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mercredi 30 août 2023

Des cinéastes prénommés Kôji

J'aime beaucoup deux cinéastes japonais (parmi une bonne dizaine d'autres de talent).

L'un est encore bien vivant et porte un cinéma exigeant, qui commence à être reconnu en France : Kôji Fukada, né en 1980 à Tokyo. Mon film préféré de ce réalisateur, à ce jour, s'appelle "L'infirmière" sorti en 2019. Fukada y fait preuve de son art consommé de la mise en scène et déroule son histoire en entretenant soigneusement le mystère qui nimbe les personnages principaux.



L'autre est malheureusement décédé brutalement dans un accident de circulation, écrasé par un taxi. Il s'agit de Kôji Wakamastu (1936-2012). Il a réalisé un grand nombre de films à petits budgets, dont les fameux pink eiga ou pinku, des films érotiques qui lui rapportaient parfois beaucoup et lui offraient une grande liberté de création.
J'adore son film, très dur, bouleversant : "Le Soldat dieu", de 2010, dont le titre japonais "Caterpillar" (la larve, la chenille) décrit bien le sujet de ce soldat revenu homme-tronc dans son village. Ce soldat, cette "chair à canon", passe du statut d'héros national des jeunes gens envoyés à la guerre, au mépris le plus complet de sa communauté face à sa déchéance physique.



Je me suis rendu compte récemment que ces deux cinéastes portaient le même prénom : Kôji !
Mais ce prénom masculin japonais "Kôji" connaît en fait plus de 250 variations ou mariages de kanji (les idéogrammes japonais inspirés du chinois).
J'ai eu envie d'enquêter sur leur prénom respectif et voici le résultat.

Kôji Fukada 晃司 
晃 luminosité, éclat, clarté
司 administrer, gérer, contrôler
Donc on peut proposer que le prénom de Kôji Fukada signifie "celui qui contrôle la lumière". Ce qui en ferait un prénom prédestiné pour un cinéaste.

Kôji Wakamastu 孝二
孝 la piété filiale, le respect des parents et des ancêtres
二 la caractère pour 2, le second...peut aussi signifier le fait "de douter, d'aller à l'encontre"
J'ai envie de croire que ce prénom a pour sens "celui qui se rebelle contre ses parents" (même si mon interprétation est sans doute un peu tirée par les cheveux). Pour un cinéaste avec un tel goût de la provocation et qui s'est toujours montré tellement irrévérencieux, ce serait chouette !

Voilà en tout cas, visionnez leur film sur grand écran si possible...ou sur petit écran faute de mieux.

Bons films !

Contre-culture, underground et littérature japonaise - un article pour Paris Librairies

 J’ai écrit ce texte original pour les libraires de proximité de Paris Librairies : " Contre-culture, underground et littérature japonaise ".

Il s'accompagne d'une bibliographie de plus de 40 conseils de lecture en relation avec le thème 🇯🇵

À lire ici 👉 article Japon, contreculture et littérature

Bonnes lectures !

Merci beaucoup à Stéphane du Mesnildot 🙏



vendredi 15 octobre 2021

Les 150 plus beaux jardins du monde : 12 jardins japonais à l'honneur

 🌏 🌎 🌍   Les 150 plus beaux jardins du monde : 12 jardins japonais à l'honneur

📚  Un livre magnifique à découvrir le 21 octobre en librairie 🌼 






mercredi 22 septembre 2021

L’écrivain Ira ISHIDA et la jeunesse emportée par la tourmente

Connaissez-vous l'écrivain japonais Ira ISHIDA ? 

Mon article pour en savoir plus CLIQUEZ ici.   

Son thème de prédilection : la jeunesse tokyoïte. 

Son dernier roman : les bombardements sur Tokyo.



mardi 17 août 2021

Créer un monde de sens implicite


"J'avais vu tomber une fleur de camélia. 
Il m'était arrivé de voir les pétales rouges joncher le sol comme des gouttes qui éclaboussent, les fleurs choir lourdement, sans perdre leur forme, mais jamais je n'avais vu de près une fleur de camélia dans sa chute. 
Regarde ! ai-je dit à Rei qui marchait à côté de moi. Il a tourné tout de suite les yeux et a ramassé machinalement la fleur qui avait conservé sa forme, intacte. 
Sans rien dire, il l'a serrée avec force dans sa main. Les gros pétales se sont détachés et dispersés au sol. Des doigts qui les emprisonnaient, plusieurs ont continué à s'échapper. Enfin, il n'est plus resté que le cœur de la fleur, tout jaune. Rei l’a broyé dans sa paume."
Hiromi KAWAKAMI, Manazuru
(extrait)

Souvent, je n'arrivais pas à décrire exactement ce que je ressentais à la lecture d'un roman japonais. En fermant un roman écrit par une autrice ou un auteur japonais, je suis en général laissé à une douce rêverie.
Je crois avoir mieux analysé ce sentiment, récemment, en lisant l'introduction du poète Zéno Bianu et de la traductrice Corinne Atlan pour leur anthologie du haïku, parue chez Gallimard. Ils y utilisent l'expression "créer un monde de sens implicite". Et cette expression m'a immédiatement parlé.
C'est bien cela que j'éprouve régulièrement en lisant un auteur du Japon : les émotions, les sentiments, la psychologie des personnages ne sont pas analysés ou décrits de manière directe. On comprend tous ces états intérieurs grâce au contexte. Il y a beaucoup de non-dits mais aussi une approche très sensible et très connectée à la nature, aux détails, à la vie comme elle est. Une forme de délicatesse. Cette écriture de la suggestion est caractéristique de la poésie japonaise, mais on la retrouve aussi dans les textes de fiction en prose.

On dit souvent que les Japonais sont très habiles pour comprendre sans rien dire (ou à mots très couverts) les sentiments d'une personne. Ils peuvent lire sur votre visage vos émotions. Ils sont habitués à "lire l'air" comme le montre l'expression japonaise : kûki wo yomu. Ils "lisent l'air" de la situation et, par conséquent, les expressions faciales des personnes sont une source d'information pour comprendre leurs émotions. Cela explique peut-être en partie cette délicatesse. On n'a pas à appuyer là où cela fait mal ou à souligner une émotion positive, si on l'a déjà "lue" dans l'atmosphère de la rencontre et de la pièce. C'est une forme de politesse.



Dans les cultures où le contrôle des émotions est la norme, comme au Japon, l'accent est mis sur les yeux pour les interpréter. Alors que dans les cultures où les émotions sont ouvertement exprimées, comme aux États-Unis, l'accent est mis sur la bouche. Ces différences culturelles sont, par exemple, illustrées par les émoticônes, ces symboles utilisés pour transmettre une émotion dans un e-mail, un sms et sur les réseaux sociaux en général. Les émoticônes japonaises de bonheur et de tristesse représentent la forme des yeux, tandis que les émoticônes américaines utilisent la bouche. Aux États-Unis, les émoticônes : ) et : - ) désignent un visage heureux, tandis que les émoticônes :( ou : - ( désignent un visage triste. Les Japonais, eux, ont tendance à utiliser le symbole (^_^) pour indiquer un visage heureux, et (;_ ;) pour indiquer un visage triste. Or les yeux se taisent ou parlent d'eux-mêmes, quand la bouche, elle, bavarde !

Yukio MISHIMA s'amuse dans son roman "La musique" de la discrétion et de la simplicité des Japonais, en livrant une vive critique de la psychanalyse dans le style d'une lettre de menaces de l'extrême droite adressée au héros du roman, un psychanalyste japonais...or la psychanalyse est un art de la parole :

"La psychanalyse, c'est la destruction de la culture japonaise traditionnelle. La "frustration" et autres hypothèses tout aussi négatives constituent un véritable sacrilège envers la vie psychique des Japonais simples et bons. Face à la culture japonaise qui, dans sa modestie, s'est toujours refusée à pénétrer trop avant dans le coeur de l'homme, des dogmes malpropres et vulgaires comme ceux qui veulent à tout prix trouver une cause sexuelle à tous les comportements humains, et qui se targuent ainsi de libérer l'homme de ses refoulements, ne sont rien d'autre qu'une philosophie née dans le crâne le plus corrompu, le plus vil de tout l'Occident."

Pour terminer cette réflexion sur le style d'écriture japonais. J'aimerais aussi mettre en avant deux concepts de l'esthétique japonaise, caractérisée par la sincérité, la légèreté, l'objectivité et une tendresse particulière à l'endroit des créatures vivantes (rappelez-vous du chat de Sôseki ou de la grenouille de Bashô).
  1. 幽玄 / yûgen : les sentiments les plus profonds ne doivent pas être exprimés, l'intellect ne peut appréhender la vérité ultime, il s'agit donc de suggérer un état intérieur sans le décrire.
  2. わび・さび / wabi sabi : la beauté doit amener à une prise de conscience qui permet de trouver de la satisfaction dans la pauvreté et la solitude. On peut ressentir des choses profondes et riches dans un environnement calme, admirer un objet rouillé ou patiné par le temps...Wikipédia donne les définitions suivantes pour wabi : solitude, simplicité, mélancolie, nature, tristesse, dissymétrie… et pour sabi : l'altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes, la patine des objets, le goût pour les choses vieillies, pour la salissure, etc.
Voilà, ce sont des réflexions sur la littérature japonaise qui ne sont pas le fruit d'un long travail de recherche, mais de recoupements entre différentes lectures et d'impressions longtemps ressenties. 
Si vous avez un avis plus docte sur le sujet, je suis à l'écoute des commentaires et des critiques constructives.

Bonnes lectures !




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Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

mardi 27 avril 2021

La main qui écrit : rencontre avec l'autrice Ryoko SEKIGUCHI

Voici un entretien avec la poète, essayiste, écrivaine, Ryoko SEKIGUCHI, née à Tôkyô.

Dans ce podcast, l'autrice nous explique qu'elle se considère comme une "main qui écrit", kaki te en japonais.

N'est-ce pas la meilleure définition d'un écrivain ?


jeudi 15 avril 2021

À la recherche de la vérité intérieure : un entretien avec Dominique Palmé traductrice des "Confessions d'un masque" de Yukio MISHIMA

"Longtemps, j’ai soutenu que j’avais tout vu de la scène de ma naissance." 

La première phrase des "Confessions d'un masque" de Yukio MISHIMA place volontairement son "premier roman autobiographique" sous le signe de Proust.

Pour en savoir plus sur le livre de cet auteur de génie, l'interview > https://bit.ly/confessions_mishima_fxrobert


lundi 5 avril 2021

Pourquoi les Japonais aiment-ils autant les cerisiers en fleur ?

 « Nous nous découvrons nous-mêmes dans la joie au sein du vent qui disperse les fleurs »

Tetsurō Watsuji, Fūdo, 2011 chez CNRS EDITIONS.

Pour mieux comprendre le rapport des Japonais à la floraison printanière et aux fêtes o-hanami sous les cerisiers, voici un excellent article proposé par le Philosophie magazine :

La philosophie japonaise des cerisiers en fleur


Lien complet > https://www.philomag.com/articles/la-philosophie-japonaise-des-cerisiers-en-fleur







samedi 12 mai 2018

Rencontre avec un yokai très populaire aujourd'hui : ISOGASHI, Monsieur Toujours Occupé

Isogashi 😱
Ce yokai, créature surnaturelle japonaise, a pour nom Isogashi : M. Occupé. Langue pendante comme un chien au soleil, il court toutes griffes dehors. S'il s'empare de vous, vous serez pris par une sorte de fièvre bénigne : agité, toujours en mouvement, le repos vous semblera coupable. Votre nouvelle devise : «travail, travail, travail ! ».


Fantôme de femme au Japon : attention terriblement terrifiant

#fantome #japon 
Femme aux longs cheveux emmêlés et au corps désarticulé, traits du visage déformés par l'horreur et le poids de sa rancune. Yeux exorbités par la souffrance d'une errance trop longue.




Vous pouvez découvrir ce fantôme dans l'exposition : Enfers et fantômes d'Asie, au musée du Quai Branly > http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/enfers-et-fantomes-dasie-37727/

Le guide Kyoto itinéraires : le livre le plus complet sur l'ancienne capitale du Japon


vendredi 17 avril 2015

Manger au Japon : troisième épisode avec 10 spécialités à découvrir

Bonjour,
Nous avons déjà découvert 20 ambassadeurs de la cuisine japonaise du quotidien. En voici dix de plus !

On commence par des nouilles ultra fines servies en soupe et accompagné de délicieux beignets tempura de légumes.


Un bol de riz recouvert d'un savoureux mélange : le côté rose, c'est du thon frais haché ; le côté blanc c'est du tororo, une préparation d'igname râpé.



Je ne pouvais pas passer à côté de la soupe miso. Ici le bouillon est clair et le miso est blond.


Un bol de riz bien cuit avec quelques pailles d'algues séchées. Ca le fait aussi !



Alors ce petit pot translucide contient de la zelly (jelly), gelée de fruit.


Une star de la table nippone : Madame la petite prune umeboshi. Sous vos applaudissements !


Là c'est quelque chose de plus rare : des os d'anguilles grillés avec sauce soja et sésame.


Et quelques accompagnements variés.


Bon les os, c'est bien ; mais l'unagi, l'anguille à la chair tendre, c'est encore mieux.


Et pour finir, cette magnifique salade colorée dans laquelle on reconnaît le concombre amer à la peau grumeleuse.





Dans 101 saveurs du Japon, découvrez 101 produits de base à manger ou à boire disponibles en France et représentatifs de la cuisine japonaise.















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mercredi 15 avril 2015

Manger au Japon : petit voyage en dix nouvelles images

Poursuivons notre découverte en images dans la diversité et la variété des "choses qui se mangent" au Japon.

Tout d'abord, une douceur emballée et disponible dans tout bon combini (convenient store, épicerie de proximité) qui se respecte : j'ai nommé le melon pan. Une brioche dont la peau sucrée, dorée et craquelée ressemblerait à celle d'un melon.


Le konnyaku : frais et moelleux, servi avec juste ce qu'il faut de sauce un peu épicée. C'est bon pour les papilles et cela ne nuit pas à la santé.


Incontournable à l'apéritif : les haricots de soja edamame. On les mange avec les doigts, c'est meilleur !

Ici il s'agit de garnitures et j'aime bien ce mélange de couleurs :)


Shichimi, les 7 saveurs, un mélange que l'on retrouve sur toutes les tables japonaises.


J'aime le tofu, décidément !


La "crêpe", monjayaki, spécialité de Tokyo, est en train de cuire sur une plaque chauffante.


Okura pour les Japonais, okra pour les Anglais, gombo pour les Africains et les Français : un légume aux vertus étonnantes.


De la seiche séchée et salée, délicieux avec une bière fraîche.


Du radis daikon, préparé avec une sauce pimentée.


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mercredi 4 février 2015

Sayonara...ou pas ? Comment dire "au revoir" en japonais

Avant de vivre au Japon, je ne connaissais que le mot "sayonara" et je pensais qu'il n'y en avait pas d'autre pour dire "au revoir". Mais sur place, on entend très rarement cette expression.
Alors comment dire "au revoir" ?

Trois expressions équivalentes, employées entre amis,et que l'on peut traduire par "salut", "à plus", "à la prochaine" :
じゃあね    Jaa ne
またね     Mata ne
じゃあ、また  Jaa, mata


Si vous avez prévu de vous revoir, soyez plus précis avec :
またあした   Mata ashita = à demain
またらいしゅう Mata raishuu = à la semaine prochaine


Après une journée de travail, on dit à ses collègues :
おつかれさまでした Otsukaresama deshita = on a bien travaillé ! On est bien fatigués !
On peut simplifier par Otsukare avec des proches.
おさきに失礼します Osaki ni shitsurei shimasu = pour prendre congés : désolé de partir

Pour marquer votre déférence envers un supérieur ou quelqu'un d'un statut élevé :
今日はありがとうございました。 Kyou wa arigatou gozaimashita = merci pour aujourd'hui
それでは失礼します       Soredewa, shitsurei shimasu = je vous prie de bien vouloir m'excuser
また是非!           Mata zehi = au plaisir de vous revoir

On se quitte et on ne sait pas quand on se reverra :
じゃあ、げんきで(ね)Jaa, genki de (ne) = prends soin de toi
お元気で! Ogenki de


Restons en contact !
また連絡するね!    Mata renraku suru (ne)
また連絡します! Mata renraku shimasu

Il faut que l'on se revoit
また会おうね! Mata aou (ne)!
またお会いしましょう! Mata oaishimashou

Comme en France, on a aussi l'habitude de se souhaiter "bon courage" quand on se quitte ! Les japonais travaillent beaucoup, ils ont besoin d'être encouragés :)
がんばってね!  Ganbatte ne
がんばろうね!  Ganbarou ne ou Ganbarimashou

Allez ! Sayonara :)

mardi 25 octobre 2011

Découvrez le NEKO INSTITUTE


Cours de japonais, ateliers culturels et événements thématiques sont au programme du NEKO INSTITUTE à découvrir sur http://www.neko-institute.fr/

lundi 21 mars 2011

Aide aux victimes du séisme et du tsunami


L'association Waku Waku, qui anime ce blog, a décidé de reverser 5% des bénéfices dégagés par les ventes du guide Kyôto itinéraires à des organismes venant en aide aux victimes du séisme et du tsunami qui ont eu lieu le 11 mars dernier sur la côte Pacifique du Tôhoku au Japon. Si vous connaissez une association ou un organisme sérieux, n'hésitez pas à nous l'indiquer.

Le guide Kyôto itinéraires est sorti en librairie le 22 février, quelques jours seulement avant la terrible catastrophe. Il nous a semblé important de faire un geste en faveur des rescapés.

L'association Waku Waku est une association loi 1901 à but non lucratif. C'est une association culturelle et touristique qui vise à favoriser la connaissance du Japon en France. Elle a publié trois guides de voyage pour mieux faire connaître le pays. L'argent dégagé par ces guides sert à faire vivre l'association en finançant les rencontres, les guides, les conférences ou autres expositions.

Nous sommes très touchés par l'ampleur de la récente catastrophe et souhaitons participer à notre humble niveau à aux efforts de reconstruction en cours.

Bon courage au peuple japonais. Ganbatte !

samedi 30 mai 2009

Le lien vaut mieux que le bien

Le lien vaut mieux que le bien...Ce qui compte dans l'échange de cadeaux, c'est l'échange et l'obligation qu'il crèe en retour. Ce que les ethnologues ont appelé le don et le contre-don. Au Japon, ces échanges de cadeaux sont nombreux et ritualisés à divers moments de l'année.


Pendant longtemps et encore aujourd'hui, les Japonais ont vécu dans un système très hiérarchisé et très complexes de liens avec leur communauté structurée comme un ensemble de cercles concentriques : le cercle le plus central étant celui des relations familiales et intimes, puis le cercle amical, le cercle du voisinage, le cercle des relations d'affaires...Bref un réseau de liens très solides, peut-être un peu trop serré dans certains cas.
Ce qui comptait, c'était donc le lien. Aujourd'hui la société japonaise conserve bien sûr des coutumes et des codes hérités de ce système de liens entre les gens mais c'est une société de plus en plus individualiste comme toutes nos sociétés contemporaines.


Et la frénésie d'achats des jeunes (et moins jeunes) générations, qui fait le bonheur des grandes marques de luxe françaises par exemple, tient lieu pour certains de nouvel "art de vivre". Un art de vivre au rabais. A croire que le bien vaudrait bien mieux que le lien...

Creative Commons License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

jeudi 28 mai 2009

Ikebukuro West Gate Park II par Ishida Ira aux éditions Philippe Picquier

MAJIMA Makoto a 20 ans.
Il aide sa mère qui tient une échoppe modeste de fruits et légumes dans une petite ruelle près de la gare d'Ikebukuro à Tôkyô.

Makoto se défend d'être un intellectuel, ce serait mal vu dans ce quartier populaire où les gangs de jeunes se partagent le territoire avec les clans de Yakuza, où les grands magasins créent un gigantesque mur tout le long de la gare et masquent dans les rues avoisinantes un commerce plus louche, de boîtes à "filles à emporter" et autres sex-shops.
Makoto n'est pas un intellectuel. Pourtant il lit pas mal, écrit de petites rubriques sur la vie de la rue pour un magazine de mode, écoute Music for 18 Musicians de Steve Reich ou l'opéra Hänsel und Gretel de Engelbert Humperdinck, et surtout il porte un regard mi amusé, mi critique mais toujours plein de tendresse sur son quartier et sur le monde moderne en général.

Ce Makoto, c'est un bon gars ! Et sa qualité principale et première est peut-être celle d'être un démineur, un solutionneur d'embrouilles, un médiateur débrouillard, une sorte d'ange gardien du quartier, celui qui met du lien, là où dominent la violence et la castagne.

J'avais déjà adoré le premier tome d'Ikebukuro West Gate Park paru il y a quelques années toujours aux éditions Philippe Picquier, et j'ai retrouvé avec le même plaisir l'ami Makoto dans ces nouvelles aventures. C'est le "polar" le plus étonnant qu'on puisse lire. Jamais glauque mais toujours étonnant et sensible. Une vraie réussite, à lire et à conseiller !