Aujourd'hui, je suis allé voir une exposition de kimonos, prêtés par la fondation Bunka Gakuen de Tokyo. Je ne pouvais pas prendre de photo des kimonos exposés donc j'ai pris une vraie fleur pour symboliser l'attention particulière que les Japonais portent à la nature et à ses cycles.
J'ai appris que, comme beaucoup de choses au Japon, le port du kimono est très codifié.
Vous avez bien sûr les motifs et couleurs de saison, en cela, c'est un art qui rend très attentif au détail et aux tendances, un art très mode.
Il y a la longueur des manches, la jeune fille les portera plus longues - lui recouvrant les bras.
Il y a l'occasion : kimono de cérémonie (mariage...), kimono de ville ou kimono de cours. A ces différents styles correspond une codification stricte du nombre et de l'emplacement de l'emblème familial, le kamon. De 1 (centré au dos sous l'encolure) pour le plus simple kimono de ville ou 3, ou 5 (3 au dos, 2 sur les manches devant) pour les vêtements de cérémonie.
Il y a la température : bon c'est vrai qu'avec 30° et 80% d'humidité, il vaut mieux porter un yukata de coton qu'un lourd kimono de soie.
Il y a les âges de la vie : les couleurs sont plus vives et les motifs plus chatoyants et plus fleuris quand on est une jeune fille.
Les plus belles pièces sont souvent du côté des kimonos de cérémonie qui se composent souvent de 3 kimonos différents : un de couleur blanche près de la peau, un rouge par-dessus, et dernier kimono de couleur noir recouvrant les 2 autres. Il y a aussi le kimono qui ne se noue pas au dessus de la taille à l'aide d'une bande de tissu, le obi, et d'une cordelette en soie. Ce type de kimono est le plus orné, les motifs peuvent être de vraies compositions picturales. La technique employée pour décorer les pièces de tissu est souvent mixte : broderie, tissage, peinture sur tissu...
Pour les motifs, la nature n'en manque pas : pin, bambou, fleur de prunier (les 3 porte-bonheur : le pin parce qu'il ne flétrit jamais, la fleur de prunier parce que c'est la première à fleurir...), chrysanthème, fleur de cerisier, paulownia, grue, héron, tortue...etc.
Une caractéristique de ces parures de cérémonie c'est l'asymétrie du dessin d'ensemble qui peut créer parfois un véritable paysage avec sa cohérence ou être parfaitement abstrait.
Le kimono de ville est souvent plus sobre et les motifs de type géométrique, réguliers et répétitifs, y sont souvent tissés ou teints. Cela leur confère à nos yeux une plus grande actualité. Ils sont plus faciles à porter, à la fois plus discrets et moins contraignants.
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire