de beauté en urbanisme n'a pas vraiment de sens dans cette conception de l'organisation de l'espace, toute fonctionnelle. C'est peut-être pour cela que les auteurs de roman japonais contemporains décrivent rarement les villes. Ce qui n'est pas le cas du cinéma...

C'est ma note de lecture. L'article mieux écrit et plus complet est à découvrir dans Positif.

dimanche 7 juin 2009

United Red Army de Koji Wakamatsu

"Il y a eu trois pays fascistes : le Japon, l’Allemagne et l’Italie. Et pour une raison ou pour une autre, dans ces pays fascistes, après la guerre, des jeunes gens se sont réunis sous la même idéologie, le communisme et l’armée rouge. Il y a bien sûr des différences. Alors qu’en Allemagne et en Italie le peuple s’est battu contre le pouvoir en place, au Japon ils se sont entretués, et cette différence est pour moi douloureuse."
Propos de Koji Wakamatsu recueillis par Asako Otomo (novembre 2007) et Antoine Thirion (février 2008).


United Red Army de Koji Wakamatsu est un docu fiction sur les événements ayant eu lieu à la fin des années 60 au Japon : les révoltes étudiantes dans les universités nées du vent révolutionnaire soufflé de Chine, le grand voisin communiste, et reprises avec plus ou moins de bonheur à travers le monde, ont été réprimées et ont conduit à la radicalisation de certains groupes qui sont alors rentrès dans une "guerre d'extermination" avec la société japonaise.
Ce film est bouleversant. Il montre le dévoiement idéologique qui conduit aux pires horreurs, mais sans jamais juger, ni condamner les jeunes qui se sont enfermés dans cette impasse.

mercredi 3 juin 2009

Sword of the stranger - Strenja Mukou Hadan

Contrairement à Ponyo sur la falaise de Miyazaki, Sword of the stranger, réalisé par Masahiro Andō et produit par le studio BONES, est sorti dans un relatif anonymat et est très mal distribué (2 salles à Paris et 3 en région). Entre les deux fims, rien de comparable, il est vrai. Leur seul point commun c'est d'être de l'animation japonaise de qualité. Le Miyazaki s'adresse clairement aux enfants. Sword of the stranger aux adultes à travers un véritable film de samouraïs et un duel de bretteurs hors-du-commun !


Dans un Japon médiéval appauvri par les luttes entre clans et seigneuries rivales, des émissaires envoyés par l'empereur de Chine tentent de mettre la main sur un jeune garçon pour le soumettre à un rituel...que je ne vous dévoilerai pas ! Les combats sont sanglants dans un style gore que ne renierait pas un Quentin Tarantino.

Cet "animé" est vraiment conçu comme un film. Les Chinois y parlent Chinois ! Les bruitages et le son en général sontr très étudiés. Le scénario est bien ficelé et les petits détails renvoyant au contexte historique bien amenés. Le film sorti en 2007 au Japon est disponible là-bas en dvd.

mercredi 22 avril 2009

Still walking de Kore-Eda Hirokazu / Aruite mo

Voici l'information la plus complète sur le film Still walking, Aruite mo en japonais, reproduite avec l'autorisation de Pyramide distribution.

Une journée d’été à Yokohama. Une famille se retrouve pour commémorer la mort tragique du frère aîné, décédé quinze ans plus tôt en tentant de sauver un enfant de la noyade. Rien n’a bougé dans la spacieuse maison des parents, réconfortante comme le festin préparé par la mère pour ses enfants et ses petits-enfants. Mais pourtant, au fil des ans, chacun a imperceptiblement changé…
Avec un soupçon d’humour, de chagrin et de mélancolie, Kore-Eda nous donne à voir une famille comme toutes les autres, unie par l’amour, les ressentiments et les secrets.


Scénariste, monteur et metteur en scène
KORE-EDA Hirokazu
Scénariste, monteur et metteur en scène
Né à Tokyo en 1962. Diplômé de littérature de l’Université de Waseda, Kore-Eda Hirokazu rejoint TV Man Union, grande compagnie de production indépendante pour laquelle il réalise de nombreux documentaires primés. En 1995, son premier long-métrage de fiction MABOROSI remporte l’Ozella d’Or au Festival de Venise. En 1998 sort le très remarqué AFTER LIFE distribué dans plus de trente pays à travers le monde. En 2001, DISTANCE est présenté en compétition au Festival de Cannes. Kore-Eda revient sur la Croisette en 2004 avec son
quatrième long-métrage NOBODY KNOWS. Le jeune acteur de 14 ans s’y voit décerner le Prix d’interprétation masculine. En 2006, il écrit et réalise HANA son premier fi lm d’époque,
explorant l’univers des samouraïs sous l’ère Edo.

L'interview de KORE-EDA Hirokazu

Comment est né STILL WALKING ?
Le point de départ a été la mort de ma mère. Après ses funérailles, je n’ai pas réussi à accepter sa disparition. Je n’avais que des remords comme « je n’ai finalement rien pu faire pour elle » et je n’arrivais pas à l’accepter. Je voulais aussi mettre en forme, à ma manière, les souvenirs de ma mère tels qu’ils me revenaient pendant la période où je lui rendais visite dans sa chambre de malade. En tout cas, j’avais le sentiment que je ne pourrais passer à autre chose que si je sortais,
d’un seul coup, tout ce que j’avais en moi.

Ce film semble être plus personnel…
En effet, jusqu’à présent j’ai toujours hésité à parler de moi dans mes fi lms. J’ai commencé avec
le documentaire, où la caméra est considérée comme un instrument servant à observer l’autre. Autrement dit, plus que les difficultés intérieures du héros (Ryôta, le fils), ce qui m’intéresse c’est le rapport qu’il va entretenir avec le monde qui l’entoure et comment ce monde
va résonner en lui. Ce fut ma démarche pour mes films basés sur des faits réels comme NOBODY KNOWS ou HANA que j’ai commencé à écrire juste après les attentats du 11 septembre. Mais cette fois, j’ai écrit l’histoire dans l’urgence. Je devais savoir comment je pouvais surmonter cette situation précise : la mort de ma mère.

N’aviez-vous pas un vague sentiment de réhabiliter le genre bien aimé du cinéma japonais « le drame familial de bonne facture », le "homu drama" ?
Pas le moins du monde ! (rires) Je suis tout à fait honnête quand je dis que j’ai écrit sous la contrainte. De même, je n’ai jamais eu l’intention de m’attaquer à un sujet grandiose comme « la renaissance de la famille ». Si mon point de départ était très personnel, j’ai voulu avant tout écrire sur les liens humains qui constituent la famille et le rejet qu’ils peuvent entraîner. Montrer par exemple ce qui se cache derrière une apparente bonne entente : au détour des conversations quand chacun semble finalement ne parler que de soi, ou bien cette étrange pudeur entre les uns et les autres. J’ai voulu traquer ce sentiment très spécial où se mélangent le cocasse
et la peur soudaine d’en dire trop. Quelque chose comme « la famille est source d’ennuis mais elle est irremplaçable ». Montrer la cohabitation entre une certaine nostalgie et l’irritation qu’elle peut aussi susciter. Telles étaient, me semble-t-il, les impressions que j’ai réellement ressenties à la mort de ma mère.

Pourquoi avoir pris pour titre les paroles d’un vieux tube « Blue Light Yokohama » ?
J’ai un souvenir très fort d’un certain nombre de chansons populaires du temps de mon enfance.
Celle qui m’a laissé la plus forte impression, c’est « Blue Light Yokohama ». Quand je l’écoute, je repense à des scènes de cette époque, je revois la télé noir et blanc chez mes parents. Le fi lm terminé, j’ai eu l’impression que ce titre faisait le lien entre mon passé et ce que je voulais dire aujourd’hui.

Comment avez-vous assemblé tous les éléments de l’histoire ?
Au tout début, il y avait la scène de la salle de bains. Lorsque Ryôta revient chez ses parents auxquels il n’a pas rendu visite depuis très longtemps et qu’il jette un oeil distrait dans la salle de bains, il remarque la rampe accrochée au mur et le carrelage détaché, éparpillé sur le sol. Ce sont des détails auxquels j’ai été moi-même confronté lorsque je suis retourné voir mes parents.
Ce jour-là, j’ai pensé « la vieillesse, c’est des petites choses comme cela ». Je me suis senti empli d’angoisse et de reproches. Mais j’ai détourné les yeux et suis passé aussitôt à autre chose. Ryôta aussi, ce jour-là, est confronté pour la première fois au vieillissement de ses parents. Mais il n’a quasiment aucune réaction face à cela et l’histoire se termine sans qu’il ait réellement accepté cette situation. C’était cette histoire que je voulais raconter au départ.
Ensuite, un travail de création a relayé ma mémoire et j’ai montré des émotions concrètes de la vie en n’utilisant, que des éléments de conversation de tous les jours. Même si l’histoire ne se déroule que sur 24 heures, pour chacun des personnages, il y a forcément des instants de plaisir, des instants de tristesse et aussi des instants de colère. En assemblant et en superposant
minutieusement ces sentiments, j’ai tenté de faire ressortir la personnalité de chacun.

Quel type de personne est Ryôta ?
C’est un homme qui, malgré sa grande taille, est petit. C’est ce type de personne qui a le défaut
de ne penser qu’à lui. Par exemple, tout au début du film, il y a cette scène où, avec son épouse Yukari et le fils de celle-ci Atsushi, il monte les marches qui les mènent vers la maison de ses parents. Plongé dans ses soucis de chômage, il laisse sa femme porter tous les paquets. Alors que celle des trois personnes qui doit être la plus tendue est sa nouvelle femme qui a déjà un fils d’un premier mariage et va rencontrer ses beaux-parents. Ryôta n’en a aucune conscience. Il y a
beaucoup de moi dans ce personnage et c’est bizarre à dire mais ce n’est pas vraiment un type bien (rires).
C’était la première fois que je travaillais avec ABE Hiroshi et il a été formidable. Il a très bien su faire ressortir ce côté étriqué du personnage. Sa haute taille n’était pas très appropriée pour les maisons japonaises d’autrefois... Cette impression qu’il donnait de n’être pas à sa place, de ne pas entrer dans le cadre de cette maison, d’être profondément inconfortable était visuellement très efficace. Sa gaucherie en dit sans doute beaucoup plus sur le personnage.

Ryôta et son père Kyôhei ont des relations confl ictuelles, mais en fait, ils se ressemblent beaucoup…
J’ai tenté par de légers décalages de situations de faire se superposer les paroles et les gestes du père et du fils. Je voulais que l’on voie émerger ce qu’ils ont en commun. Par exemple, la scène du self-service où Ryôta et sa famille font une pause sur le chemin du retour
à la maison familiale. Son épouse s’absente un instant et Ryôta ne sait comment engager la conversation avec ce fils avec lequel il n’a aucun lien du sang. Il lui demande : « L’école, ça va ? » Un peu plus tard, après le déjeuner qui a réuni toute la famille, resté seul dans la salle de séjour avec Ryôta, son père, Kyôhei, ne pouvant plus supporter l’atmosphère pesante, lance brutalement la conversation sur le travail de son fi ls.


Et le vieux couple des parents, Kyôhei et Toshiko, comment l’analysez-vous ?
C’est un couple qui porte depuis de très longues années le fardeau d’un décalage irrémédiable. Alors qu’il devait succéder au père dans la profession familiale de médecin de quartier, le fi ls aîné est mort dans un accident quinze ans auparavant. On peut penser que le décalage s’est installé entre eux deux à partir de ce jour. Pour le père dont l’échelle de valeurs repose uniquement sur le travail, le fait de n’avoir pu sauver son fils est un poids insoutenable. Pour la mère, c’est un sentiment qui ne sait comment s’exprimer et reste enfoui au fond de son coeur en une sorte de sédimentation. Paradoxalement c’est ce décalage qui les soutient. Comme ils sont décalés l’un vis-à-vis de l’autre, ils ne peuvent pas se heurter et un certain équilibre s’est établi entre eux. Mais je pense que ce n’est pas limité à ce vieux couple. C’est valable pour toutes les familles. Alors qu’ils n’échangent pratiquement aucune parole, il suffit que l’un ait le dos tourné pour que l’autre dise du mal de lui.
Ou il suffit qu’un tiers survienne pour qu’un sentiment ordinairement bien enfoui émerge et vienne piquer au vif le sujet.

A propos du décor, le rôle joué par la maison des parents est si important qu’on pourrait dire que c’est un personnage à elle toute seule.
J’ai écrit le scénario en ayant en tête une idée très claire du plan de la maison, en particulier de la disposition de la cuisine par rapport à la salle de séjour ou encore de l’emplacement de la salle de consultations. C’est ainsi que le père n’a aucun lieu à lui dans la maison et qu’il est obligé de se réfugier dans la salle de consultations qui ne sert plus à rien puisqu’il a pris sa retraite. Mais
la maison est ainsi faite qu’il est obligé de passer devant la cuisine pour aller se promener, ce qui l’accable de pensées sombres chaque matin. C’est avec ce regard un peu cruel que j’ai envisagé la répartition des pièces.
Il y a dans les maisons japonaises anciennes une qualité d’ombre très particulière. Avez-vous été spécialement exigeant quant à l’harmonie des couleurs et de la lumière ?
C’est une histoire qui se passe un jour d’été dans ma mémoire. Je voulais absolument que l’image soit très belle. Le vert des plantes à l’extérieur, le rose du lilas d’Inde du jardin, le vert des haricots dans la cuisine sombre, le jaune du maïs... Je voulais que ces couleurs soient éclatantes. En même temps, l’action se passe principalement à l’intérieur de la maison dans cette atmosphère très particulière des maisons anciennes. Je voulais, par exemple, restituer au plus juste cette apparence humide de la cuisine ou de la salle de bains...
Pour rendre au mieux le passage du temps dans la maison, l’éclairagiste OSHITA Eiji a beaucoup travaillé à étudier le déplacement du soleil, l’incidence des rayons selon les lieux et les heures, etc...

Vers la fin du film, on dirait que la distance entre les personnages s’est un peu réduite. Par exemple, quand Atsushi se moque de ses camarades de classe qui veulent écrire des lettres à un lapin mort, on comprend qu’en fait, il exprime son sentiment vis à vis de son père mort, lui aussi. Comme s’il avait été chargé d’une faible lueur d’espoir...
Je n’ai pas eu conscience de vouloir le charger de quoi que ce soit. Cette nuit-là, quand il s’adresse à son père mort, ce n’est rien d’autre que son histoire à lui. Personne ne saurait en dire plus. Cependant, à la fin de cette histoire qui se déroule seulement sur 24 heures, s’il n’y a qu’une seule personne qui positive un peu plus qu’au début, ce serait lui, je pense.
Ryôta finira peut-être par oublier cette journée. Mais j’ai l’impression qu’Atsushi se souviendra d’une manière ou d’une autre de la conversation qu’il a eue dans la salle de consultations avec ce grandpère qui n’est pas le sien ou encore de la silhouette de sa « nouvelle » grand-mère poursuivant un papillon à la nuit tombée... Plus tard, il acceptera peut-être son « second » père et nouera avec lui une relation nouvelle. C’est avec ces perspectives en tête que j’ai écrit STILL WALKING.
Le lendemain matin, Kyôhei part avec Ryôta et Atsushi se promener au bord de la mer. S’il n’y avait eu que le père et le fi ls, ils n’y seraient sûrement pas allés. Ils ont été entraînés par la présence de ce jeune garçon. Ils ont marché avec lui, ont franchi le pont pour piétons au-dessus de la route et sont allés jusqu’à la plage dont on peut imaginer que c’est le lieu où le fi ls aîné a perdu la vie. Pour ralentir le pas et l’ajuster à la démarche hésitante de son père, le fi ls fait semblant de téléphoner et, tout en regardant la mer, il lui parle pour la première fois du base-ball. La veille, il était allé sur la tombe de son frère avec sa mère.
Bien sûr, ce n’est pas assez pour qu’on puisse dire que Ryôta a « grandi ». Il n’en a peut-être pas la possibilité. Mais pour Ryôta, c’est déjà un changement considérable. Alors oui, à mon sens ce très léger changement peut être ressenti comme une lueur d’espoir.

STILL WALKING fait beaucoup penser au monde et au cinéma de Yasujiro Ozu...
Comme je l’ai dit précédemment, STILL WALKING provient de l’expérience très personnelle de la mort de ma mère. Ses mots m’ont inspiré la plupart des propos tenus par la mère dans le film.
Bien sûr le fossé des émotions cachées dans la vie ordinaire de toute famille ou les attentes des parents auxquelles le fils n’arrive pas à répondre, peuvent faire penser au Maître Ozu, mais ce n’était pas mon intention première. Je me suis plus appuyé sur la mémoire de mes parents, de ma soeur et de moi-même plutôt que sur le fi lm d’un autre metteur en scène. S’il faut parler d’influence, je citerais plus volontiers les films de Naruse Mikio auxquels j’ai pensé dans des termes très techniques de comment unifier les décors extérieurs avec l’intérieur de la maison.

Les acteurs

ABE Hiroshi Ryôta
NATSUKAWA Yui Yukari, la femme de Ryôta
YOU Chinami, la soeur de Ryôta
TAKAHASHI Kazuya Nobuo, le mari de Chinami
TANAKA Shohei Atsushi, le fi ls de Yukari
KIKI Kirin Toshiko, la mère de Ryôta
HARADA Yoshio Kyôhei, le père de Ryôta

ABE Hiroshi (Ryôta)
Après une carrière comme mannequin, ABE débute une brillante carrière d’acteur au théâtre et au cinéma dans les années 90. Il a joué dans THE ATAMI MURDER MYSTERIES de Tsuka Kohei. En 2006, on le retrouve dans ASIANTUM BLUE et THE EMPEROR’S SWORD.
En 2007, il décroche les rôles principaux de THE MASOCHIST LIFE et MORYO NO HAKO.



NATSUKAWA Yui (Yukari, la femme de Ryôta)
NATSUKAWA fait ses débuts au cinéma en 1993 dans le film THE SKY CAN’T BE SO BLUE de Emoto Akira. Peu de temps après, elle décroche le Prix de la Meilleure actrice pour sa performance dans THE BLUE BIRD, un téléfilm dramatique. Puis elle enchaîne les rôles principaux dans divers fi lms de cinéma comme THINGS WE LOVED (1997), ACACIA (2001) ou ZATOICHI (2003). C’est sa troisième collaboration avec KORE-EDA après DISTANCE (2001) et HANA (2006).

YOU (Chinami, la soeur de Ryôta)
YOU débute en 1998 dans la troupe FAIR CHILD. Toujours à la pointe de la mode, elle reste
une référence au Japon dans le circuit des talk shows pour son franc-parler singulier. Depuis son premier rôle au cinéma dans NOBODY KNOWS où elle incarnait cette mère malchanceuse, elle a su imposer sa nature d’actrice unique dans de nombreux films.

KIKI Kirin (Toshiko, la mère de Ryôta)
KIKI est une actrice légendaire qui a commencé en 1964 dans la série télévisée THE SEVEN GRANDCHILDREN. Elle assied une popularité inébranlable grâce à un grand nombre de téléfilms des années 70. Depuis, elle n’a jamais cessé d’imposer sa nature d’actrice dans divers domaines. Elle a vu le couronnement de sa carrière l’année dernière grâce à son rôle principal dans TOKYO TOWER.

HARADA Yoshio (Kyôhei, le père de Ryôta)
HARADA est apparu dans plus de 100 fi lms depuis ses débuts en 1968. Il a notamment prêté son charisme au héros révolutionnaire SAKAMOTO Ryoma dans THE ASSASSINATION OF RYOMA (1974) et a brûlé l’écran dans ZIGEUNERWEISEN (1980). Plus récemment on l’a vu dans 9 SOULS (2003) ou THE FACE OF JIZO.

Le staff

YAMAZAKI Mitaka Directeur de la Photographie
YAMAZAKI a établi la réputation de l’un des chefs opérateur documentaire les plus recherchés, en collaborant à des centaines de programmes documentaires et de fi lms. Il a commencé à travailler avec KORE-EDA sur AFTER LIFE et a poursuivit sa collaboration sur DISTANCE, NOBODY KNOWS et HANA.

Scénariste, monteur et metteur en scène KORE-EDA Hirokazu
Producteurs exécutifs KAWASHIRO Kazumi
SHIGENOBU Yutaka
HISAMATSU Takeo
LEE Bong-ou
Développement YASUDA Masahiro
Producteurs KATO Yoshihiro
TAGUCHI Hijiri
Directeur de la photo YAMAZAKI Yutaka
Décors ISOMI Toshihiro
MITSUMATSU Keiko
Lumière OSHITA Eiji
Son TSURUMAKI Yutakaa
OHTAKE Shuji
Costumes KUROSAWA Kazuko
1er assistant réalisateur KANESHIGE Atsushi
Scripte IIZUKA Miho
Directeur de production SANBE Keiichi
Assistants réalisateur ICHIHARA Nao
ENDO Kaoru
Maquillage SAKAI Mutsuki
Musique GONTITI
Photographe de plateau SHINTSUBO Kenshu
Produit par ENGINE FILM, INC.
BANDAI VISUAL CO., LTD.
TV MAN UNION, INC.
EISEI GEKIJO CO., LTD
CINE QUA NON
Une production ENGINE NETWORK
Distribution PYRAMIDE
Avec le soutien de l’AFCAE
Japon – 2008 – 35mm – 1h55
1.85 – Dolby SR – Couleur

Copyrights photos de presse :©2008 STILL WALKING Production Committee

samedi 20 décembre 2008

Nobody knows de Kore-Eda Hirokazu, festival de Cannes 2004


NOBODY KNOWS
Kore-eda HIROKAZU : Montage / Producteur / Réalisateur / Scénario

Sur la production

Le tournage du film a commencé en automne 2002 et s'est poursuivi jusqu'en été 2003, au fil des quatre saisons. Kore-eda a monté le film au fur et à mesure, ce qui lui a permis de travailler la construction de chaque partie en fonction de ce qu'il venait de monter.

Il a tout fait pour instaurer avec les jeunes acteurs amateurs une atmosphère de confiance et de communication et c'est en adaptant ses techniques de mise en scène qu'il a pu les filmer avec justesse. Le tournage s'est déroulé dans un ordre chronologique. Les enfants se sont donc développés physiquement et psychologiquement dans la vie réelle comme les personnages qu'ils incarnent dans le film.

Dans ses films de fiction précédents, Kore-eda avait déjà utilisé des techniques propres au documentaire. Dans NOBODY KNOWS, il va au bout de sa démarche et parvient à brouiller les limites entre fiction et documentaire comme jamais il ne l'avait fait.


Kore-eda retrace l'évolution des sentiments de ces jeunes personnages à travers des détails de leur vie quotidienne dans un petit appartement à Tokyo : du vernis à ongles, un piano miniature, des sandales qui font du bruit, un bol de nouilles instantanées, une boîte de chocolats...

Son but n'est pas seule
ment de dépeindre l'univers de ces enfants abandonnés mais de montrer la douceur et la beauté de l'enfance.

Pour incarner le rôle de la mère insouciante, Kore-eda a choisi YOU, une vedette de la télévision dont c'est la première apparition au cinéma. Le célèbre duo Gontiti a composé pour le film une musique douce à base de guitare et d'ukulélé pour mettre en valeur l'univers des enfants. La chanteuse Tate Takako qui joue le rôle de la caissière à la supérette est l'interprète de la chanson finale "Jewel".


L'histoire

Automne
Keiko et ses quatre enfants - Akira, Kyoko, Shigeru et Yuki - viennent d'emménager dans un petit appartement à Tokyo. Keiko donne ses consignes : interdiction de crier et de sortir, même sur le balcon. La famille serait renvoyée si le propriétaire apprenait que Keiko élevait seule ses quatre enfants. Les enfants sont tous de pères différents et n'ont jamais été à l'école. Akira qui a douze ans s'occupe de ses frères et soeurs car sa mère s'absente souvent pour aller travailler. C'est une famille chaleureuse et unie qui profite pleinement de chaque instant de la vie.Un jour, Keiko disparaît en laissant un peu d'argent et un mot à l'attention d'Akira disant "Ta maman doit partir pour quelques temps. Occupe-toi de Kyoko, Shigeru et Yuki." Ainsi commence une nouvelle vie pour ces quatre enfants livrés à eux-mêmes, une vie cachée de tous.

Hiver
Un mois s'est écoulé depuis le départ de Keiko. Les quatre enfants parviennent encore à se débrouiller et respectent les règles de la maison. Un jour, Keiko revient sans prévenir avec des cadeaux. Mais elle ne reste pas longtemps. Elle prend ses affaires d'hiver et repart en promettant de revenir pour Noël. Ce qu'elle ne fait pas. Comme elle n'est toujours pas revenue pour le Jour de l'An, Akira appelle un numéro de téléphone qu'il a trouvé et il entend sa mère répondre sous le nom de Mme Yamamoto. Bouleversé, il raccroche. Il réalise que sa mère les a abandonnés. Mais il ne veut pas que son frère et ses sœurs l'apprennent.



Printemps
Keiko n'envoie plus d'argent et les enfants n'arrivent plus à régler les factures. Akira décide de mieux s'occuper de ses frères et sœurs car il réalise l'importance de rester unis. Les quatre enfants sortent de l'appartement tous ensemble pour la première fois. Ils n'ont pas respiré l'air libre depuis si longtemps qu'ils sont fous de joie. Ils vont s'acheter tout ce qui leur fait plaisir dans un supermarché et vont jouer au parc.


Eté

Désormais, les enfants sortent au parc tous les jours. L'eau et l'électricité ont été coupées. Ils vont donc s'approvisionner en eau et faire leur lessive au parc. Ils y voient souvent une jeune fille en uniforme de collège. Elle s'appelle Saki et ne va plus à l'école. Méfiante au départ, elle se lie d'amitié avec Akira. Par ailleurs, Akira montre les premiers signes de découragement.



“Nobody knows”
par Kore-eda Hirokazu


Les faits réels

Ce film s'inspire d'un fait divers connu sous le nom de "l'affaire des quatre enfants abandonnés de Nishi-Sugamo". Cette affaire s'est passée il y a 16 ans, en 1988. Nés de pères différents, ces enfants n'étaient pas scolarisés et n'existaient pas légalement car leur naissance n'avait pas été déclarée. Abandonnés par leur mère, ils ont vécu livrés à eux-mêmes pendant six mois. La mort de la benjamine a mis fin de façon tragique à cette aventure. Curieusement, aucun habitant de l'immeuble ne connaissait l'existence de trois de ces enfants.Ce fait divers a suscité en moi diverses questions. La vie de ces enfants ne pouvait pas être que négative. Il devait y avoir une richesse autre que matérielle, basée sur des moments de complicité, de joies, de tristesses et d'espoirs. Je ne voulais donc pas montrer "l'enfer" vu de l'extérieur, mais "la richesse" de leur vie, vue de l'intérieur.


Une période de 15 ans

J'ai eu du mal à concrétiser ce projet et finalement, quinze années se sont écoulées après la première mouture du scénario. Cette affaire était-elle toujours d'actualité quinze ans plus tard ? Avant d'en faire un film, je devais me poser la question. D'après les statistiques du Ministère de l'Education Nationale, le nombre d'enfants entre 7 et 14 ans au domicile inconnu est passé de 533 en 1987 à 302 en 2000 mais ces chiffres ne concernent que les enfants dont la naissance a été déclarée.

Et si l'on tient compte du fait que la natalité a baissé, on peut supposer qu'il y a aujourd'hui plus d'enfants qui vivent clandestinement comme c'est le cas d'Akira et ses frères et sœurs.Cette affaire n'est donc pas un cas isolé propre à Tokyo,

mais un problème de société qui nous concerne. Le protagoniste du film ne représente pas le jeune garçon de ce fait divers de 1988, mais un enfant comme il en existe des milliers aujourd'hui parmi nous, sans qu'on le sache.


Un deuxième metteur en scène

YOU est quelqu'un qui vit dans le présent. J'ai compris qu'elle m'apporterait l'insouciance positive que je recherchais. Elle est arrivée sur le tournage sans préparation, et n'avait pas lu le scénario que je lui avais remis. On peut interpréter cela à la fois comme de la désinvolture et de la confiance en soi. Sur le tournage, sa force de concentration et sa vivacité d'esprit m'ont souvent impressionné. Elle était d'une grande spontanéité, et en même temps, savait recadrer les enfants dans l'histoire du film quand ils s'en écartaient. Je l'ai donc impliquée dans la direction d'acteurs en lui donnant des instructions comme "il faut que tu fasses rire Akira". On peut vraiment dire qu'elle a été comme un deuxième metteur en scène sur le tournage.


Le choix de l'appartement

70% du film se passe dans cet appartement. Afin de pouvoir montrer l'intérieur de façon différente, je pensais qu'il valait mieux qu'il y ait un balcon. Il ne fallait pas d'ascenseur, pour qu'on puisse voir le protagoniste monter et descendre les escaliers au début et à la fin du film.L'appartement sélectionné remplit toutes ces conditions. En plus, il se trouve au premier étage, au fond d'un couloir sombre. Il est donc isolé par rapport aux autres logements, ce qui est idéal pour cette femme qui veut vivre cachée avec ses enfants. La fenêtre dans l'escalier a aussi retenu mon attention. Je m'en suis servi pour donner une touche de suspens à la vie quotidienne des enfants.Cet appartement comprend deux pièces : la chambre de la mère avec des tatamis en face du balcon, la cuisine et le salon en face du couloir. La superficie totale est de 41,3 m2. C'est dans cet univers que tout se passe.

Bande-annonce du film


Les chocolats Apollo

Nous avons tourné avec un scénario volontairement détaillé, auquel les enfants ont spontanément apporté de nombreuses modifications. Celles-ci étaient notamment liées au fait que Yuuya qui joue le rôle d'Akira a beaucoup grandi au cours du tournage, mais pas seulement. Par exemple, j'avais imaginé que la petite Yuki aimait les Pocky à la fraise, mais elle m'a dit qu'elle préférait les chocolats Apollo. KIMURA Hiei qui joue Shigeru mangeait peu sur le tournage parce qu'il est assez difficile. On avait imaginé qu'il aimait les nouilles instantanées et le hasard a fait qu'il adorait ça. Dans la scène où on le voit finir sa soupe avec du riz, je l'ai laissé improviser. Pendant le casting, une petite fille était venue avec des sandales qui faisaient du bruit. Ce détail m'a plu. Quand Yuki sort pour aller chercher sa mère, elle porte des sandales comme celles-ci.


Les mandarines

Quand j'étais petit, je faisais pousser des fleurs, des fruits et légumes, dont un mandarinier qui est toujours sur le balcon de ma mère. Ce film a donc été nourri non seulement par les enfants avec qui j'ai travaillé mais aussi par ma propre enfance, à travers des détails et des sentiments que j'ai ressentis à l'époque (anxiété en attendant le retour de ma mère, tristesse de perdre un ami...). J'ai une grande différence d'âge avec le protagoniste, mais je suis né à Tokyo et j'y ai toujours vécu. Je pense que c'est le lieu que je peux le mieux dépeindre. Je connais l'univers de ces enfants et j'ai ép
rouvé des sentiments proches de ce qu'ils ont pu vivre. C'est dans cet esprit que j'ai mis une part de moi dans le film.


Kore-eda Hirokazu
NOBODY KNOWS est le quatrième long métrage de fiction de Kore-eda Hirokazu.

Son premier long métrage de fiction, MABOROSI, a remporté l'Osella d'Or au festival international de Venise en 1995. Son deuxième long métrage, AFTER LIFE, 1999, a remporté un grand su
ccès international, et fait actuellement l'objet d'un remake produit par la 20th Century Fox. Son troisième film, DISTANCE, a été présenté en compétition officielle au festival international de Cannes en 2001.

Né à Tokyo en 1962, Kore
-eda est diplômé de littérature de l'Université de Waseda en 1987. Il rejoint alors l'équipe de TV Man Union, grande société indépendante de production télévisuelle où il a réalisé de nombreux documentaires primés. On peut notamment citer SHIKASHI, documentaire sur le suicide d'un haut fonctionnaire du ministère de l'environnement chargé du dossier des victimes de la maladie de Minamata, et ANOTHER EDUCATION, documentaire sur une classe unique à la campagne dont la pédagogie est basée sur l'élevage d'un veau. Kore-eda a également réalisé AUGUST WITHOUT HIM, un documentaire sur le premier Japonais à avoir annoncé publiquement qu'il avait le Sida, et WITHOUT MEMORY, le portrait d'un homme ayant des troubles de mémoire et de sa famille.


Il a également produit les longs métrages de deux jeunes réalisateurs japonais : KAKUTO de Iseya Yusuke présenté au festival de Rotterdam 2003 et WILD BERRIES écrit et réalisé par Nishikawa Miwa qui a été présenté dans le cadre du festival New Directors/New Films à New York en 2003.

Les images et les textes de ce billet sont reproduits avec l'aimable autorisation de ARP SELECTION.