mardi 8 avril 2008

Ohanami - 2008


Au Japon, on accroche des lanternes aux arbres en fleur. Enfin pas systématiquement ; mais quand on prépare une petite fête, une matsuri. Ici c'est au bord d'une rivière à l'entrée de Shimoda.


Fin mars, début avril, à Tokyo, c'est la grande époque des cerisiers en fleur, les célèbres et célébrès sakura, aux fleurs blanches ou roses selon les variétés. L'arbre ci-dessus a la particularité d'avoir une floraison tricolore, ce qui en fait l'une des stars du parc de Shinjuku gyoen - le "Central park" tokyoïte.


Ohanami, c'est la fête des fleurs : on se retrouve entre collègues, camarades de promotion, amis...sous les cerisiers pour en admirer la pleine floraison...et pour boire des bières ( même si elles sont en principe interdites dans le parc de Shinjuku :-)). C'est une occasion de se détendre, de marquer l'arrivée des beaux jours, de se rencontrer...toutes les occasions sont bonnes, non ?


Encore plus que la vision de l'arbre 100% en fleur, le vrai amateur appréciera la chute des pétales de fleur dans la brise printanière. Cela renvoie bien sûr à la fragilité de toute chose, à la fugacité de la beauté, au temps qui passe (c'est un peu l'équivalent du Mignonne allons voir si la rose de notre Ronsard national). L'esthétique wabi sabi cherche la beauté dans la tristesse, la patine des objets usés par les années et une simplicité naturelle.


Le week-end on se bouscule un peu mais dans une bonne ambiance pour prendre en photo les plus belles fleurs. Les adultes jouent commes des gosses. Les gosses courent après les pétales emportés par le vent comme après des flocons de neige.


Certains se lèvent de bonne heure pour réserver le meilleur emplacement. On ne fait pas les choses à moitié, plastique de couleur pour accueillir tout son petit monde, glacière, couverture, oreiller, boisson et nourriture en quantité.


On quitte un peu Tokyo pour Atami la première étape sur la péninsule d'Izu en venant de la capitale. On y admire une mer de cerisiers qui plonge dans la mer...la vraie !


Retour à Tokyo, au bord du canal entre Iidabashi et Ichigaya, une des plus belles promenades pour admirer les cerisiers dans la capitale.


Et la conclusion pour ce bel arbre du Shinjuku Gyoen se mirant dans un plan d'eau.


Creative Commons License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

vendredi 8 février 2008

Tokyo, comme vous ne l'avez jamais vu


Le Palais des congrès de Paris accueille un événement organisé par l'office du tourisme de la ville de Tokyo.

Rendez-vous le 11 février 2008, de 12h à 20h, Hall Passy D.

Au programme : arts traditionnels, Japon contemporain et film en 3D...

dimanche 6 janvier 2008

Les heures oisives ou Variété des moments d'ennui - Tsurezuregusa


Parmi les grands classiques de la littérature japonaise, le Dit du Genji - Genji Monogatari de Murasaki Shikibu et Les notes de chevet - Makura no sôshi de Sei Shônagon sont les mieux repérés. Récemment les éditions Diane de Selliers ont publié un magnifique (et très cher) coffret qui propose à la fois le texte du Genji mais aussi de très nombreuses illustrations pour la plupart inédites. Les notes de chevet ont inspiré, il y a quelques années, le cinéaste Peter Greenaway qui a créé assez librement par rapport au texte de départ un film très sensuel, The pillow book. Mais il est un classique plus discret sur lequel j'avais envie d'attirer votre attention : ce sont les Heures oisives de Urabe Kenkô. Plus discret en France mais il fait l'objet au Japon de très nombreuses études et commentaires. C'est un recueil de courts textes qui traduisent toute la sagesse de leur auteur, moine bouddhiste.

vendredi 28 décembre 2007

Jésus est Japonais

Seulement un petit pourcent de Japonais sont chrétiens. Selon une légende locale du Nord de Honshu près d'Aomori, cela n'aurait pas empêché l'ami Jésus de trouver refuge au Japon ! On peut même y voir sa tombe dans le village de Shingo et...y rencontrer son descendant, un fermier du cru. Pour la petite histoire, c'est le frère de Jésus qui serait mort sous Ponce Pilate.
La tombe fait l'objet de nombreuses visites internationales et est entourée de rituels et d'un festival (Cf. photo provenant de BBC international).
Le Jésus japonais vient donc compléter la liste des Jésus blonds, bruns, de peau noire, mexicain...etc, etc et offre au petit village qui abrite sa tombe un peu de notoriété et un brin de la manne touristique.
Encore une preuve de l'étonnante faculté d'assimilation du peuple japonais ?

Un beau film sur une île quasi déserte...

"Il faut suivre sa pente mais en la remontant" disait Gide. C'est cette citation qui m'est venue à l'esprit en regardant ce film magnifique où l'on suit les efforts démesurés d'une petite famille qui tente de cultiver des arpents d'une terre aride et escarpée. Les paysages sont saisissants, la petite île où cette famille est seule à vivre est située dans la Mer intérieure, Setonaikai, entre Honshû et Shikoku. On assiste donc à la survie au quotidien des parents et de leurs 2 petits garçons. Tous les jours il faut aller chercher l'eau dans l'île voisine et remonter à dos d'homme les lourds seaux remplis à ras bord sans glisser sur la sente étroite et pentue qui mène à la maison de bois et aux champs situés encore plus hauts.
Le noir et blanc, l'absence de dialogue, et le caractère répétitif de l'action pourraient en refroidir plus d'un ; mais la beauté des images et la force toute simple de l'histoire ont un caractère fascinant qui fait qu'à aucun moment on ne s'ennuie. La musique qui revient comme les saisons, comme les actes du quotidien est très belle également.
Autre référence qui m'est venue, c'est celle de Sisyphe condamné à rouler son rocher tout en haut d'une colline et à recommencer indéfiniment...Sisyphe qui a déjoué la mort elle-même, Sisyphe qui comme le soleil ou la marée marque un cycle naturel entre les nuits froides et les matins éclatants, Sisyphe, symbole, enfin, de l'absurde.
Et puis ça m'a vraiment donné envie de faire un tour dans la Setonaikai au printemps !

Pour finir précisons que ce film de Kaneto Shindô date de 1961.
A noter dans vos indispensable : la réédition dans la collection "Les introuvables" de Wild Side Video (image de la jaquette ci-dessus) http://www.wildside.fr/video/fiche.php?id=86

dimanche 16 décembre 2007

Des robots à la cantine

C'est peut-être une passion que Japonais et Français partagent : celle des robots. Humanoïde, de compagnie, pratique, ludique, simple prothèse, hybride, avec IE (intelligence artificielle) ou mécaniquement programmé, robot animal de compagnie, machines automatiques de service à chaque coin de rue...les robots sont partout et même à la cantine comme le prouve cette photo parue dans le journal Le Monde, source AFP / HO.

Si vous avez des clichés de robots japonais à partager, n'hésitez pas à nous en faire part.

jeudi 29 novembre 2007

Sakanaza à Shinsaibashi, Osaka

Trouver un bon restaurant d'inspiration française au Japon n'est - de ma propre expérience - pas toujours facile, d'autant moins quand on cherche un restaurant français et à petit budget. J'ai souvent été déçu lorsqu'on m'emmenait dans ces restaurants, c'est souvent très cher, les produits sont généralement bons, mais la manière de les préparer manque souvent de talent, et encore, ça c'est quand on ne vous apporte pas des pizza qui font la taille d'une soucoupe de tasse à expresso à prix d'or... Alors bien sûr, on ne vient pas au Japon pour manger français, mais parfois on a envie de mener des amis japonais partager une bonne table. Et puis pourquoi pas d'ailleurs...




Eh bien, j'ai trouvé à Osaka ce restaurant qui ne se prétend pas français, porte un nom japonais, mais cuisine entre autre des produits français avec le petit truc qui fait qu'on ressort avec la sensation d'avoir vécu une expérience.



Sakanaza, c'est dans le quartier de Shinsaibashi, pas très visible, au premier étage (2F) d'un bâtiment assez banal (Katie's). Autrement dit, il faut connaître pour y aller, d'autant que sans réservation il ne faut pas espérer y trouver place (en réservant le jour même, en semaine, c'est aussi aléatoire).



Le restaurant est tout petit : un comptoir où on peut s'attabler, quelques tables en face, l'ambiance est relaxante. Les cuisines sont ouvertes, et c'est un régal. Si vous n'êtes pas très nombreux, et que c'est possible, demandez à prendre place au comptoir, c'est un magnifique spectacle. Concentration inébranlable, gestes d'une précision redoutable, techniques parfaitement maîtrisées. C'est juste beau. Quand en plus on se rend compte que lors d'un service aucune assiette ne sort de la cuisine identique à une autre, dans sa présentation, mais aussi dans son contenu, et que toutes donnent infiniment envie, on passe un délicieux moment.



Les desserts sont tout aussi beaux et bon que le reste, et pourtant, ce n'est jamais acquis au Japon, les desserts.



Le midi, les menus commencent à un peu plus de 2000 yens, entrée, plat, dessert ; le soir, compter dans les 8000 yens. Et c'est un autre cadeau que ce prix de menu le midi !

Sakanaza Maeda
Tél : 06 6245 5717
Adresse : 〒542-0083 大阪府大阪市中央区東心斎橋1-19-19 KATIE'S(ケイティーズ)心斎橋2F
Site Web [JP] : r.gnavi.co.jp/k209300
Plan : google maps

mardi 27 novembre 2007

Reflexions on Mt Fuji


Chaque fois que dans le Shinkansen je passe
Le point d'où je devrais le voir, le Fuji
Se dérobe. Longtemps j'ai cru que surgi
De la pluie ou brume et la pollution crasse

Il daignerait, pour moi, lecteur du Genji,
Moi, du Manyôshu, si chargé de sa grâce,
Il daignerait, dis-je, dévoiler sa face
Chère aux poètes, son ice-cream cône blanc pur. J'y

Crus. Aujourd'hui, hélas (oh ! Cela me coûte
De l'avouer, mais je vous dois, âpre, toute
La vérité) je soupçonne que le grand

Fuji n'existe pas, ou plus ; qu'il s'est peut-être
Volcan inverse, renfoui en terre tant
Ce monde l'a blessé qu'il ne veut plus connaître

Shinkansen, 3 octobre 2000

CHURCHILL 40 ET AUTRES SONNETS DE VOYAGE 2000-2003, p. 124, Jacques Roubaud, éditions Gallimard, 2004.

Et merci à Arno pour son Mont Fuji crépusculaire, aperçu un dimanche 25 novembre 2007.

lundi 26 novembre 2007

Si loin...si proche

D'innombrables et inénarrables articles, commentaires, reportages (j'en passe et des meilleurs) nous présentent les Japonais comme d'exotiques excentriques, tantôt ultra coincés, tantôt super extravertis (voire totalement pervers) et la plupart du temps mystérieux, insondables, incompréhensibles. En 2 mots : TROP différents. C'est la bonne vieille rengaine entre les peuples du "on ne peut pas les comprendre" et vice versa. Il faut dire que ce n'est pas nouveau, les orientalistes du XIXe siècle qui mettaient plus au moins dans le même panier : l'Afrique du Nord, le Moyen Orient et l'Orient tout court ont marqué de leur empreinte lourde d'a priori et pataude les esprits les plus éclairés (ou les plus mal éclairés). Nous avons entre autres images d'Epinal hérité de la vision de la petite mousmée (du japonais musume, jeune fille) qui évoque un mélange d'innocence et de perversion gansée de velours pourpre...Mais revenons à nos Japonais. C'est vrai qu'ils ont des "particularismes", des traditions (religieuses, culturelles...), des caractéristiques propres aux peuples insulaires...etc, etc. Mais ils nous ressemblent fondamentalement. Ils partagent avec nous le même sens du tragique. Ils se demandent comme nous ce qu'ils font sur cette belle planète Terre. Ils sont 127 millions de fois plus proches de nous que tout ce que les clichés peuvent laisser penser. Encore faut-il avoir envie de s'en rendre compte. Enfin c'est mon humble avis.

mardi 20 novembre 2007

10 ans d'une vénérable institution

Oui, déjà 10 ans que la Maison de la culture du Japon à Paris, MCJP, a été inaugurée. On la préférerait parfois plus ouverte (notamment sur la culture pop et contemporaine) mais cette institution reste néanmoins une belle porte d'entrée sur la culture, avec un grand C, japonaise !
www.mcjp.asso.fr/index.html

lundi 19 novembre 2007

Un bain...de Beaujolais nouveau


Un des plus grands onsen d'Hakone, le Yunessun proposaient des bains au café, au saké, au thé vert et au vin ! Ils ont frappé fort l'opinion en déversant jeudi dernier du Beaujolais nouveau dans leur bassin...Voilà un sain recyclage de notre noble breuvage marketing !
Plus d'info sur :
www.yunessun.com/english/yunessun.html

lundi 5 novembre 2007

TOTO NORENKAI, tous les délices d'Edo (1600-1868)

TOTO, c'est à la fois Tokyo, l'époque Edo et l'époque contemporaine. NOREN, ce sont les morceaux de tissus colorés que l'on trouve à l'entrée des magasins et restaurants traditionnels au Japon. Et KAI, c'est un club, une association.
TOTO NORENKAI, c'est donc une associations regroupant 53 commerces tokyoïtes : ils existent tous depuis plus de 100 ans, ils présentent tous des produits traditionnels (saké, éventails, lacques, papier...). Toute la liste détaillée sur www.norenkai.net/english/index.html

Plongez dans les délices d'Edo.

dimanche 4 novembre 2007

+ 50 % de pouvoir d'achat en 3 ans !

Dès qu'on commence à parler d'un séjour au Japon, une question qui nous est souvent posée (ou une objection qui nous est souvent opposée) est bien sûr le coût d'un voyage au Japon. Le Japon est un pays développé, les coûts sont ceux que l'on rencontre grosso modo quand on voyage en Europe avec des spécificités (transport relativement chers, mais le JR railpass existe... ; restaurants relativement bon marché par rapport à Paris ou Londres...etc, etc...). Ce qu'il faut bien avoir en tête c'est qu'en 3 ans seulement, le yen est passé de 100 yens pour 1 euro à 150 yens pour 1 euro. Soit 50% de pouvoir d'achat en plus pour les ressortissants de la zone euro. Voyageur hésitant, ne serait-ce pas le moment venu de se lancer ??

Echanges touristiques France-Japon

Voici quelques données qui illustrent l'intérêt des Français pour le Japon et aussi un relatif retard par rapport au potentiel d'accueil et d'attrait de ce beau pays.
118 000 voyageurs Français au Japon (en 2006) contre 600 000 Japonais qui viennent visiter la France. Un objectif raisonnable serait de 300 000 visiteurs français au Japon soit 3 fois plus qu'à l'heure actuelle !
Parmi les 118 000 visiteurs : 40 % sont des voyageurs d'affaires ; 10 % des étudiants ; et 50 % des touristes.
Autres données intéressantes toujours en 2006 : 69 000 personnes ont visité la Maison de la culture du Japon, quai Branly à Paris et 60 000 autres personnes se sont rendues à Japan expo.
Enfin, sur 600 films japonais produits en 2006, seulement 5 d'entre eux ont été distribués en France !
Bref, on peut encore largement progresser dans la diffusion de la culture contemporaine japonaise. Et dans nos échanges touristiques.

Bon voyage !

mercredi 31 octobre 2007

KINOTAYO - Festival du film japonais contemporain - 13 au 21 novembre

12 films japonais contemporains en exclusivité ! C'est ce que vous propose l'association Kinotayo à Paris et dans quelques villes en région (Lyon, Marseille, Biarritz...). Pour découvrir le programme complet et réserver vos places, rendez-vous sur le site : http://www.kinotayo.fr/_page_/accueil/news
Pour sa deuxième édition, le festival KINOTAYO remplit plus que jamais sa mission en nous permettant de plonger au coeur de la création japonaise contemporaine.

Alors, bons films !