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dimanche 26 avril 2009

La photo japonaise et...l'histoire

Après l'abstraction paysagère, le déguisement, la ville, l'eau et le quotidien, voici une nouvelle proposition pour découvrir la photographie japonaise : l'histoire.

Photographe Inconnu, Yoshiwara, quartier des plaisirs à Tokyo, 1930 © Galerie Lumières des Roses

Yoshiwara à Tokyo, Gion à Kyoto, les quartiers réservés aux plaisirs ont marqué durablement les esprits au Japon. Aujourd'hui le Kabukichô de Tokyo et le même Gion à Kyoto perpétuent en quelque sorte la tradition.

Suda Issei, Ogose, Saitama Prefecture, from the series Fushi Kaden, 1976 © Issei Suda, courtesy Galerie Priska Pasquer, Köln

Mariko Takeuchi, commissaire invitée de Paris Photo 2008, nous rappelle que shashin, photographie en japonais, est composé de 2 idéogrammes (ou kanji) : sha qui veut dire reproduire et shin qui signifie le réel, le vrai (le mot photographie que nous utilisons en occident voulant dire reproduire ou écrire à l'aide de la lumière). Dans l'esprit japonais, il y aurait donc une volonté de garder des moments de vérité...Ces photos "historiques" ou anciennes en témoignent un peu.
Kitai Kazuo, Resistance, 1965 © Kazuo Kitai, Courtesy Harper´s Books, East Hampton


Inoue Seiryu, Kamagasaki, 1958-63 Haruko Inoue, Courtesy Rat Hole Gallery, Tokyo

Ishiuchi Miyako, Untitled, (from Yokosuka story), 1977Miyako Ishiuchhi Courtesy Michael Hoppen

Kojima Ichiro, Tsugaru, 1961-64 © Hiroko Kojima, Courtesy Rat Hole Gallery, Tokyo

US Army Picture Corps Nagasaki, Aug. 9, 1945 © Courtesy Galerie Daniel Blau, München

Le champignon créé par la bombe atomique larguée sur la ville de Nagasaki sur l'île de Kyushu le 09 août 1945. Vu de loin dans la distance et dans le temps, il serait presque beau. Les musées pour la Paix de Nagasaki et d'Hiroshima sont heureusement là pour nous rappeler toute l'horreur provoquée par les deux bombes atomiques. La prolifération de ces armements dans le monde contemporain devrait nous inquiéter, mais les politiques préfèrent souvent les débats creux aux questions essentielles.

samedi 7 février 2009

La photo contemporaine japonaise...et l'abstraction paysagère

Après le déguisement, la ville, l'eau et le quotidien, voici une nouvelle proposition pour découvrir la photo contemporaine japonaise : l'abstraction paysagère.

Aruki Maiko, either portrait or landscape 1A, 2007 Maiko Haruki 2007 courtesy of TARO NASU

On pourrait l'intituler "Ligne blanche sur un fond bleu nuit"...C'est tout simplement un passage piéton surélevé comme il y en tant à Tokyo, ou, encore plus simplement, des passants sur un pont.

Suzuki Takashi, Altus 020, 2005 © The Third Gallery Aya, Osaka

On croirait deux battants d'un paravent japonais. Comme quoi le sol ciré resplendissant d'une galerie commerciale ou d'un aéroport peut recéler un peu de poésie.

Miyamoto Ryuji, Preah Khan, 1991 © Ryuji Miyamoto 1991 courtesy of TARO NASU

Il y a comme un trou dans le plafond !

Ikeda Akiko, Their site your site, 2005 The Third Gallery Aya, Osaka

J'aime bien cette image pour son côté surréaliste sans artifice et très net.

Tawada Yuki, White Night, 2008 © Yuki Tawada 2008 courtesy of TARO NASU

La photographe gratte et peint ses clichés, ce qui donne cet aspect cotonneux et flottant.

Shirota Keisuke, A Sense of Distance #33, 2008 © the artist, courtesy Base Gallery, Tokyo


Onodera Yuki , 12 Speed, 2008 BW-10 gelatin-silver print 121 x 170 cm © Courtesy Zeit Foto Salon, Tokyo

Ok, on n'est plus vraiment dans l'abstraction, ni dans le paysage, mais dans la nature morte revisitée par Onodera Yuki avec un sens évident de la mise en scène, du kitsch et de la dérision.
Orisaku Mineko, Série Dimension, 1993-2007 Tirage numérique 90 x 70 cm © Courtesy Baudoin Lebon, Paris

Celle-ci, c'est ma préférée. Et c'est une image très japonaise. On retrouve un peu de l'art ancien du tissage et de la pureté d'un design tout actuel.

Koyama Taisuke, Untitled (O), 2007 - 1200 x 1800 mm © Taisuke Koyama, Courtesy G/P Gallery, Tokyo

Là aussi, un grand classique revisité, le 0, le cercle, la forme parfaite, le vide, le plein, l'infini...ensô.

Yoneda Tomoko, Tanizaki´s Glasses - Viewing a Letter to Matsuko, 1999 © Courtesy Shugoarts, Tokyo

Magnifique : un verre des lunettes du grand Tanizaki grossissant une lettre...très réussi et très touchant.

Tsuda Nao, Passage of the Moon (III), 2008 © Courtesy Hiromi Yoshii, Tokyo

On aurait pu l'intituler "Point blanc dans une nuit d'encre", mais c'est la lune qui se reflète dans un lac près de Tokyo.

Terada Mayumi, skylight and stairs 051301, 2005 the artist, courtesy Base Gallery, Tokyo

La lumière et le noir et blanc...on n'a pas fait mieux.
Terada Mayumi, Kitchensink 040901b, 2004 © Courtesy Robert Miller, New York

Qui a déjà vu une plus belle photo d'évier ? Je vous la rembourse si vous en trouver une plus belle !

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samedi 24 janvier 2009

La photo contemporaine japonaise...et le déguisement

Après la ville, l'eau et le quotidien, je vous propose d'aborder un nouveau regroupement subjectif et thématique : le déguisement.

Yamaguchi Noriko, Keitai Girl n°1, 2004 © Courtesy MEM Gallery, Osaka

Pour commencer, je vous présente Keitai Girl n°1, la Fille Téléphone Mobile n°1 - en français. Elle est très réussie. Et c'est vrai que question téléphone, les Japonais sont à la pointe de l'innovation. On observe le phénomène dans le métro parisien également, mais les Tokyoïtes ont de l'avance et tout le petit peuple nippon est plongé dans son téléphone pendant les longues heures de transport...De là à se transformer soi-même en téléphone, il n'y a qu'un pas !

A requiem Dream of Universe / ALBERT 1 © Yasumasa Morimura

Bravo ! Respect ! Le photographe Yasumasa Morimura réalise une sorte d'autoportrait mais en Einstein. Et il faut avouer que son Albert 1er est troublant de réalisme. On s'attend à le voir tirer la langue d'une seconde à l'autre.

Sawada Tomoko, Decoration, 2007 © Courtesy MEM Gallery, Osaka

Sawada Tomoko, quant à elle, ne choisit pas ses modèles dans les grandes figures de l'Histoire mais plutôt dans son quotidien. Ici, elle campe deux personnages typiques du Panthéon contemporain japonais : la Goth loli ou lolita gothique. Ha, elle fait fantasmer cette lolita-là ! Combien de reportages, combien de photographes amateurs, combien de journalistes ne se sont pas attaqués à ce sulfureux sujet. On retrouve un peu le même phénomène observé avec les geishas qui continuent à fasciner à travers les siècles et à intriguer l'homo occidentalis basicus.

En dehors de ces épiphénomènes au caractère anecdotique, il est vrai que les Japonais ont un sens de la parure très développé. La codification de l'habit traditionnel, le kimono, selon l'âge de la personne, son rang, selon la saison, selon les circonstances (cérémonies...), tout ce petit art des subtiles différences développent certainement une aptitude à manier les détails et à y être sensible...

Komatsubara Midori, Sanctuary arrange, 2004 © The Third Gallery Aya, Osaka

Voici peut-être ma préférée, un travestissement inverse. Deux jeunes écoliers interprétés par deux femmes. On touche aux rivages de Lesbos. Cela me fait penser au théâtre Takarazuka. Né au XXème siècle dans la région d'Osaka, c'est une forme théâtrale entièrement féminine, c'est-à-dire que tous les rôles y sont interprétés par des femmes et que le public fervent qui assiste aux représentations est presque exclusivement féminin. C'est une réponse au théâtre Kabuki où ce sont les hommes qui s'y collent ! Dans un pays où l'homosexualité reste encore largement tabou (un chiffre : Tokyo 17 millions d'habitants, gay pride 30 000 personnes. A Paris 3 millions d'habitants, gay pride 1 million de personnes qui dansent dans la rue !), dans ce pays-là, disais-je, il est appréciable de trouver un peu de trouble dans les genres...


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mercredi 14 janvier 2009

La photo contemporaine japonaise...et la ville

La dernière fois, l'année dernière, nous avons découvert ensemble les photographies d'artistes japonais inspirés par l'eau.
Tournons-nous vers ceux qui ont pris pour sujet : la ville. Qui a déjà traversé l'immense mégalopole, qui s'étire quasiment en jet continu de Tokyo à Hiroshima sur la face sud-ouest du Japon, comprendra aisément que la ville est forcément à la fois un thème d'inspiration ou un élément omniprésent du quotidien pour un photographe japonais.

Oshima Naruki, Reflections, 2006 © Courtesy Gallery White Room, Tokyo

Premier exemple, très représentatif de la ville japonaise et avec un beau reflet. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais alors là, c'est le genre de grande vitre trop propre que je me prends facilement en plein nez, mon attention étant attirée par de moins froides surfaces !

Shibata Toshio, Carson City, Nevada, 1983 © Toshio Shibata, Courtesy of Gallery Luisotti

Ici, on pourrait être au Japon. Je n'ai jamais vu autant de grande roue qu'au Japon. Il y en a partout. Sur les toits de certains grands magasins, dans les centres villes, près du Mont Fuji, près de la mer à Yokohama...Le photographe est japonais mais avec cette photo, nous sommes au Nevada.

Ishizuka Gentaro, Inner Passage 01, 2008 Courtesy Gallery White Room, Tokyo

On est de retour au Japon avec cette vision urbaine caractéristique d'une rivière, ou de ce qu'il en reste. Le photographe, Ishizuka Gentaro, a poétiquement nommé ce paysage : Inner Passage 01. Tokyo fut, il y a longtemps, une cité lacustre, une sorte de Venise orientale. Je vous mets au défit de trouver une rivière non saccagée aujourd'hui...Mais bon, ça fait partie de son indéfinissable charme.

Matsue Taiji, Chi 0254, 2002 © Taiji Matsue 2007 courtesy of TARO NASU

Je ne sais pas où cette photo fut prise, peut-être Shinjuku sortie Ouest, peut-être New York, ni l'une, ni l'autre...

Fukui Nobuhiro, Multiples - 02, 2007, pigment print mounted on plexiglass, 48.0 x 72.0 Courtesy of Tomio Koyama gallery

Là, oui, c'est vraiment Tokyo. Tout est là : la lueur gris-vert, les citernes et les clim sur les toits des immeubles, les fils à haute tension qui zèbrent le ciel, les immeubles biscornus...C'est totalement Tokyo !

Seike Tomio, Café des Deux Magots, 1993 © Courtesy Hamiltons Gallery, London

Pour finir, c'est Paris et ses terrasses de café. Mais saviez-vous qu'il y a un café des deux Magots à Tokyo également, installé dans le centre d'art (et de shopping) Bunkamura dans le quartier de Shibuya.

A bientôt pour une prochaine expérience photographique couleur Japon.

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vendredi 21 novembre 2008

La photo japonaise contemporaine...et l'eau

Après le thème du "quotidien", continuons notre incursion dans la photographie contemporaine au Japon.
Je vous propose un regroupement thématique qui vaut ce qu'il vaut autour du thème de l'eau.
Le Japon est une île et, même si beaucoup de Japonais n'aiment pas spécialement la baignade, ils peuvent difficilement ignorer la grande bleu.

Tsuda Nao, Ship Shadow of Omi (IV), 2008 © Courtesy Hiromi Yoshii, Tokyo

Ici on a l'eau comme un miroir. Un espace translucide et verdâtre.

Ninagawa Mika, Liquid Dreams, 2003 © Courtesy of Tomio Koyama gallery

Une image très japonaise et très pop. Des couleurs saturées, de petits poissons rouge et une composition presque abstraite. La jeune photographe est très populaire, elle a fait connaître ses œuvres dans des livres qui se sont largement vendus.

Narahashi Asako, Momochi, from the series Half awake and half asleep in the water, 2003 © Courtesy Rose Gallery, Santa Monica

J'aime énormément ce travail où la ville semble surgir de l'eau.

Narahashi Asako, Kawaguchiko, from the series half awake and half asleep in the water, 2003 © Asako Narahashi, courtesy Galerie Priska Pasquer, Köln

Et celui-ci aussi, vraiment extraordinaire. On y retrouve un je-ne-sais-quoi proche des trente six vues du Mont Fuji d'Hokusai. Mais en plus lumineux.

Kajii Syoin, Untitled from the series of NAMI, 2006 Lambda print © Courtesy of the artist and FOIL GALLERY, Tokyo

Là, je ne sais pas si c'est une vraie vague, ou bien, une tempête dans un verre d'eau. La gerbe d'écume est en tout cas spectaculaire.

Asada Nobuo, A place where the sea is, 1997 © The Third Gallery Aya, Osaka

Et pour finir, un vrai morceau de mer.

samedi 15 novembre 2008

La photo japonaise contemporaine...et le quotidien

Paris Photo nous a donné cette année l'opportunité de découvrir la photographie japonaise de ses origines à la fin du XIXème siècle à nos jours avec des photographes contemporains jeunes ou moins jeunes. Voici une première série que j'ai nommée : "photographes contemporains du quotidien".

Les commentaires (plus ou moins inspirés) qui suivent les photos et leur copyright sont libres et de moi - aucun lien avec l'œuvre originale.


Homma Takashi, Untitled, From the séries Tokyo and my Daughter, 2005 © Courtesy Galerie Claud Delank

La mère : "Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir manger ce soir ?"
La fille qui se tait mais qui n'en pense pas moins : "J'sais pas mais j'ai faim, moi !"

Homma Takashi, Untitled, 2005br C-Print, mounted on dibond Courtesy Galerie Claud Delank, Cologne

Du même photographe, un chien après le bain. Au japon, on bichonne son chien et on le baigne une fois tous les deux jours.

Kawauchi Rinko, Untitled, from the series Utatane 2, 2008 © Courtesy of the artist and Foil Gallery, Tokyo

Ces 3 photos sont mes préférées. La série "Utatane" de l'artiste baigne dans une lumière douce, presque irréelle. Utatane traduit en japonais un état de demi-sommeil, de somnolence, de léthargie, de rêve éveillé. Cet état semble effectivement introduire un peu de magie dans des moments d'une grande banalité.

Kawauchi Rinko, Untitled, from the series of Utatane, 2001 © Courtesy of the artist and Foil Gallery, Tokyo

Kawauchi Rinko, Untitled, from the series Utatane, 2001 © Rinko Kawauchi, Courtesy Galerie Priska Pasquer, Köln

Tanaka Asako, blanc(h) handkerchief, 2003 © the artist, courtesy Base Gallery, Tokyo

Quoi de plus anodin qu'un mouchoir blanc ?

Ishiuchi Miyako , Dress, from the series Hiroshima, 2007br 154 x 100 cm Courtesy Zeit Foto Salon, Tokyo

Encore une fois, quoi de plus banal qu'une robe ? Mais cette fois la réponse est beaucoup moins évidente car il s'agit d'une relique provenant du musée de la bombe atomique d'Hiroshima. C'est un objet témoin de l'horreur de la bombe.

Ume Kayo, Ume-me © Courtesy Little More

Cette photo est en fait la couverture du livre de l'artiste paru aux excellentes éditions Little more qui ont également publié un livre que j'adore : Tokyo nobody de Masataka Nakano.
Ici, on voit une petite fille lutter avec un paquet de chips : terrifiant !

Hara Mikiko , Untitled, from the series, Is As It, 1996 Courtesy Rose Gallery, Santa Monica

Et pour finir une scène de plage, ça fait toujours plaisir !

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