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samedi 24 janvier 2009

La photo contemporaine japonaise...et le déguisement

Après la ville, l'eau et le quotidien, je vous propose d'aborder un nouveau regroupement subjectif et thématique : le déguisement.

Yamaguchi Noriko, Keitai Girl n°1, 2004 © Courtesy MEM Gallery, Osaka

Pour commencer, je vous présente Keitai Girl n°1, la Fille Téléphone Mobile n°1 - en français. Elle est très réussie. Et c'est vrai que question téléphone, les Japonais sont à la pointe de l'innovation. On observe le phénomène dans le métro parisien également, mais les Tokyoïtes ont de l'avance et tout le petit peuple nippon est plongé dans son téléphone pendant les longues heures de transport...De là à se transformer soi-même en téléphone, il n'y a qu'un pas !

A requiem Dream of Universe / ALBERT 1 © Yasumasa Morimura

Bravo ! Respect ! Le photographe Yasumasa Morimura réalise une sorte d'autoportrait mais en Einstein. Et il faut avouer que son Albert 1er est troublant de réalisme. On s'attend à le voir tirer la langue d'une seconde à l'autre.

Sawada Tomoko, Decoration, 2007 © Courtesy MEM Gallery, Osaka

Sawada Tomoko, quant à elle, ne choisit pas ses modèles dans les grandes figures de l'Histoire mais plutôt dans son quotidien. Ici, elle campe deux personnages typiques du Panthéon contemporain japonais : la Goth loli ou lolita gothique. Ha, elle fait fantasmer cette lolita-là ! Combien de reportages, combien de photographes amateurs, combien de journalistes ne se sont pas attaqués à ce sulfureux sujet. On retrouve un peu le même phénomène observé avec les geishas qui continuent à fasciner à travers les siècles et à intriguer l'homo occidentalis basicus.

En dehors de ces épiphénomènes au caractère anecdotique, il est vrai que les Japonais ont un sens de la parure très développé. La codification de l'habit traditionnel, le kimono, selon l'âge de la personne, son rang, selon la saison, selon les circonstances (cérémonies...), tout ce petit art des subtiles différences développent certainement une aptitude à manier les détails et à y être sensible...

Komatsubara Midori, Sanctuary arrange, 2004 © The Third Gallery Aya, Osaka

Voici peut-être ma préférée, un travestissement inverse. Deux jeunes écoliers interprétés par deux femmes. On touche aux rivages de Lesbos. Cela me fait penser au théâtre Takarazuka. Né au XXème siècle dans la région d'Osaka, c'est une forme théâtrale entièrement féminine, c'est-à-dire que tous les rôles y sont interprétés par des femmes et que le public fervent qui assiste aux représentations est presque exclusivement féminin. C'est une réponse au théâtre Kabuki où ce sont les hommes qui s'y collent ! Dans un pays où l'homosexualité reste encore largement tabou (un chiffre : Tokyo 17 millions d'habitants, gay pride 30 000 personnes. A Paris 3 millions d'habitants, gay pride 1 million de personnes qui dansent dans la rue !), dans ce pays-là, disais-je, il est appréciable de trouver un peu de trouble dans les genres...


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Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

mercredi 14 janvier 2009

La photo contemporaine japonaise...et la ville

La dernière fois, l'année dernière, nous avons découvert ensemble les photographies d'artistes japonais inspirés par l'eau.
Tournons-nous vers ceux qui ont pris pour sujet : la ville. Qui a déjà traversé l'immense mégalopole, qui s'étire quasiment en jet continu de Tokyo à Hiroshima sur la face sud-ouest du Japon, comprendra aisément que la ville est forcément à la fois un thème d'inspiration ou un élément omniprésent du quotidien pour un photographe japonais.

Oshima Naruki, Reflections, 2006 © Courtesy Gallery White Room, Tokyo

Premier exemple, très représentatif de la ville japonaise et avec un beau reflet. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais alors là, c'est le genre de grande vitre trop propre que je me prends facilement en plein nez, mon attention étant attirée par de moins froides surfaces !

Shibata Toshio, Carson City, Nevada, 1983 © Toshio Shibata, Courtesy of Gallery Luisotti

Ici, on pourrait être au Japon. Je n'ai jamais vu autant de grande roue qu'au Japon. Il y en a partout. Sur les toits de certains grands magasins, dans les centres villes, près du Mont Fuji, près de la mer à Yokohama...Le photographe est japonais mais avec cette photo, nous sommes au Nevada.

Ishizuka Gentaro, Inner Passage 01, 2008 Courtesy Gallery White Room, Tokyo

On est de retour au Japon avec cette vision urbaine caractéristique d'une rivière, ou de ce qu'il en reste. Le photographe, Ishizuka Gentaro, a poétiquement nommé ce paysage : Inner Passage 01. Tokyo fut, il y a longtemps, une cité lacustre, une sorte de Venise orientale. Je vous mets au défit de trouver une rivière non saccagée aujourd'hui...Mais bon, ça fait partie de son indéfinissable charme.

Matsue Taiji, Chi 0254, 2002 © Taiji Matsue 2007 courtesy of TARO NASU

Je ne sais pas où cette photo fut prise, peut-être Shinjuku sortie Ouest, peut-être New York, ni l'une, ni l'autre...

Fukui Nobuhiro, Multiples - 02, 2007, pigment print mounted on plexiglass, 48.0 x 72.0 Courtesy of Tomio Koyama gallery

Là, oui, c'est vraiment Tokyo. Tout est là : la lueur gris-vert, les citernes et les clim sur les toits des immeubles, les fils à haute tension qui zèbrent le ciel, les immeubles biscornus...C'est totalement Tokyo !

Seike Tomio, Café des Deux Magots, 1993 © Courtesy Hamiltons Gallery, London

Pour finir, c'est Paris et ses terrasses de café. Mais saviez-vous qu'il y a un café des deux Magots à Tokyo également, installé dans le centre d'art (et de shopping) Bunkamura dans le quartier de Shibuya.

A bientôt pour une prochaine expérience photographique couleur Japon.

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vendredi 21 novembre 2008

La photo japonaise contemporaine...et l'eau

Après le thème du "quotidien", continuons notre incursion dans la photographie contemporaine au Japon.
Je vous propose un regroupement thématique qui vaut ce qu'il vaut autour du thème de l'eau.
Le Japon est une île et, même si beaucoup de Japonais n'aiment pas spécialement la baignade, ils peuvent difficilement ignorer la grande bleu.

Tsuda Nao, Ship Shadow of Omi (IV), 2008 © Courtesy Hiromi Yoshii, Tokyo

Ici on a l'eau comme un miroir. Un espace translucide et verdâtre.

Ninagawa Mika, Liquid Dreams, 2003 © Courtesy of Tomio Koyama gallery

Une image très japonaise et très pop. Des couleurs saturées, de petits poissons rouge et une composition presque abstraite. La jeune photographe est très populaire, elle a fait connaître ses œuvres dans des livres qui se sont largement vendus.

Narahashi Asako, Momochi, from the series Half awake and half asleep in the water, 2003 © Courtesy Rose Gallery, Santa Monica

J'aime énormément ce travail où la ville semble surgir de l'eau.

Narahashi Asako, Kawaguchiko, from the series half awake and half asleep in the water, 2003 © Asako Narahashi, courtesy Galerie Priska Pasquer, Köln

Et celui-ci aussi, vraiment extraordinaire. On y retrouve un je-ne-sais-quoi proche des trente six vues du Mont Fuji d'Hokusai. Mais en plus lumineux.

Kajii Syoin, Untitled from the series of NAMI, 2006 Lambda print © Courtesy of the artist and FOIL GALLERY, Tokyo

Là, je ne sais pas si c'est une vraie vague, ou bien, une tempête dans un verre d'eau. La gerbe d'écume est en tout cas spectaculaire.

Asada Nobuo, A place where the sea is, 1997 © The Third Gallery Aya, Osaka

Et pour finir, un vrai morceau de mer.

samedi 15 novembre 2008

La photo japonaise contemporaine...et le quotidien

Paris Photo nous a donné cette année l'opportunité de découvrir la photographie japonaise de ses origines à la fin du XIXème siècle à nos jours avec des photographes contemporains jeunes ou moins jeunes. Voici une première série que j'ai nommée : "photographes contemporains du quotidien".

Les commentaires (plus ou moins inspirés) qui suivent les photos et leur copyright sont libres et de moi - aucun lien avec l'œuvre originale.


Homma Takashi, Untitled, From the séries Tokyo and my Daughter, 2005 © Courtesy Galerie Claud Delank

La mère : "Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir manger ce soir ?"
La fille qui se tait mais qui n'en pense pas moins : "J'sais pas mais j'ai faim, moi !"

Homma Takashi, Untitled, 2005br C-Print, mounted on dibond Courtesy Galerie Claud Delank, Cologne

Du même photographe, un chien après le bain. Au japon, on bichonne son chien et on le baigne une fois tous les deux jours.

Kawauchi Rinko, Untitled, from the series Utatane 2, 2008 © Courtesy of the artist and Foil Gallery, Tokyo

Ces 3 photos sont mes préférées. La série "Utatane" de l'artiste baigne dans une lumière douce, presque irréelle. Utatane traduit en japonais un état de demi-sommeil, de somnolence, de léthargie, de rêve éveillé. Cet état semble effectivement introduire un peu de magie dans des moments d'une grande banalité.

Kawauchi Rinko, Untitled, from the series of Utatane, 2001 © Courtesy of the artist and Foil Gallery, Tokyo

Kawauchi Rinko, Untitled, from the series Utatane, 2001 © Rinko Kawauchi, Courtesy Galerie Priska Pasquer, Köln

Tanaka Asako, blanc(h) handkerchief, 2003 © the artist, courtesy Base Gallery, Tokyo

Quoi de plus anodin qu'un mouchoir blanc ?

Ishiuchi Miyako , Dress, from the series Hiroshima, 2007br 154 x 100 cm Courtesy Zeit Foto Salon, Tokyo

Encore une fois, quoi de plus banal qu'une robe ? Mais cette fois la réponse est beaucoup moins évidente car il s'agit d'une relique provenant du musée de la bombe atomique d'Hiroshima. C'est un objet témoin de l'horreur de la bombe.

Ume Kayo, Ume-me © Courtesy Little More

Cette photo est en fait la couverture du livre de l'artiste paru aux excellentes éditions Little more qui ont également publié un livre que j'adore : Tokyo nobody de Masataka Nakano.
Ici, on voit une petite fille lutter avec un paquet de chips : terrifiant !

Hara Mikiko , Untitled, from the series, Is As It, 1996 Courtesy Rose Gallery, Santa Monica

Et pour finir une scène de plage, ça fait toujours plaisir !

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vendredi 12 septembre 2008

Photographe japonaise IKEDA Mari - Librairie Le Divan, Paris 15eme, dernière semaine de novembre

Du 24 au 30 novembre, venez découvrir le travail de la jeune photographe japonaise IKEDA Mari, à la librairie Le Divan, rue de la Convention dans le 15éme arrondissement de Paris.
Le travail de IKEDA Mari se nourrit de l'ambiance électrique des grandes villes japonaises comme la ville d'Osaka dont elle est originaire. On y trouve aussi l'influence des mangas dans son sens du mouvement et de la vitesse.

mercredi 2 juillet 2008

Semaine japonaise : roman, cuisine, voyage...tout est japonais !

En novembre 2008
rendez-vous à la "semaine japonaise" - INAUGURATION le mardi 25 novembre en début de soirée
dans la librairie "Le Divan"
203 rue de la Convention Paris 15ème

www.librairie-ledivan.com


Au programme
  • rencontre / dédicace avec Hitonari Tsuji pour son nouveau livre Pianissimo, pianissimo à paraître aux éditions Phébus http://www.phebus-editions.com/index.php
  • présentation du livre de Hisayuki Takeuchi, Sushi Bar, avec une petite dégustation le livre est à paraître aux éditions Minerva http://www.editionsminerva.fr/
  • mini conférence sur le voyage au Japon et présentation des guides Tokyo itinéraires et Osaka, Kyoto, Nara : une expérience japonaise
  • exposition des photos de la jeune artiste Mari Ikeda
  • sélection d'ouvrages (guides, roman, manga...) sur le Japon
  • et d'autres événements...

Le programme est en construction, alors guettez sur ce blog les évolutions à venir !

mardi 1 juillet 2008

Installation d'art contemporain à la Villette "Dots Obsession" de Yayoi Kusama


Installation dans le cadre de « Dialogue interculturel : la rencontre des folies » dans la Grande Halle de la Villette
du 11 juillet au 17 août
ouvert du mardi au
dimanche de 14h à 22h

Accès libre


Composée de ballons gonflables g
éants, posés au sol ou suspendus, Dots obsession reprend le motif du pois que Yayoi Kusama décline depuis plus de 40 ans. Les pois comme d'autres motifs récurrents dans son travail sont issus d'hallucinations d'enfance qu'elle cherche à apprivoiser par la pratique artistique. En 1960, elle lance son Manifeste de l'Oblitération dans lequel elle annonce

« Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d'autres pois ».

« Ce travail est une expansion d’un des thèmes majeurs de mon œuvre, la multiplication. Cette installation provoque une sorte de « danse » sauvage du motif du pois, visuellement très envoûtante pour les visiteurs ».

Avec le soutien de la Commission européenne – DGEAC – 2008 Année européenne du dialogue interculturel

L'exposition est une production du Studio Kusama, en coopération avec Franck Gautherot et Seung-Duk Kim, Le Consortium de Dijon.



Biographie de
Yayoi Kusama
Artiste japonaise née en 1929, Yayoi Kusama réalise ses premières oeuvres au début des années 50. Elle s'engage alors dans une production prolifique de dessins et d'aquarelles.
Les métaphores sexuelles, qui seront présentes tout au long de sa production artistique, sont déjà là, ainsi que d'autres motifs récurrents tels que les points, les mailles, les formes phalliques ou vaginales qu'elle s'obstine à répéter et accumuler.
Elle s‘installe à New York dès 1958, et fréquente des artistes avant-gardistes comme Frank Stella et Donald Judd. Rapidement assimilée à l’avant garde new-yorkaise, mais aussi européenne, Yayoi Kusama apparaît comme l’une des précurseurs du pop art, du minimalisme et de l’art
environnemental. Pendant 10 ans, elle produit un nombre impressionnant de peintures, sculptures, collages photos, installations, performances. Elle réalise un film et écrit des romans. En 1964, elle crée sa première installation environnementale : Aggregation: One Thousand Boats Show.
Suivront les Infinity Mirrors Rooms, des chambres tapissées de miroirs qui accentuent encore l’impression d’accumulation. Kusama prend part également aux grands combats politiques qui secouent la fin des années 60. Elle met en scène des happenings où la provocation côtoie un message pacifiste et libertaire. En 1973, malade et épuisée, elle rentre au Japon. En 1977, elle
s’installe dans un établissement psychiatrique privé, réputé pour ses thérapies basées sur la pratique artistique.
Depuis le début des années 90, son oeuvre bénéficie d’une reconnaissance internationale. Elle a représenté son pays à la Biennale de Venise en 1993, et des institutions aussi prestigieuses que le MOMA lui ont consacré des rétrospectives.
Plus d’informations
www.yayoi-kusama.jp


Toutes ses informations sont issues du dossier de presse communiqué par l'équipe du parc et de la grande halle de la Villette. Merci à eux !

Toutes les photos
Copyright : Dots Obsession – Photo © Studio Kusama, Tokyo
Pour l'image de l'affiche de Dots Obsession à la Villette
Copyright : Dots Obsession – Photo © Studio Kusama, Tokyo – Conception graphique Sophie Lavoie

dimanche 15 juin 2008

Les jardins de Kyoto, Richard Serra et l'art contemporain

Tout d'abord, contrairement à ce que le titre de ce message pourrait faire croire, les 4 photos du temple zen ci-dessous n'on pas été prises à Kyoto. Elles proviennent du Raikyû-ji dans la partie ancienne de Takahashi aux pieds des collines que sillonne la rivière Bitchû à 40 km d'Okayama.


Le jardin zen, de type "jardin sec" que ce temple abrite a été créé au tout début du XVIIème siècle et n'a pas été transformé depuis. Sa beauté, simple et structurée, possède une qualité très actuelle.


On y retrouve des éléments caractéristiques tels que les grosses roches, les buissons et les lampes de pierre qui rythment l'espace.


On a souvent comparé les jardins zen à des sortes de "paysages mentaux". Qu'une promenade nous permettent de serpenter en son sein, ou, que son observation ne soit possible que depuis l'espace surélevé qui circonscrit les pièces du temple donnant sur le jardin, le jardin zen est un jardin purement ornementale. On ne s'en sert pas. On l'observe en en faisant le tour, ou en suivant un itinéraire précis. On s'y projète comme dans un tableau en 3 dimensions tout en gardant ses distances.


Au printemps 1970, lors d'un séjour à Kyôto, Richard Serra, sculpteur contemporain (créateur de "Clara Clara", actuellement exposée au jardin des Tuileries à Paris, ou de la "Promenade" de la Monumenta 2008 du Grand-Palais, cf. ci-dessous) découvre le jardin zen du Taizô-in, au cœur du vaste ensemble de temples de Myôshin-ji.

L'auteur de cette photo est Palagret : http://archeologue.over-blog.com/article-19749679.html

Cette rencontre avec ce jardin zen particulier aux promenades circulaires a été déterminante dans l'évolution de son travail. Il a décidé à cette époque de s'intéresser aux rapports qu'entretient une oeuvre (une sculpture) avec son environnement et a imaginé des oeuvres où l'objet n'est là que pour créer une relation avec vous et le "contexte" - la pièce du musée, la rue - où il se trouve. L'oeuvre d'art est dans l'expérience vécue au cours de votre "promenade" autour de l'objet, en l'occurence des plaques d'acier plus ou moins courbées, plus ou moins massives. De même que le paysage du jardin zen était dans votre façon de le regarder, dans l'angle que vous en aviez...

L'auteur de cette photo est Palagret : http://archeologue.over-blog.com/article-18679807.html
...de même l'oeuvre d'art se construit dans le rapport et l'expérience que vous entretenez et vivez avec elle.

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mercredi 9 avril 2008

Yayoi KUSAMA vs. Louise BOURGEOIS


Lors de mon récent séjour nippon, j'ai croisé à plusieurs reprises le travail de Yayoi Kusama, grande dame de l'art contemporain japonais, Sensei - maîtresse femme et maîtresse de son art, comme disent nos amis de l'archipel. Comme je venais de voir la grande rétrospective Louise Bourgeois au centre Pompidou juste avant de partir, le parallèle entre les 2 personnages ne m'a pas sauté aux yeux mais il s'est assez vite imposé. Elles sont toutes les deux nés avant la seconde guerre mondiale WWII. Elles ont toutes les deux, la Japonaise et la Française, vécu et travaillé à New York, y puisant une forte énergie et y développant une vraie originalité. Elles sont toutes les deux à la fois peintre, sculpteur, artiste conceptuel, touche à tout de génie, vivantes et toujours actives.
Ma première rencontre avec le travail de Yayoi Kusama s'est faite sur l'île-musée de Naoshima avec cette magnifique courge, kabocha, jaune et noir...


A Tokyo, j'ai ensuite vu au cinéme Rise de Shibuya un documentaire, Infinity dots, consacré au travail de l'artiste depuis 2005 où elle a réalisé une série de plus de 50 grands formats en noir et blanc. Un livre témoigne aussi de cette expérience ainsi que des travaux antérieurs de Yayoi Kusama, I like myself. Ca, c'est du titre !


Et en sortant du cinéma, j'apprends - grâce à une petite brochure habilement disposée, qu'une exposition présentant des oeuvres des années 50 jusqu'à nos jours à lieu au musée de Matsumoto, petite ville perdue dans les Alpes japonaises.


C'est là où est née Yayoi Kusama et même si c'est plutôt par une grande incompréhension que son travail y a été accueilli pendant des années, la notoriété actuelle de l'artiste lui a ré-ouvert les portes de son pays natal, furusato. Si bien réouvertes, qu'une sculpture monumentale accueille désormais les visiteurs à l'entrée du musée.


Yayoi Kusuma est obsessionnelle. Notamment elle a une obsession pour les points. Elle en a eu une aussi pour les formes phalliques, tout comme Louise Bourgeois...


Les deux artistes ont réalisé des espaces clos : les cells de Louis Bourgeois (peuplées d'objets, de sculpture et de référence psy...) et les pièces de Kusama, ci-dessus et ci-dessous.


Bref, si vous ne les connaissez pas, je vous recommande leur travail qui a constamment évolué durant toutes ces années.

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