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lundi 27 novembre 2023

Un article sur l'autrice japonaise Hiromi KAWAKAMI

Nouveau à découvrir sur le site du Journal du Japon, mon article : 

Choses humaines, délicatement humaines : une plongée dans l’œuvre de Hiromi KAWAKAMI.

"Comment une autrice japonaise, vivant à l’écart de l’agitation médiatique dans un quartier périphérique de Tokyo, parvient-elle à inspirer et à captiver les lecteurs du monde entier ? À l’occasion de la parution de son de
rnier ouvrage traduit en français, Un Matin légèrement nuageux, sorti en librairie le 6 octobre 2023, partons à la rencontre d’une écrivaine exceptionnelle dont l’écriture subtile et poétique nous invite à explorer les profondeurs de l’âme humaine : Hiromi KAWAKAMI."

Pour lire gratuitement l'intégralité de l'article, cliquez sur CE LIEN.

Belles et bonnes lectures à toustes !


mercredi 30 août 2023

Contre-culture, underground et littérature japonaise - un article pour Paris Librairies

 J’ai écrit ce texte original pour les libraires de proximité de Paris Librairies : " Contre-culture, underground et littérature japonaise ".

Il s'accompagne d'une bibliographie de plus de 40 conseils de lecture en relation avec le thème 🇯🇵

À lire ici 👉 article Japon, contreculture et littérature

Bonnes lectures !

Merci beaucoup à Stéphane du Mesnildot 🙏



vendredi 11 novembre 2022

Yasunari Kawabata : le grand écrivain et ses démons

J’ai écrit un article sur Yasunari Kawabata, le grand écrivain japonais pour le Journal du Japon

à lire ici 👉 cliquez ICI !



#Japon #livre

samedi 4 juin 2022

La musique face aux fantômes de la guerre : une rencontre avec l’écrivain japonais Akira MIZUBAYASHI

Yann Brancherie de la LIBRAIRIE LE DIVAN à Paris recevait l’écrivain japonais, Akira MIZUBAYASHI, à l’occasion de la sortie de son nouveau roman, paru aux Editions Gallimard : 

"Reine de cœur".

L'occasion pour moi d'enregistrer un nouvel épisode pour le podcast "Le jardin", à écouter en intégralité ici >>> PODCAST.


#livre #japon #musique #podcast

mercredi 22 septembre 2021

L’écrivain Ira ISHIDA et la jeunesse emportée par la tourmente

Connaissez-vous l'écrivain japonais Ira ISHIDA ? 

Mon article pour en savoir plus CLIQUEZ ici.   

Son thème de prédilection : la jeunesse tokyoïte. 

Son dernier roman : les bombardements sur Tokyo.



mardi 17 août 2021

Créer un monde de sens implicite


"J'avais vu tomber une fleur de camélia. 
Il m'était arrivé de voir les pétales rouges joncher le sol comme des gouttes qui éclaboussent, les fleurs choir lourdement, sans perdre leur forme, mais jamais je n'avais vu de près une fleur de camélia dans sa chute. 
Regarde ! ai-je dit à Rei qui marchait à côté de moi. Il a tourné tout de suite les yeux et a ramassé machinalement la fleur qui avait conservé sa forme, intacte. 
Sans rien dire, il l'a serrée avec force dans sa main. Les gros pétales se sont détachés et dispersés au sol. Des doigts qui les emprisonnaient, plusieurs ont continué à s'échapper. Enfin, il n'est plus resté que le cœur de la fleur, tout jaune. Rei l’a broyé dans sa paume."
Hiromi KAWAKAMI, Manazuru
(extrait)

Souvent, je n'arrivais pas à décrire exactement ce que je ressentais à la lecture d'un roman japonais. En fermant un roman écrit par une autrice ou un auteur japonais, je suis en général laissé à une douce rêverie.
Je crois avoir mieux analysé ce sentiment, récemment, en lisant l'introduction du poète Zéno Bianu et de la traductrice Corinne Atlan pour leur anthologie du haïku, parue chez Gallimard. Ils y utilisent l'expression "créer un monde de sens implicite". Et cette expression m'a immédiatement parlé.
C'est bien cela que j'éprouve régulièrement en lisant un auteur du Japon : les émotions, les sentiments, la psychologie des personnages ne sont pas analysés ou décrits de manière directe. On comprend tous ces états intérieurs grâce au contexte. Il y a beaucoup de non-dits mais aussi une approche très sensible et très connectée à la nature, aux détails, à la vie comme elle est. Une forme de délicatesse. Cette écriture de la suggestion est caractéristique de la poésie japonaise, mais on la retrouve aussi dans les textes de fiction en prose.

On dit souvent que les Japonais sont très habiles pour comprendre sans rien dire (ou à mots très couverts) les sentiments d'une personne. Ils peuvent lire sur votre visage vos émotions. Ils sont habitués à "lire l'air" comme le montre l'expression japonaise : kûki wo yomu. Ils "lisent l'air" de la situation et, par conséquent, les expressions faciales des personnes sont une source d'information pour comprendre leurs émotions. Cela explique peut-être en partie cette délicatesse. On n'a pas à appuyer là où cela fait mal ou à souligner une émotion positive, si on l'a déjà "lue" dans l'atmosphère de la rencontre et de la pièce. C'est une forme de politesse.



Dans les cultures où le contrôle des émotions est la norme, comme au Japon, l'accent est mis sur les yeux pour les interpréter. Alors que dans les cultures où les émotions sont ouvertement exprimées, comme aux États-Unis, l'accent est mis sur la bouche. Ces différences culturelles sont, par exemple, illustrées par les émoticônes, ces symboles utilisés pour transmettre une émotion dans un e-mail, un sms et sur les réseaux sociaux en général. Les émoticônes japonaises de bonheur et de tristesse représentent la forme des yeux, tandis que les émoticônes américaines utilisent la bouche. Aux États-Unis, les émoticônes : ) et : - ) désignent un visage heureux, tandis que les émoticônes :( ou : - ( désignent un visage triste. Les Japonais, eux, ont tendance à utiliser le symbole (^_^) pour indiquer un visage heureux, et (;_ ;) pour indiquer un visage triste. Or les yeux se taisent ou parlent d'eux-mêmes, quand la bouche, elle, bavarde !

Yukio MISHIMA s'amuse dans son roman "La musique" de la discrétion et de la simplicité des Japonais, en livrant une vive critique de la psychanalyse dans le style d'une lettre de menaces de l'extrême droite adressée au héros du roman, un psychanalyste japonais...or la psychanalyse est un art de la parole :

"La psychanalyse, c'est la destruction de la culture japonaise traditionnelle. La "frustration" et autres hypothèses tout aussi négatives constituent un véritable sacrilège envers la vie psychique des Japonais simples et bons. Face à la culture japonaise qui, dans sa modestie, s'est toujours refusée à pénétrer trop avant dans le coeur de l'homme, des dogmes malpropres et vulgaires comme ceux qui veulent à tout prix trouver une cause sexuelle à tous les comportements humains, et qui se targuent ainsi de libérer l'homme de ses refoulements, ne sont rien d'autre qu'une philosophie née dans le crâne le plus corrompu, le plus vil de tout l'Occident."

Pour terminer cette réflexion sur le style d'écriture japonais. J'aimerais aussi mettre en avant deux concepts de l'esthétique japonaise, caractérisée par la sincérité, la légèreté, l'objectivité et une tendresse particulière à l'endroit des créatures vivantes (rappelez-vous du chat de Sôseki ou de la grenouille de Bashô).
  1. 幽玄 / yûgen : les sentiments les plus profonds ne doivent pas être exprimés, l'intellect ne peut appréhender la vérité ultime, il s'agit donc de suggérer un état intérieur sans le décrire.
  2. わび・さび / wabi sabi : la beauté doit amener à une prise de conscience qui permet de trouver de la satisfaction dans la pauvreté et la solitude. On peut ressentir des choses profondes et riches dans un environnement calme, admirer un objet rouillé ou patiné par le temps...Wikipédia donne les définitions suivantes pour wabi : solitude, simplicité, mélancolie, nature, tristesse, dissymétrie… et pour sabi : l'altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes, la patine des objets, le goût pour les choses vieillies, pour la salissure, etc.
Voilà, ce sont des réflexions sur la littérature japonaise qui ne sont pas le fruit d'un long travail de recherche, mais de recoupements entre différentes lectures et d'impressions longtemps ressenties. 
Si vous avez un avis plus docte sur le sujet, je suis à l'écoute des commentaires et des critiques constructives.

Bonnes lectures !




Creative Commons     License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

mardi 6 juillet 2021

Huit femmes puissantes et une traversée du 20e siècle au Japon

Depuis Ichiyō HIGUCHI (1872-1896), première femme écrivaine de l'époque moderne au Japon, le Pays du Soleil Levant ne manque pas d'autrices contemporaines de grand talent. J'ai beaucoup d'estime et d'intérêt pour Hiromi KAWAKAMI éditée en France par les EDITIONS PHILIPPE PICQUIER, par exemple. Et de nombreuses autres Japonaises sont traduites par différentes maisons d'édition comme : Yoko OGAWA chez Actes Sud, Risa WATAYA, Sayaka MURATA aux Éditions Denoël, Natsuo KIRINO qui cartonne avec ses thrillers parus aux Éditions du Seuil, ou encore, Mieko KAWAKAMI et son roman "Seins et oeufs". Récemment, et par le plus parfait hasard, j'ai lu (l'un à la suite de l'autre) ces romans, tous deux parus dans la collection poche Folio aux Editions Gallimard : > Les dames de Kimoto de Sawako ARIYOSHI, d'abord édité par les Éditions Stock puis au Mercure de France, > La légende des filles rouges de Kazuki SAKURABA chez Piranha. Je les ai lus dans cet ordre...et cela m'a inspiré les réflexions résumées dans l'article suivant à découvrir dans le JOURNAL DU JAPON.
#littérature #livre #édition #librairie #japon #féminisme #lire #lecture #auteurs #écrivaine #talent #article #journalisme #critique

mardi 27 avril 2021

La main qui écrit : rencontre avec l'autrice Ryoko SEKIGUCHI

Voici un entretien avec la poète, essayiste, écrivaine, Ryoko SEKIGUCHI, née à Tôkyô.

Dans ce podcast, l'autrice nous explique qu'elle se considère comme une "main qui écrit", kaki te en japonais.

N'est-ce pas la meilleure définition d'un écrivain ?


jeudi 15 avril 2021

À la recherche de la vérité intérieure : un entretien avec Dominique Palmé traductrice des "Confessions d'un masque" de Yukio MISHIMA

"Longtemps, j’ai soutenu que j’avais tout vu de la scène de ma naissance." 

La première phrase des "Confessions d'un masque" de Yukio MISHIMA place volontairement son "premier roman autobiographique" sous le signe de Proust.

Pour en savoir plus sur le livre de cet auteur de génie, l'interview > https://bit.ly/confessions_mishima_fxrobert


vendredi 19 mars 2021

Le Musée Kadowaka Musashino et son incroyable bibliothèque - 角川武蔵野ミュージアム

Amoureux des livres, et surtout de la lecture, j'adore les bibliothèques et les librairies.

Quand je voyage, ce sont souvent les points d'intérêt et de visite situés tout en haut de ma liste.

Surtout dans les grandes villes, et encore plus dans les très grandes villes, ce sont des espaces de recueillement, de calme et de découverte qui disent beaucoup de l'hospitalité des lieux et de la culture locale.

Parfois, certaines bibliothèques et plus rarement certaines librairies ont un caractère proprement exceptionnel. Et c'est le cas de la bibliothèque du Musée Kadowaka Musashino - 角川武蔵野ミュージアム en japonais. Le musée se présente comme une impressionnante structure monolithique avec des faces biseautées recouvertes de granite noir. La bibliothèque occupe deux étages avec des linéaires de huit mètres de haut et la capacité d'accueillir 50 000 livres. 

Le musée a été conçu par le grand architecte Kengo Kuma, à qui l'on doit en France la réalisation de la Cité des Arts et de la Culture de Besançon, du Fonds Régional d'Art Contemporain de Marseille et du Conservatoire de musique et de danse d’Aix-en-Provence.

Le bâtiment est commandité par la société Kadowaka, grand éditeur de magazines de mangas et de light novels (ライトノベル, raito noberu), des romans courts à destination d'un public adolescent, notamment. Le siège social de l'éditeur se situe dans le quartier de Chiyoda à Tokyo. 

Le musée fait partie d'un ensemble développé récemment et inauguré en août 2020, la Tokorozawa Sakura Town, à Saitama dans la banlieue de Tokyô. Autre lieu notable : un hôtel avec des chambres décorées "manga", EJ Anime Hotel - EJアニメホテル.

En voici une visite à 360 degrés :





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vendredi 5 juin 2020

L'or blanc du Japon : un petit grain à la saveur si fine

Les Japonais se sont choisis pour principale divinité le soleil, la déesse Amataresu, représentée par un miroir dans les temples shinto, et le pays se veut à l'origine du soleil, qui y trouve ses racines – c'est l'étymologie du mot Nihon (nippon). Mais si c'est bien le soleil qu'on retrouve sur le drapeau, cercle rouge sur fond blanc et qui semble bien symboliser la nation, c'est le riz qui en constitue le ferment.

Introduit sur l'archipel il y a plus de 2 000 ans, sa culture nécessite beaucoup d’eau, un fort ensoleillement, et surtout beaucoup de travail en commun. Sans la participation des voisins et une organisation rigoureuse des tâches ardues de piquage, repiquage… pas de récolte ! Ce sont les concepts d’entraide connus sous le nom de yui (entre individus connectés par intérêt) ou moyai (entre personnes d’une même famille). On dit que le sens du groupe et le goût du travail en commun des Japonais viendraient en grande partie de cet art de la culture du riz.

Et le riz n’est pas seulement, loin s’en faut, un objet historique ou un symbole de la nation nippone. Un simple bol de riz cuit à la perfection, petit dôme fumant, cône idéal, constitue aussi à lui seul, et sans autre fioriture, un des sommets de la gastronomie japonaise. Si j'étais lyrique, j'ajouterais même que cette forme conique au fumet délicat rappelle celle d'une autre divinité locale : le mont Fuji, ancien volcan et icône du panthéon shinto. Le riz, c’est pour le Japonais ce que la baguette est au Français. Sa présence est indispensable depuis le petit-déjeuner avec soupe et poisson séché jusqu’au dîner. Le mot gohan désigne ainsi aussi bien le riz une fois cuit que le repas dans son ensemble. Le mot hakumai signifie riz blanc, et genmai riz complet. 

Malgré ses problèmes de superficie en terres agricoles et de vieillissement des agriculteurs, le Japon demeure le 9e producteur mondial de riz, production largement subventionnée et hautement qualitative. La variété la plus populaire, et donc la plus produite, est le Koshihikari.
 
Accompagnement idéal
Pour ceux que la perspective d’un riz nu et blanc n’enthousiasme pas des masses, rassurez-vous : il y a mille et une façons de l’accommoder ! Pour manger sur le pouce, rien de tel que les donburimono. Le donburi désigne un bol dans lequel on sert le riz recouvert d’une garniture de son choix – katsu-don (porc pané et œuf), ten-don (tempura), oyako-don (poulet et œuf)… la liste est longue.
Autres spécialités à base de riz
Omu raisu (le « home rice », avec omelette et ketchup), le sekihan (riz gluant et haricot rouge, à la fois offrande aux dieux et riz pour les grandes occasions) etc.
Riz comme matière première
On va bien sûr retrouver le riz dans de nombreuses autres préparations de la pâte mochi jusqu’à l’alcool de riz, le saké.

(English version)
The Japanese have chosen the sun, the goddess Amataresu (represented by a mirror in Shinto temples) as their main deity, and the country wants to be the origin of the sun, which finds its roots there - this is the etymology of the word Nihon (Japan). But if it is indeed the sun found on the flag, a red circle on a white background, which seems to symbolize the nation, it is the rice that is the ferment. Introduced to the archipelago more than 2,000 years ago, its cultivation requires a lot of water, a lot of sunshine and, above all, a lot of work together. Without the participation of neighbours and a rigorous organisation of the arduous tasks of pricking out, transplanting... no harvest! These are the concepts of mutual aid known as yui (between individuals connected by interest) or moyai (between people of the same family). It is said that the sense of group and the taste for working together of the Japanese would largely come from this art of rice cultivation.

And rice is not only, far from it, a historical object or a symbol of the Japanese nation. A simple bowl of rice cooked to perfection, a small steaming dome, an ideal cone, is also in itself, and without any other embellishment, one of the summits of Japanese gastronomy. If I were lyrical, I would even add that this conical shape with its delicate aroma is reminiscent of another local deity: Mount Fuji, an ancient volcano and icon of the Shinto pantheon. Rice is to the Japanese what the baguette is to the French. Its presence is indispensable from breakfast with soup and dried fish to dinner. The word gohan thus designates both the rice once cooked and the meal as a whole. The word hakumai means white rice, and genmai means brown rice.

Despite its problems with the amount of farmland and the ageing of its farmers, Japan remains the world's ninth largest producer of rice, a highly subsidized and high-quality product. The most popular variety, and therefore the most produced, is Koshihikari.
 
Ideal accompaniment
For those who are not enthusiastic about the prospect of naked, white rice, rest assured: there are a thousand and one ways of accommodating it! To eat on the go, there's nothing like donburimono. The donburi is a bowl in which the rice is served covered with a filling of your choice - katsu-don (breaded pork and egg), ten-don (tempura), oyako-don (chicken and egg)... the list goes on.
Other specialities based on rice
Omu raisu (home rice, with omelette and ketchup), sekihan (sticky rice and red beans, both an offering to the gods and rice for special occasions) etc.
Rice as a raw material
Rice will of course be found in many other preparations, from mochi paste to rice alcohol, sake, and so on.

Cet extrait est tiré du livre 101 saveurs du Japon

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mardi 10 mars 2015

101 saveurs du Japon - Voyage gastronomique au pays du Soleil Levant / à paraître le 16 avril


Oubliez pour un temps les sushis et les brochettes, et voyagez dans une gastronomie incroyablement variée, empreinte de tradition, qui parlera à tous vos sens. À vos baguettes ! Laissez-vous séduire par ce choix de produits du quotidien.
Goûtez-les, cuisinez-les ou accommodez-les pour un pur moment de plaisir.
Dans ce livre, 101 ambassadeurs de la table japonaise viennent à votre rencontre : produits de base, simples et accessibles, produits bio ou junk food, produits mythiques ou emblématiques, témoins des saisons, riches d’histoire et savoureux.
Alternant grandes histoires et petites anecdotes, l’auteur vous donne les clés pour apprécier la diversité des goûts et des saveurs japonais.

Un extrait à découvrir ici


François-Xavier Robert
ISBN 978-2-10-072468-0
224 pages - 120 x 185 mm
12,90 € Prix France TTC
En librairie à partir du 16 avril 2015
Plus d'infos sur le site Dunod

vendredi 15 juillet 2011

Une "nouvelle" bibliothèque japonaise idéale (et personnelle)

Voici une sélection très subjective et non exhaustive de livres sur le Japon et de livres écrits par des Japonais. Commencée en 2008, je viens d'enrichir la liste d'une dizaine d'ouvrages. N'hésitez pas à laisser vos propres recommandations en commentaires.

Les
classiques de la littérature

A pied sur le Tokaidô par Jippensha Ikkû
Le Tokaidô, c'est la principale route qui reliait Kyôtô à Tôkyô pendant l'époque Edo. Dans ce roman picaresque, nous suivons l'itinéraire de 2 compères un brin grivois !

Les haiku (haikai pour les puristes) de Matsuo Bashô
Le célèbre moine errant à léguer de nombreux recueils d'haiku, poèmsz de forme courte où se croisent impressions liées au passage du temps, des saisons et sentiments. Il a aussi écrit des carnets de voyage comme La sente étroite du bout du monde - si ce n'est pas un beau titre ça !



Les notes de chevet de Sei Shônagon
Cette dame de cours a inventé un genre littéraire : celui des listes ! Et la poésie de ses listes trouve encore des résonnances dans le monde d'aujourd'hui. Un classique immarscecible
.

Les grands romans du XIXe siècle

Kokoro - Le pauvre coeur des hommes de Natsume Sôseki
Un des plus beaux romans de Sôseki, mon préféré et sans doute le plus proustien avec Sarinagara - Et puis...dans un genre plus léger et du même auteur, je vous recommande également : Je suis un chat et Botchan.


La porte de Natsume Sôseki
Les éditions Sillage réédite une traduction originale de Raymond Martinie sortie en France en 1927 soit 16 ans après la version japonaise.
Sôseki distille dans ce roman son spleen si particulier. Comment vivre sa vie ? Comment la supporter quand on a le sentiment d'être constamment voué à l'échec, quand on pense être victime des circonstances, quand le destin semble s'acharner à nous tenir dans la médiocrité ? N'y a-t-il pas de bonheur possible dans la vie des gens simples ? Le héros, le discret Sôsuke, s'est construit cahincaha une petite vie sans trop de problème...Mais les fantômes du passé se présentent à sa porte et l'entrainent dans une crise quasi mystique. Il cherchera en effet la plénitude et le calme dans la doctrine zen ; mais il est peut-être trop lucide (ou pas assez persévérant) pour s'oublier dans la pratique ascétique...Réussira-t-il à échapper à ses peurs et à réussir sa vie ? Vous le saurez en lisant ce livre qui vous plonge dans un Japon du début du XX siècle.
Extrait :
"Les deux époux, suivant leur habitude, se rapprochèrent de la lampe, ne considérant comme éclairé dans le vaste monde que ce seul endroit où ils étaient assis, et dans ce coin de lumière ne tenant compte Sôsuke que d'o-Yone, et O-Yone que de Sôsuke. Là, ils oubliaient toute cette sombre société qui se trouvait en dehors de la zone que pouvait éclairer leur lampe. A passer ainsi tous le deux chacune de leurs soirées, ils voyaient se révéler à eux-mêmes leur propre existence."

La Sumida par Nagai Kafû
L'entrée du Japon dans la modernité à l'ère Meiji n'a pas plu à tout le monde et certainement pas à l'auteur de la Sumida.

Les grands écrivains du XXème siècle


Kôsaku de Yasushi Inoué
Kôsaku, c'est le double de Yasushi Inoué, le petit garçon qu'il était enfant. On le retrouve dans ce livre à cet âge limite de la pré-adolescence. La vie est douce sur la péninsule d'Izu, qui ferme la baie de Tokyo. La peinture de ces scènes de campagne japonaise est précise et chaleureuse ; et l'auteur réussit à rendre son récit universel en décrivant les réactions de ses personnages avec tendresse, respect et humanité, tout en évitant une approche psychologique qui pourrait être trop lourde.
Extrait :
"Je t'ai souvent fait [de la bouillie], mais finalement est venu le moment où c'est toi qui m'en prépares", ajouta-t-elle, la voix tremblante. Kôsaku fut pris lui aussi d'une violente émotion. Ce n'était pas les paroles de sa grand-mère qui l'émouvaient ainsi, mais ce geste qui lui était familier, de remuer la bouillie de sarrasin. Il songeait, lui aussi, que la vieille femme lui en avait servi bien des fois, et que maintenant c'était lui qui le faisait pour elle. Et Onui avait éprouvé la même chose que lui."

Le tatouage et L'éloge de l'ombre de Junichirô Tanizaki
Dans Tanizaki, c'est comme dans le cochon : tout est bon ! Je retiens ici une toute petite nouvelle ciselée ou plutôt précise comme la pointe du tatoueur, Le tatouage, qui en peu de mots nous entraine dans le Tokyo des plaisirs et dans une belle histoire de folie et de créature qui se retourne contre son créateur...J'ai cité également L'éloge de l'ombre, un essai qui permet de préciser les goûts et la recherche esthétique de l'auteur ainsi que de mieux comprendre l'art et l'artisanat japonais, même si l'époque à laquelle Tanizaki fait référence est révolue depuis longtemps.

Pélerinage aux trois montagnes par Yukio Mishima
Ce recueil de nouvelles où s'expriment la fraîcheur et les tourments de l'adolescence est une bonne introduction à Mishima. J'ai un petit faible pour ce que l'on pourrait appeler sa trilogie gay (même si j'en suis bien conscient, il n'aurait pas aimé ça) : Les amours interdites, L'école de la chair et Confessions d'un masque.

Kyôto par Yasunari Kawabata


Les écrivains contemporains

Le Cap par NAKAGAMI Kenji
"La terre avait commencé à grésiller. Un son à peine perceptible, semblable à un bourdonnement d'oreille. Toute la nuit durant, les insectes allaient continuer à bruire. Il pensa à l'odeur, la nuit, de la terre froide...".
Ce sont les premières lignes de ce roman assez court (150 pages en édition de poche) qui se dévore en quelques heures. Je l'ai découvert grâce à une documentaire du cinéaste Shinji Aoyama : Roji –E, 2000, 64’. Aoyama admire beaucoup l'écrivain Nakagami et il est parti sur ses traces sur la péninsule du Kishû (ou du Kii) près d'Osaka. Le roman baigne dans une atmosphère sombre mais pas désespérée, une histoire de famille très recomposée et très "mal en point" dans un paysage oppressant propice aux drames...

Les années douces ( Sensei no kaban ) de KAWAKAMI Hiromi
J'ai lu coup sur coup deux livres d'auteurs japonais contemporains. Le premier dont le titre japonais "Sensei no kaban", la sacoche ou la pochette du maître, donne un autre éclairage que le titre français "Les années douces", est écrit par une femme : KAWAKAMI Hiromi. Il est tout en nuance. On ne s'ennuie pas à la lecture d'événements banals de la vie des deux protagonistes. Un maître d'école à la retraite rencontre une ancienne élève dans le bar que tous deux fréquentent régulièrement. Et ils picolent, et ils picolent...Bière sur saké, rien à jeter. Et saké sur bière, rien ne se perd ! Et ils mangent du tôfu, chaud, froid, tiède, nature, avec de la sauce soja et du katsuo boshi (des lamelles de poisson séchés), et ils me font envie, toujours en train de goûter à des mets qui donnent l'eau à la bouche. Même leur visite à Disneyland a l'air sympa. C'est peut-être la douceur (comme le souligne le titre français) de l'ensemble de ces petits fragments de vie, le respect, la politesse, la lenteur qui font le charme ineffable de ce récit ("ineffable", c'est un mot du maître). C'est peut-être aussi la description précise et réaliste (comme le souligne le titre japonais) de ces petits moments de vie, le côté sentimental sans psychologie qui rend l'histoire attachante. Bref, je ne sais pas à quoi tout cela tient, mais ce que je sais, c'est que je vous conseille la lecture du bouquin.
Charivari ( Kire gire ) de MACHIDA Ko
Le livre de MACHIDA Ko, qui ne fait pas qu'écrire mais qui s'illustre aussi dans le rock'n roll tendance punk, se lit avec un plaisir égal mais provoque des sensations bien différentes. Il gratte, il chatouille, il fait rire, il surprend, il agace, il perturbe. Le style de l'auteur est vif, imagé, libre. On ne fait plus la part du fantasme et de la réalité. C'est mordant, acerbe, sans compromis comme le looser magnifique, anti-héros de cette histoire à dormir debout.

Tous les livres de Haruki MurakamiEst-ce son amour pour la littérature américaine, ou celui qu'il voue au jazz, ou encore la simplicité de son style et l'intemporalité de ses histoires qui nous rendent Haruki Murakami si proche et font de chacun de ses livres de petits succès internationaux ? Je n'ai pas la réponse à cette question mais je me permets de vous conseiller d'abord et avant tout autre de ses ouvrages : Les chroniques de l'oiseau à ressort. C'est vraiment, selon moi, le meilleur de ses livres : on y retrouve tous les ingrédients du style de l'auteur, le fantastique, le quotidien, sa musique si simple et si touchante mais avec une hauteur de vue et une plongée dans l'histoire qui distinguent vraiment ce roman.
Dans un style plus intimiste, je vous recommande : Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil ainsi que La ballade de l'impossible (Norwegian wood en japonais, d'après la chanson des Beatles). Dans une veine plus fantastique : La course au mouton sauvage et Danse, danse, danse qui en est une sorte de suite mais qu'on peut lire indépendamment.

Ichi-Kyu-Hachi-Yon : 1984-1Q84
MURAKAMI Haruki et sa maison d'édition japonaise Shinchosha semblent avoir frappé très fort avec ce nouveau roman (paru en 2009 au Japon) en deux tomes et plus de 1000 pages dont le titre rend hommage au célèbre livre de George Orwell.


Les Japonais se l'ont arraché en librairie. Et je vous avouerai que je les envie ! J'attends déjà avec impatience la sortie en anglais ou en français pour me jeter dessus à mon tour : ça y est, c'est prévu pour la rentrée (scolaire) 2011 chez Belfond en France. Avis aux amateurs !


Mon livre préféré de MURAKAMI s'intitule
"Les chroniques de l'oiseau à ressort" dans lequel l'auteur mêle brillamment les scènes de la vie contemporaine, le fantastique et l'histoire. Et ce 1Q84 fait de même...

Un Murakami...chasse l'autre

Les bébés de la consigne automatique de Ryû Murakami
Les Murakami se suivent mais ne se ressemblent pas. Ryû est nettement plus désespéré que Haruki. Ses oeuvres sont ancrées dans une culture urbaine, teintée de solitude et de déshérance. Ce qui n'empêche pas aussi des vrais moments de beauté. Le style est fluide et efficace. Du même auteur : Lignes.

Tokyo décibels de Hitonari Tsuji
Autre star de la littérature japonaise d'aujourd'hui, Hitonari Tsuji a de multiples talents de chanteur, acteur...et bien sûr d'écrivain. Il le prouve avec Tokyo décibels, où son anti-héros tente de dresser une carte sonore de la capitale japonaise...tout en essayant d'y voir plus clair dans sa vie sentimentale.

Les polars

La hache, le koto et le chrysanthème de Seishi Yokomizo
Crimes passionnels, crimes de sang, mis en scène par un esthète...une intrigue purement japonaise.

Tokyo express de Seicho Matsumoto
Un classique du genre, best-seller mérité au Japon.

Ikebukuro West Gate Park I, II, III par Ira Ishida
Le plus jeune (et le plus amateur, le plus intègre, le plus sympa) enquêteur du Japon nous entraine avec lui dans la découverte des bas-fonds du quartier nord de Tokyo, Ikebukuro...haletant. Ce roman a fait l'objet d'une adaptation télévisuelle.
Deux autres tomes sont sortis en 2009 et 2010 aux éditions Picquier, et toujours aussi bons !
MAJIMA Makoto a 20 ans.
Il aide sa mère qui tient une échoppe modeste de fruits et légumes dans une petite ruelle près de la gare d'Ikebukuro à Tôkyô.
Makoto se défend d'être un intellectuel, ce serait mal vu dans ce quartier populaire où les gangs de jeunes se partagent le territoire avec les clans de Yakuza, où les grands magasins créent un gigantesque mur tout le long de la gare et masquent dans les rues avoisinantes un commerce plus louche, de boîtes à "filles à emporter" et autres sex-shops.
Makoto n'est pas un intellectuel. Pourtant il lit pas mal, écrit de petites rubriques sur la vie de la rue pour un magazine de mode, écoute Music for 18 Musicians de Steve Reich ou l'opéra Hänsel und Gretel de Engelbert Humperdinck, et surtout il porte un regard mi amusé, mi critique mais toujours plein de tendresse sur son quartier et sur le monde moderne en général.

Ce Makoto, c'est un bon gars ! Et sa qualité principale et première est peut-être celle d'être un démineur, un solutionneur d'embrouilles, un médiateur débrouillard, une sorte d'ange gardien du quartier, celui qui met du lien, là où dominent la violence et la castagne.

J'avais déjà adoré le premier tome d'Ikebukuro West Gate Park paru il y a quelques années toujours aux éditions Philippe Picquier, et j'ai retrouvé avec le même plaisir l'ami Makoto dans ces nouvelles aventures. C'est le "polar" le plus étonnant qu'on puisse lire. Jamais glauque mais toujours étonnant et sensible. Une vraie réussite, à lire et à conseiller !

Les mangas "littéraires" (gekiga, drames réalisés sur papier)

L'âme du Kyudô par Hiroshi Hirata
L'un des grands maîtres du manga historique nous livre ici une histoire qu'on ne lache pas avant d'avoir atteint la dernière page. Et pourtant, cela n'était pas gagné d'avance parceque le sujet de départ est une compétition de tir à l'arc au temple Sanjusangendo de Kyôtô. C'est aussi l'histoire héroïque de ceux qui entrèrent dans la compétition et d'un art très japonais.

Tajikarao, l'esprit de mon village par Môri Jimpachi
Une jolie fable écologiste sur un petit village de montagne ancré dans la tradition menacé par des indsutriels mafieux.

Le gourmet solitaire par Jirô Taniguchi
Impossible d'ignorer ou de passer à côté du plus français des mangaka, j'ai nommé maître Taniguchi. On ne recommendera jamais assez son album : Quartier lointain ; mais ici, je vous conseille plutôt les promenades culinaires de son Gourmet solitaire dans Tokyo.

L'homme sans talent de Yoshiharu Tsuge
Le désespour à l'état pur ! Un récit poignant sur un homme pas tout à fait adapté à la société dans laquelle il vit. A découvrir.

Amer béton par Taiyou Matsumoto
L'auteur de Gogo monster livre avec Amer bêton un manga bizarre, mélange de violence et d'absurdité dans un univers urbain et chaotique. Etonnant.


NonNon Bâ par Shigeru MIZUKI
Les excellentes
éditions Cornélius, qui ont été primées à Angoulême en 2007 grâce à ce titre, ont eu la bonne idée de nous faire partager cette histoire de vie dans un petit village de campagne, délicatement mâtinée de fantastique. On y croise les yokaï, ces fantômes japonais qui ne sont ni bons, ni mauvais, qui sont ce qu'ils sont. Il faut avoir l'expérience et la sagesse d'une vieille femme pour déjouer leurs tours et vivre en harmonie avec eux et la nature toute entière...

Akira par Katsuhiro Otomo
Néo-Tokyo après le grand cataclysme qui a ravagé la ville...un récit dynamique qu'on se surprend à ne plus pouvoir lâcher.

L'enfer de Yoshihiro Tatsumi
Oui, la vie peut être un enfer. En tout cas, la démonstration en est faite par l'auteur de ces petites chroniques noires comme la suie.

Les écrivains français (ou francophones) et le Japon

Hokusai aux doigts d'encre, Bruno Smolarz
"Dès l'âge de six ans je pris l'habitude de recopier des images ; arrivé à la moitié de cent, j'avais déjà réalisé de nombreux dessins mais rien de ce que j'ai publié avant soixante-dix ans ne vaut vraiment d'être pris en considération. A soixante-treize ans j'ai enfin à peu près compris la quintessence des oiseaux, bêtes sauvages, insectes, poissons et la substance des herbes et des arbres. A quatre-vingts ans je continuerai donc à progresser..." Pour atteindre la perfection vers le centenaire, ajoute Hokusai, l'un des plus grands peintres japonais dans ce texte cité en exergue du roman de Bruno Smolarz. L'auteur se prend l'espace d'un récit pour le maître japonais et nous livre une forme d'autobiographie réinventée à la première personne. Hokusai a mené une vie romanesque, celle d'un esprit libre dans un Japon soumis à des règles encore quasi médiévales, d'un immense artiste à la longévité étonnante (il meurt à 89 ans, un record pour l'époque au début du 19e siècle). Après la citation d'Hokusai, voici un court extrait du livre : "J'ai toujours été fasciné par la transparence des éléments, par le fait qu'en passant de l'autre côté de la surface de l'eau, ou en se reflétant dans un miroir - et j'avais longuement expérimenté cela dans mon enfance, jusqu'à m'y abandonner comme dans une rêverie inconsciente -, les choses se transforment, les couleurs s'estompent, les formes se troublent, s'inversent comme si l'été devenait l'hiver, et c'est pour ça que sur l'une de mes estampes le reflet du Fuji semble se couvrir d'une neige hors de saison."

Sarinagara par Philippe Forest
Philippe Forest mêle son histoire personnelle, la perte déchirante d'un être chère, à celles de Kobayashi Issa (1763-1827), le dernier des grands maîtres de l'art du haïku, de Natsume Sôseki (1867-1916), l'inventeur du roman japonais moderne, et de Yamata Yosuke (1917-1966), qui fut le premier à photographier les victimes et les ruines de Nagasaki. Un petit bijou !

L'honorable partie de campagne par Thomas Raucat
Tomaro ka ? (On s'arrête ici ?), Thomas Raucat, alias Roger Poidatz, écrivit ce petit roman humoristique au début du siècle dernier à la faveur d'une mission au Japon.

L'oiseau noir dans le soleil levant de Paul Claudel
Claudel, ambassadeur au Japon. A lire notamment pour les pages bouleversantes sur le grand tremblement de terre, suivi du grand incendie, de Tokyo de 1923 : Claudel cherche sa fille dans le paysage d'une ville en flammes...

Les carnets du Japon de Nicolas Bouvier
C'est un vrai régal de se plonger dans Le vide et le plein, dans Chronique japonaise, ou dans d'autres extraits issus des carnets du grand voyageur helvète. La beauté de ses textes n'a rien à envier à la justesse de son regard et à la grande humanité de son approche du voyage au sens noble du terme. Attention livre culte !

Je suis écrivain de François Weyergans
L'auteur fait voyager ses personnages au Japon...Intréssant.

La métaphysique des tubes par Amélie Nothomb
La prime enfance d'Amélie au Japon, le pays des enfants dieux (ça ne s'invente pas !).
Amélie Nothomb est bien plus inspirée pour cette épisode de son histoire personnelle que pour le suivant Stupeur et tremblements, où elle accumule les clichés sans parvenir à être drôle.

Comprendre le Japon

Tokyo sanpo

"Il paraît que Tokyo est la plus belle des villes moches du monde", écrit Florent Chavouet en introduction de son livre, irréductible à aucune des catégories connues à ce jour. Son ouvrage est, en effet, à la fois : un guide de voyage, un carnet de dessins, une BD humoristique, un manga à la française, un super hommage à la capitale nippone, une auto-fiction...Bref, un SUPER BOUQUIN, édité par les géniales éditions Philippe Picquier (et oui, encore les éditions Picquier, je jure n'avoir aucune relation contractuelle d'aucune sorte avec elles !!).

Mais revenons à TOKYO SANPO (= Promenade tokyoïte). Les dessins de Florent Chavouet sont de vraies histoires sans parole. Leur style, très personnel, a des côtés naïfs, kawaii mais jamais nunuche, précis comme une photographie - "Shashin mitai" = on dirait une photo, s'écrie d'ailleurs un personnage capté par le génial auteur.
Tous les visiteurs qui sont déjà allés à Tokyo savent que les plans de la ville sont de véritables petits labyrinthes. L'auteur nous ravie en créant des visions 3 D de certains quartiers de la capitale et en nous retraçant ses itinéraires perso par une foultitude de petits détails anodins et très touchants, et toujours avec une grande précision. C'est vraiment enthousiasmant !
En plus c'est drôle et ça se "lit" comme un roman même s'il y très peu de texte. On peut passer des heures sur une image à en apprécier tous les détails et les apartées de l'auteur. Celui-ci n'est pas toujours tendre avec son modèle et sa source d'inspiration, la grande Tokyo ; mais on sent bien qu'il l'aime cette ville qu'il a su regarder et dessiner comme nul autre ne l'avait fait avant lui.
TOKYO SANPO, c'est le plus sympa des livres méchants sur Tokyo ! Et je vous en recommande mille fois la lecture.

Du même auteur, je vous invite aussi à dévorer : Manabe shima, paru en 2010, dont voici la couverture et deux aperçus :






L'empire des signes de Roland Barthes

L'auteur des Mythologies nous livre ses interprétations tout en finesse de menus faits de la culture japonaise. Un "classique" qui fait toujours mouche !

Le Japon des Japonais par Philippe Pons et Pierre-François Souyri Un guide "culturel" ancré dans la vie quotidienne des Japonais qui évite les clichés et donnent des clés de compréhension sur un mode "guide de voyage".

Idées reçues : le Japon par Philippe Pelletier - éditions du Cavalier bleu
Au format "Que sais-je ?", un excellent moyen d'échapper aux clichés véhiculés par nos médias avides d'idées simples.

A Japanese Mirror retitré Behind the Mask: On Sexual Demons- Sacred Mothers- Transvestites- Gangsters- and Other Japanese Cultural Heroes par Ian Buruma
Un livre passionnant - malheureusement pas encore traduit en français - qui à travers l'analyse des "héros" de la culture populaire japonaise nous aide à mieux comprendre nos amis japonais ! Ian Buruma est par ailleurs l'auteur de plusieurs essais qui vise à pourfendre l'Orientalisme (et son pendant l'Occidentalisme), qui continue à faire des ravages par sa vision caricaturale et simplificatrice des cultures orientales.

Le sauvage et l'artifice : les Japonais devant la nature par Augustin Berque
Toute l'ambivalence du rapport des Japonais à la nature, souvent magnifiée et vénérée, souvent massacrée par des projets pharaoniques de développement...décryptée par ce grand géographe.

Le livre du thé de Kakuzô Okakura
"le thé comme art de vivre, art de penser, art d'être au monde" dit la 4ème de couverture de ce merveilleux petit ouvrage écrit il y a déjà plus d'un siècle par un Japonais désireux de faire comprendre sa culture aux occidentaux. Pari réussi !

Tokyo memories par Muriel Jolivet (et ses étudiants)
"Au Japon, le golf est un passe-temps très populaire. Il n'est pas rare qu'un homme retourne brusquement son parapluie sur un qui de métro, pour se mettre à faire du golf. Beaucoup de pères aiments se retrouver le week-end sur un green avec leurs collègues. Ce sport leur fournit sans doute l'occasion de fuir la dure réalité." Ce livre est une collection de petits instantanés comme celui-ci. On y apprend beaucoup de choses simplement en lisant ces petits moments de vie glanés au hasard et en version originale par les étudiants japonais de l'auteur, professeur de sociologie à Tokyo.

Le chrysanthème et le sabre de Ruth Benedict
Cette étude de la socilogue américaine Ruth Benedict a été réalisée à distance aux Etats-Unis à partir d'interviews de Japonais réfugiés (ou prisonniers) et d'archives pendant la seconde guerre mondiale. Elle continue à faire référence et à beaucoup influencer notre regard sur les Japonais.

L'abécédaire du Japon par Takashi Moriyama
Contrairement à l'ouvrage précédent, en voici un écrit "de l'intérieur" par un Japonais, haut fonctionnaire international à la parole libre et au style incisif. Un vrai régal pour connaisseur.

Le Temps et l’Espace dans la culture japonaise, traduit par Christophe Sabouret, CNRS Editions

Katô Shûichi, philosophe, journaliste, grand voyageur, humaniste, encyclopédiste (il a collaboré à l'encyclopédie Heibonsha) s'affirmait comme "spécialiste de la non spécialisation". Érudit, grand connaisseur des lettres chinoises, il a lutté toute sa vie contre la pensée nationaliste ou narcissique et développé des modes d'analyse et de réflexion "inter-culturels". C'est donc une figure des "Lumières" du XXe siècle. Il a travaillé sur l'hybridité de la culture japonaise, sur la littérature...et sur les notions de temps et d'espace au Japon, caractérisées par un certain présentéisme ou présentisme.


Voyager au Japon
  • Le Rough guide Japan
  • Les petites guides thématiques en anglais publiés par JTB
  • Et bien sûr, les guides Kyôto itinéraires, Osaka et Kyoto, Nara : une expérience japonaise et Tokyo itinéraires de Cécile Parisot et François-Xavier Robert
Beaux-livres : photographies, livres d'art... Le Dit du Genji de Murasaki Shikibu illustré par la peinture traditionnelle japonais aux éditions Diane de Selliers.
1008-2008 : Un travail impressionnant réalisé pour le millième anniversaire de ce grand classique.

(Les illustrations des couvertures des ouvrages sont reproduites avec l'aimable autorisation des éditeurs : éditions
Philippe Picquier ; éditions Gallimard avec ses collections Folio, NRF, Connaissance de l'Orient en partenariat avec l'UNESCO ; éditions Liana Lévi ; éditions Hoëbeke ; éditions Points Seuil ; éditions Albin Michel ; Le cavalier bleu ; éditions Cornélius ; éditions Tonkam ; éditions Naïve ; éditions Delcourt ; Ego comme X ; Le livre de poche ; Antipodes ; éditions Glénat...to be continued)

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Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.