vendredi 9 septembre 2011

Les films japonais du festival de Locarno 2011

On pouvait voir 7 films japonais au dernier festival international du film de Locarno. Mais grrrarrrourd, aucun n'a eu de léopard au bord du lac Majeur.

Trois films d'Hitoshi Matsumoto étaient présentés : Dai Nipponjin - 2007, Shinboru - 2009 et son dernier film Saya Zamurai, le samouraï désarmé (sans sabre) - 2011.
Présentateur et producteur d'émissions de divertissement (assez débiles), très populaire au Japon, Matsumoto est aussi un cinéaste à la poésie bizarre et parfois agaçante. Il a un parcours à la Kitano, mais ces films sont très différents. J'avais détesté Shinboru - symbole, il y a deux ans, film d'une lourdeur et d'un ennui...Même pas drôle ! En revanche, j'avoue avoir bien rit avec son dernier opus, le Saya Zamurai. Bon, ne cherchez pas trop loin, le bonhomme ne fait pas dans la finesse, mais plutôt dans le gros gag et le comique de répétition. Ça peut dérouter. L'acteur principal n'est pas un pro, c'est une "gueule". La petite histoire raconte qu'il a tourné les premières scènes du film, sans même savoir que c'était pour un film...ça en dit long sur la méthode. La preuve en images :


Dans un genre très différent, j'ai bien aimé Ninifuni de Tetsuya Mariko moyen métrage de 42 min. C'est un très jeune cinéaste et il s'agit de son deuxième ou troisième film. Ici pas d'exubérance, caméra au poing on film les acteurs au plus prés. Au milieu du film, il y a comme une rupture de style qui en fait tout l'intérêt.


Mon super favori, c'est Saudade de Katsuya Tomita - 2011 plus de deux heures. Un film incroyable qui se passe à Yamanashi dans les communautés de travailleurs du bâtiment, des rappeurs japonais, des immigrés thaïlandais et brésiliens. Comment vivre ensemble dans une ville de province en crise. Le sujet peut sembler austère mais le résultat est passionnant. L'équipe du film est composée d'amateurs, de pro et de semi-pro, tous unis dans leur amour du cinéma et par leur ancrage local dans Yamanashi. Malgré des moyens très maigres le résultat est très pro. L'image est belle. Les dialogues sonnent juste. C'est bien joué. C'est TOP !


Il n'y avait pas que des œuvres de fiction mais aussi des documentaires dont Sketches of Myahk de Koichi Onishi. Ce docu explore la musique des îles Miyakojima - péninsule des Ryukyu près d'Okinawa. Les chants d'origine populaire (travail des champs) et religieuse (chamanisme et culte locaux) se transmettent oralement surtout entre femmes. On suit des mémés et des pépés centenaires qui nous enseignent leurs traditions. C'est assez touchant.

Et pour finir, la grande déception du festival : Tokyo Koen de Shinji Aoyama. J'aime beaucoup le travail de ce cinéaste ; mais là j'ai vu un long, long, très long "dorama", soap opéra à la japonaise, pas très bien joué, cucul la praline, avec un bel acteur talento inexpressif à souhait et des relations bêtement compliquées...Bref, bon, heu, un ratage à mon humble avis. Dommage, parce qu'il y avait matière à faire un beau film avec cette histoire !