GOSSE DE PEINTRE - BEAT TAKESHI KITANO
à la
Fondation Cartier pour l’art contemporain - Paris, du 11 mars au 12 sept. 2010.
Beat Takeshi Kitano, 2010 (daruma)
© Office Kitano Inc. Photo André Morin
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010Informations provenant du communiqué de presse de la
Fondation Cartier pour l’art contemporain (avec tous mes remerciements. J'écrirai mon propre texte après avoir visité l'expo, bien sûr !) :
« Avec cette exposition, j’ai sans doute voulu amener une autre définition au mot « art », qui soit moins officielle, moins conventionnelle, moins snob, plus ordinaire. » Beat Takeshi KitanoC’est avec plaisir, humour et sérieux que Beat Takeshi Kitano s’est lancé dans Gosse de peintre, un projet singulier qui s’installe avec finesse et impertinence dans le monde de l’enfance. Inventée de toutes pièces par Beat Takeshi Kitano pour la Fondation Cartier pour l’art
contemporain, l’exposition Gosse de peintre, est présentée du 11 mars au 12 septembre
2010. Avec des peintures, des vidéos, mais aussi des objets insolites, des décors, des machines fantasques et sensationnelles, Beat Takeshi Kitano conduit le visiteur de surprise en gag, de jeu en leçon de chose, se moquant de l’art contemporain, s’amusant avec l’histoire et les sciences et
se jouant des clichés associés à son pays.
Un personnage hors du commun Cinéaste, acteur, animateur d’émissions télévisées, comique, peintre, écrivain, Takeshi Kitano, aussi connu sous le nom de Beat Takeshi, est un personnage hors du commun. S’il est célèbre dans le monde entier pour ses films, il jouit au Japon d’une popularité sans égale en tant que comique et homme de télévision.
Curieux de tout, passionné par la connaissance et sa transmission, il change de domaine et de vocabulaire avec autant d’aisance que de sérieux, passant de la violence à la comédie et de l’outrance à la retenue.
Beat Takeshi Kitano, 2009
Acrylique sur toile, 91 x 117 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010
L’invitation de la Fondation Cartier
Si cette personnalité toujours en mouvement trouve son inspiration en toutes choses, deux motifs semblent particulièrement marquer son oeuvre : sa fascination teintée de nostalgie pour
le monde de l’enfance et son rapport à l’image, fondamental pour sa démarche créative et qui s’illustre par une production prolifique de peintures, souvent présentées dans ses films.
Réfractaire à l’idée d’institutionnaliser cette production artistique, qu’il considère avant tout comme une pratique personnelle, Kitano n’avait jusqu’à présent jamais répondu aux diverses sollicitations de musées à exposer son travail. S’il a accepté l’invitation de la Fondation
Cartier, c’est suite à la rencontre avec son directeur, Hervé Chandès, et à leurs nombreux échanges au cours desquels est née l’idée d’une exposition s’adressant aux enfants, conçue à elle seule comme une gigantesque installation.
L’exposition
En créant Gosse de peintre, un projet kaléidoscopique dont la dimension autobiographique est évidente, Beat Takeshi Kitano prend à contre-pied les principes mêmes de l’exposition. Invitant
les visiteurs à interagir et participer, il transforme le musée en parc d’attractions dans lequel il fait entrer tous les mondes de Beat Takeshi Kitano. La culture populaire et la réflexion scientifique, l’imaginaire, la satire, la tradition, la pédagogie, le beau et le kitsch s’y côtoient en un ensemble à la fois hétéroclite et complémentaire.
Dessin préparatoire de l’exposition © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010 Attractions
Au fil d’un parcours semé d’étranges images, d’ateliers et de leçons de choses, de jeux et de gags, il entraîne le visiteur dans un univers aussi joyeux que riche et complexe. Son exposition permet de découvrir sa théorie sur la disparition des dinosaures, des exercices mathématiques, des métaphores scientifiques ou encore des documents et plans secrets de l’armée impériale japonaise. Des poissons transgéniques déjà garnis de délicieux sushi y croisent des chimères et animaux imaginaires tandis qu’un criminel récalcitrant échappe à la pendaison – clin d’oeil grinçant au fait que la peine capitale existe encore au Japon. Véritable « usine à gaz », une gigantesque machine à coudre tourne à grand bruit pour confectionner un ruban dérisoire, se faisant ainsi la métaphore ironique de l’art contemporain. Le visiteur passe d’une attraction foraine à l’autre, du stand de gaufres au cabinet de curiosité sans oublier le théâtre de marionnettes, avant d’aller s’exercer à la peinture à travers des ateliers pour petits et grands.
Tama-Jii (esprit du Bien), photo André Morin © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010
Peintures
L’exposition Gosse de peintre présente aussi pour la première fois un large ensemble de peintures de Beat Takeshi Kitano. Prolifique dans sa production, Kitano se considère néanmoins comme un peintre du dimanche. Figuratifs, voire narratifs, ses tableaux récents – dont certains ont été produits pour l’exposition – semblent exploser de couleurs et ne sont pas sans rappeler l’art naïf. Durant sa convalescence suite à l’accident de moto qui faillit lui coûter la vie, Beat Takeshi Kitano a peint et réalisé notamment en 1996 une série de peintures troublantes représentant des créatures hybrides entre animaux et fleurs, qui sont présentées dans son film Hana-bi. Ces tableaux sont exposés avec un ensemble de vases qui s’inspirent de ces êtres étranges et ont été spécialement réalisés à Venise pour le projet.
Beat Takeshi Kitano, 1996
Acrylique sur carton, 73 x 103 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010
L’image en mouvement
La vidéo et l’image en mouvement occupent une place particulière dans l’exposition. Des extraits de shows TV comiques, inédits en France, sont diffusés au milieu d’un décor mettant en scène
Beat Takeshi dans ses déguisements les plus farfelus. En exclusivité pour la Fondation Cartier, Beat Takeshi Kitano a tourné trois petits sketchs comiques qui s’attaquent avec humour aux clichés que les Occidentaux portent sur le Japon et présentent différents modes d’expérimentations picturales menées à grande échelle, faisant écho à son dernier long métrage Achille et la tortue.
Cette toute première exposition de Beat Takeshi Kitano est l’un des projets les plus ambitieux jamais créés pour la Fondation Cartier. Elle s’adresse aux enfants, tout en parlant aux adultes. Avec Gosse de peintre, Beat Takeshi Kitano prend les enfants au sérieux et les invite à penser, à rêver, à entrer dans le jeu.
BIOGRAPHIELes débuts de Kitano
Beat Takeshi Kitano est né à Tokyo en 1947. Il fait ses premiers pas dans le show-business en 1974 sous le nom de Beat Takeshi, un pseudonyme qu’il continue à porter lorsqu’il se produit en tant qu’acteur, gardant son véritable nom pour son activité de réalisateur.
Au sein du duo comique Two Beat, il devient l’une des figures marquantes du manzai (théâtre satirique) très à la mode au Japon à la fin des années 1970. Ses talents d’improvisation verbale et son originalité font de lui l’un des comiques les plus populaires de son pays dans les années 1980.
Beat Takeshi Kitano, 2008
Acrylique sur toile, 100 x 80 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010L’homme de télévision
La carrière de Beat Takeshi à la télévision débute véritablement en 1981 alors qu’il anime Oretachi Hyokinzoku (« nous sommes le gang des plaisantins »), une émission de divertissement qui a révélé de nombreux comédiens. Parmi les multiples programmes présentés par Beat Takeshi, le plus célèbre à l’étranger est Takeshi’s Castle, un jeu télévisé humoristique dans lequel les candidats traversent une série d’épreuves, souvent physiques. Diffusé de 1986 à 1989, il a atteint des records d’audience. Beat Takeshi Kitano tourne aujourd’hui huit programmes par semaine, dont une émission politique et une émission sur les mathématiques.
L’acteur
En tant qu’acteur, Beat Takeshi apparaît dans ses propres réalisations mais aussi dans de nombreux autres films. C’est son rôle dans Merry Christmas Mr Lawrence (Furyo) de Nagisa Oshima (1983) qui le propulse sur la scène internationale. En 1999, il collabore à nouveau avec
Oshima dans l’épopée de samouraï Gohatto. Il participe en 2001 au film Battle Royale de Kinji Fukasaku, grand succès de salle mais très controversé au Japon. Sa carrière d’acteur se développe également à l’étranger et l’on peut le voir dans Johnny Mnemonic de Robert Longo (États-Unis, 1995) et dans le film de Jean-Pierre Limosin, Tokyo Eyes (France, 1998).
Portrait Beat Takeshi Kitano
© Office Kitano Inc
Le réalisateur
Kitano fait ses débuts derrière la caméra dans Violent Cop, où il tient aussi un rôle. Par la suite, il dirige Jugatsu, A Scene at the Sea, Sonatine, Getting any? et Kids Return.
En 1997, son film Hana-bi remporte le Lion d’or à la Mostra de Venise, ce qui le confirme en tant que réalisateur. Suivent ensuite L’été de Kikujiro puis Aniki, mon frère (une co-production américano-japonaise), Dolls et Zatoichi, son premier film historique qui lui vaut le prix de la mise
en scène à Venise. Avec Takeshis’, Kitano se voit attribuer le Prix spécial de la culture du Galileo 2000 (Italie). En 2006, il dirige un court métrage One Fine Day, commandé par le Festival de Cannes dans le cadre du projet Chacun son cinéma à l’occasion de sa 60e édition. La même
année, Kitano est le premier à recevoir le prix Glory to the Filmmaker! de la Mostra de Venise, créé précisément en hommage à son treizième film et qui en emprunte le titre. En 2008, il tourne Achille et la tortue, sélectionné à Venise. Il reçoit en juin 2008 un prix pour l’ensemble de sa carrière au Festival international du film de Moscou et en novembre 2008 l’Alexandre d’or au Festival international du film de Salonique.