vendredi 22 juillet 2011

Kyôto itinéraires : le temple Jingo-ji

Kyôto est entourée de collines. Au nord-ouest notamment, se situe le mont Takao.


Et sur ce mont Takao, se trouve un temple : le Jingo-ji.


Il est composé de plusieurs corps de bâtiments.


Celui-ci de facture très sobre, ressemble tout à fait à un grenier à riz.


Une tradition originale y existe : vous achetez un de ces disques d'argile, kawarake, pour...

Lien...le jeter du haut de la falaise !

Nature et culture, la lanterne de pierre dressée comme un arbre.



Magnifiques couleurs de l'été qui s'achève.


Toutes ces photos sont originales et viennent compléter les commentaires, adresses et conseils du guide Kyôto itinéraires. Vous pouvez ici découvrir Kyôto :

Creative Commons     License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

vendredi 15 juillet 2011

Une "nouvelle" bibliothèque japonaise idéale (et personnelle)

Voici une sélection très subjective et non exhaustive de livres sur le Japon et de livres écrits par des Japonais. Commencée en 2008, je viens d'enrichir la liste d'une dizaine d'ouvrages. N'hésitez pas à laisser vos propres recommandations en commentaires.

Les
classiques de la littérature

A pied sur le Tokaidô par Jippensha Ikkû
Le Tokaidô, c'est la principale route qui reliait Kyôtô à Tôkyô pendant l'époque Edo. Dans ce roman picaresque, nous suivons l'itinéraire de 2 compères un brin grivois !

Les haiku (haikai pour les puristes) de Matsuo Bashô
Le célèbre moine errant à léguer de nombreux recueils d'haiku, poèmsz de forme courte où se croisent impressions liées au passage du temps, des saisons et sentiments. Il a aussi écrit des carnets de voyage comme La sente étroite du bout du monde - si ce n'est pas un beau titre ça !



Les notes de chevet de Sei Shônagon
Cette dame de cours a inventé un genre littéraire : celui des listes ! Et la poésie de ses listes trouve encore des résonnances dans le monde d'aujourd'hui. Un classique immarscecible
.

Les grands romans du XIXe siècle

Kokoro - Le pauvre coeur des hommes de Natsume Sôseki
Un des plus beaux romans de Sôseki, mon préféré et sans doute le plus proustien avec Sarinagara - Et puis...dans un genre plus léger et du même auteur, je vous recommande également : Je suis un chat et Botchan.


La porte de Natsume Sôseki
Les éditions Sillage réédite une traduction originale de Raymond Martinie sortie en France en 1927 soit 16 ans après la version japonaise.
Sôseki distille dans ce roman son spleen si particulier. Comment vivre sa vie ? Comment la supporter quand on a le sentiment d'être constamment voué à l'échec, quand on pense être victime des circonstances, quand le destin semble s'acharner à nous tenir dans la médiocrité ? N'y a-t-il pas de bonheur possible dans la vie des gens simples ? Le héros, le discret Sôsuke, s'est construit cahincaha une petite vie sans trop de problème...Mais les fantômes du passé se présentent à sa porte et l'entrainent dans une crise quasi mystique. Il cherchera en effet la plénitude et le calme dans la doctrine zen ; mais il est peut-être trop lucide (ou pas assez persévérant) pour s'oublier dans la pratique ascétique...Réussira-t-il à échapper à ses peurs et à réussir sa vie ? Vous le saurez en lisant ce livre qui vous plonge dans un Japon du début du XX siècle.
Extrait :
"Les deux époux, suivant leur habitude, se rapprochèrent de la lampe, ne considérant comme éclairé dans le vaste monde que ce seul endroit où ils étaient assis, et dans ce coin de lumière ne tenant compte Sôsuke que d'o-Yone, et O-Yone que de Sôsuke. Là, ils oubliaient toute cette sombre société qui se trouvait en dehors de la zone que pouvait éclairer leur lampe. A passer ainsi tous le deux chacune de leurs soirées, ils voyaient se révéler à eux-mêmes leur propre existence."

La Sumida par Nagai Kafû
L'entrée du Japon dans la modernité à l'ère Meiji n'a pas plu à tout le monde et certainement pas à l'auteur de la Sumida.

Les grands écrivains du XXème siècle


Kôsaku de Yasushi Inoué
Kôsaku, c'est le double de Yasushi Inoué, le petit garçon qu'il était enfant. On le retrouve dans ce livre à cet âge limite de la pré-adolescence. La vie est douce sur la péninsule d'Izu, qui ferme la baie de Tokyo. La peinture de ces scènes de campagne japonaise est précise et chaleureuse ; et l'auteur réussit à rendre son récit universel en décrivant les réactions de ses personnages avec tendresse, respect et humanité, tout en évitant une approche psychologique qui pourrait être trop lourde.
Extrait :
"Je t'ai souvent fait [de la bouillie], mais finalement est venu le moment où c'est toi qui m'en prépares", ajouta-t-elle, la voix tremblante. Kôsaku fut pris lui aussi d'une violente émotion. Ce n'était pas les paroles de sa grand-mère qui l'émouvaient ainsi, mais ce geste qui lui était familier, de remuer la bouillie de sarrasin. Il songeait, lui aussi, que la vieille femme lui en avait servi bien des fois, et que maintenant c'était lui qui le faisait pour elle. Et Onui avait éprouvé la même chose que lui."

Le tatouage et L'éloge de l'ombre de Junichirô Tanizaki
Dans Tanizaki, c'est comme dans le cochon : tout est bon ! Je retiens ici une toute petite nouvelle ciselée ou plutôt précise comme la pointe du tatoueur, Le tatouage, qui en peu de mots nous entraine dans le Tokyo des plaisirs et dans une belle histoire de folie et de créature qui se retourne contre son créateur...J'ai cité également L'éloge de l'ombre, un essai qui permet de préciser les goûts et la recherche esthétique de l'auteur ainsi que de mieux comprendre l'art et l'artisanat japonais, même si l'époque à laquelle Tanizaki fait référence est révolue depuis longtemps.

Pélerinage aux trois montagnes par Yukio Mishima
Ce recueil de nouvelles où s'expriment la fraîcheur et les tourments de l'adolescence est une bonne introduction à Mishima. J'ai un petit faible pour ce que l'on pourrait appeler sa trilogie gay (même si j'en suis bien conscient, il n'aurait pas aimé ça) : Les amours interdites, L'école de la chair et Confessions d'un masque.

Kyôto par Yasunari Kawabata


Les écrivains contemporains

Le Cap par NAKAGAMI Kenji
"La terre avait commencé à grésiller. Un son à peine perceptible, semblable à un bourdonnement d'oreille. Toute la nuit durant, les insectes allaient continuer à bruire. Il pensa à l'odeur, la nuit, de la terre froide...".
Ce sont les premières lignes de ce roman assez court (150 pages en édition de poche) qui se dévore en quelques heures. Je l'ai découvert grâce à une documentaire du cinéaste Shinji Aoyama : Roji –E, 2000, 64’. Aoyama admire beaucoup l'écrivain Nakagami et il est parti sur ses traces sur la péninsule du Kishû (ou du Kii) près d'Osaka. Le roman baigne dans une atmosphère sombre mais pas désespérée, une histoire de famille très recomposée et très "mal en point" dans un paysage oppressant propice aux drames...

Les années douces ( Sensei no kaban ) de KAWAKAMI Hiromi
J'ai lu coup sur coup deux livres d'auteurs japonais contemporains. Le premier dont le titre japonais "Sensei no kaban", la sacoche ou la pochette du maître, donne un autre éclairage que le titre français "Les années douces", est écrit par une femme : KAWAKAMI Hiromi. Il est tout en nuance. On ne s'ennuie pas à la lecture d'événements banals de la vie des deux protagonistes. Un maître d'école à la retraite rencontre une ancienne élève dans le bar que tous deux fréquentent régulièrement. Et ils picolent, et ils picolent...Bière sur saké, rien à jeter. Et saké sur bière, rien ne se perd ! Et ils mangent du tôfu, chaud, froid, tiède, nature, avec de la sauce soja et du katsuo boshi (des lamelles de poisson séchés), et ils me font envie, toujours en train de goûter à des mets qui donnent l'eau à la bouche. Même leur visite à Disneyland a l'air sympa. C'est peut-être la douceur (comme le souligne le titre français) de l'ensemble de ces petits fragments de vie, le respect, la politesse, la lenteur qui font le charme ineffable de ce récit ("ineffable", c'est un mot du maître). C'est peut-être aussi la description précise et réaliste (comme le souligne le titre japonais) de ces petits moments de vie, le côté sentimental sans psychologie qui rend l'histoire attachante. Bref, je ne sais pas à quoi tout cela tient, mais ce que je sais, c'est que je vous conseille la lecture du bouquin.
Charivari ( Kire gire ) de MACHIDA Ko
Le livre de MACHIDA Ko, qui ne fait pas qu'écrire mais qui s'illustre aussi dans le rock'n roll tendance punk, se lit avec un plaisir égal mais provoque des sensations bien différentes. Il gratte, il chatouille, il fait rire, il surprend, il agace, il perturbe. Le style de l'auteur est vif, imagé, libre. On ne fait plus la part du fantasme et de la réalité. C'est mordant, acerbe, sans compromis comme le looser magnifique, anti-héros de cette histoire à dormir debout.

Tous les livres de Haruki MurakamiEst-ce son amour pour la littérature américaine, ou celui qu'il voue au jazz, ou encore la simplicité de son style et l'intemporalité de ses histoires qui nous rendent Haruki Murakami si proche et font de chacun de ses livres de petits succès internationaux ? Je n'ai pas la réponse à cette question mais je me permets de vous conseiller d'abord et avant tout autre de ses ouvrages : Les chroniques de l'oiseau à ressort. C'est vraiment, selon moi, le meilleur de ses livres : on y retrouve tous les ingrédients du style de l'auteur, le fantastique, le quotidien, sa musique si simple et si touchante mais avec une hauteur de vue et une plongée dans l'histoire qui distinguent vraiment ce roman.
Dans un style plus intimiste, je vous recommande : Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil ainsi que La ballade de l'impossible (Norwegian wood en japonais, d'après la chanson des Beatles). Dans une veine plus fantastique : La course au mouton sauvage et Danse, danse, danse qui en est une sorte de suite mais qu'on peut lire indépendamment.

Ichi-Kyu-Hachi-Yon : 1984-1Q84
MURAKAMI Haruki et sa maison d'édition japonaise Shinchosha semblent avoir frappé très fort avec ce nouveau roman (paru en 2009 au Japon) en deux tomes et plus de 1000 pages dont le titre rend hommage au célèbre livre de George Orwell.


Les Japonais se l'ont arraché en librairie. Et je vous avouerai que je les envie ! J'attends déjà avec impatience la sortie en anglais ou en français pour me jeter dessus à mon tour : ça y est, c'est prévu pour la rentrée (scolaire) 2011 chez Belfond en France. Avis aux amateurs !


Mon livre préféré de MURAKAMI s'intitule
"Les chroniques de l'oiseau à ressort" dans lequel l'auteur mêle brillamment les scènes de la vie contemporaine, le fantastique et l'histoire. Et ce 1Q84 fait de même...

Un Murakami...chasse l'autre

Les bébés de la consigne automatique de Ryû Murakami
Les Murakami se suivent mais ne se ressemblent pas. Ryû est nettement plus désespéré que Haruki. Ses oeuvres sont ancrées dans une culture urbaine, teintée de solitude et de déshérance. Ce qui n'empêche pas aussi des vrais moments de beauté. Le style est fluide et efficace. Du même auteur : Lignes.

Tokyo décibels de Hitonari Tsuji
Autre star de la littérature japonaise d'aujourd'hui, Hitonari Tsuji a de multiples talents de chanteur, acteur...et bien sûr d'écrivain. Il le prouve avec Tokyo décibels, où son anti-héros tente de dresser une carte sonore de la capitale japonaise...tout en essayant d'y voir plus clair dans sa vie sentimentale.

Les polars

La hache, le koto et le chrysanthème de Seishi Yokomizo
Crimes passionnels, crimes de sang, mis en scène par un esthète...une intrigue purement japonaise.

Tokyo express de Seicho Matsumoto
Un classique du genre, best-seller mérité au Japon.

Ikebukuro West Gate Park I, II, III par Ira Ishida
Le plus jeune (et le plus amateur, le plus intègre, le plus sympa) enquêteur du Japon nous entraine avec lui dans la découverte des bas-fonds du quartier nord de Tokyo, Ikebukuro...haletant. Ce roman a fait l'objet d'une adaptation télévisuelle.
Deux autres tomes sont sortis en 2009 et 2010 aux éditions Picquier, et toujours aussi bons !
MAJIMA Makoto a 20 ans.
Il aide sa mère qui tient une échoppe modeste de fruits et légumes dans une petite ruelle près de la gare d'Ikebukuro à Tôkyô.
Makoto se défend d'être un intellectuel, ce serait mal vu dans ce quartier populaire où les gangs de jeunes se partagent le territoire avec les clans de Yakuza, où les grands magasins créent un gigantesque mur tout le long de la gare et masquent dans les rues avoisinantes un commerce plus louche, de boîtes à "filles à emporter" et autres sex-shops.
Makoto n'est pas un intellectuel. Pourtant il lit pas mal, écrit de petites rubriques sur la vie de la rue pour un magazine de mode, écoute Music for 18 Musicians de Steve Reich ou l'opéra Hänsel und Gretel de Engelbert Humperdinck, et surtout il porte un regard mi amusé, mi critique mais toujours plein de tendresse sur son quartier et sur le monde moderne en général.

Ce Makoto, c'est un bon gars ! Et sa qualité principale et première est peut-être celle d'être un démineur, un solutionneur d'embrouilles, un médiateur débrouillard, une sorte d'ange gardien du quartier, celui qui met du lien, là où dominent la violence et la castagne.

J'avais déjà adoré le premier tome d'Ikebukuro West Gate Park paru il y a quelques années toujours aux éditions Philippe Picquier, et j'ai retrouvé avec le même plaisir l'ami Makoto dans ces nouvelles aventures. C'est le "polar" le plus étonnant qu'on puisse lire. Jamais glauque mais toujours étonnant et sensible. Une vraie réussite, à lire et à conseiller !

Les mangas "littéraires" (gekiga, drames réalisés sur papier)

L'âme du Kyudô par Hiroshi Hirata
L'un des grands maîtres du manga historique nous livre ici une histoire qu'on ne lache pas avant d'avoir atteint la dernière page. Et pourtant, cela n'était pas gagné d'avance parceque le sujet de départ est une compétition de tir à l'arc au temple Sanjusangendo de Kyôtô. C'est aussi l'histoire héroïque de ceux qui entrèrent dans la compétition et d'un art très japonais.

Tajikarao, l'esprit de mon village par Môri Jimpachi
Une jolie fable écologiste sur un petit village de montagne ancré dans la tradition menacé par des indsutriels mafieux.

Le gourmet solitaire par Jirô Taniguchi
Impossible d'ignorer ou de passer à côté du plus français des mangaka, j'ai nommé maître Taniguchi. On ne recommendera jamais assez son album : Quartier lointain ; mais ici, je vous conseille plutôt les promenades culinaires de son Gourmet solitaire dans Tokyo.

L'homme sans talent de Yoshiharu Tsuge
Le désespour à l'état pur ! Un récit poignant sur un homme pas tout à fait adapté à la société dans laquelle il vit. A découvrir.

Amer béton par Taiyou Matsumoto
L'auteur de Gogo monster livre avec Amer bêton un manga bizarre, mélange de violence et d'absurdité dans un univers urbain et chaotique. Etonnant.


NonNon Bâ par Shigeru MIZUKI
Les excellentes
éditions Cornélius, qui ont été primées à Angoulême en 2007 grâce à ce titre, ont eu la bonne idée de nous faire partager cette histoire de vie dans un petit village de campagne, délicatement mâtinée de fantastique. On y croise les yokaï, ces fantômes japonais qui ne sont ni bons, ni mauvais, qui sont ce qu'ils sont. Il faut avoir l'expérience et la sagesse d'une vieille femme pour déjouer leurs tours et vivre en harmonie avec eux et la nature toute entière...

Akira par Katsuhiro Otomo
Néo-Tokyo après le grand cataclysme qui a ravagé la ville...un récit dynamique qu'on se surprend à ne plus pouvoir lâcher.

L'enfer de Yoshihiro Tatsumi
Oui, la vie peut être un enfer. En tout cas, la démonstration en est faite par l'auteur de ces petites chroniques noires comme la suie.

Les écrivains français (ou francophones) et le Japon

Hokusai aux doigts d'encre, Bruno Smolarz
"Dès l'âge de six ans je pris l'habitude de recopier des images ; arrivé à la moitié de cent, j'avais déjà réalisé de nombreux dessins mais rien de ce que j'ai publié avant soixante-dix ans ne vaut vraiment d'être pris en considération. A soixante-treize ans j'ai enfin à peu près compris la quintessence des oiseaux, bêtes sauvages, insectes, poissons et la substance des herbes et des arbres. A quatre-vingts ans je continuerai donc à progresser..." Pour atteindre la perfection vers le centenaire, ajoute Hokusai, l'un des plus grands peintres japonais dans ce texte cité en exergue du roman de Bruno Smolarz. L'auteur se prend l'espace d'un récit pour le maître japonais et nous livre une forme d'autobiographie réinventée à la première personne. Hokusai a mené une vie romanesque, celle d'un esprit libre dans un Japon soumis à des règles encore quasi médiévales, d'un immense artiste à la longévité étonnante (il meurt à 89 ans, un record pour l'époque au début du 19e siècle). Après la citation d'Hokusai, voici un court extrait du livre : "J'ai toujours été fasciné par la transparence des éléments, par le fait qu'en passant de l'autre côté de la surface de l'eau, ou en se reflétant dans un miroir - et j'avais longuement expérimenté cela dans mon enfance, jusqu'à m'y abandonner comme dans une rêverie inconsciente -, les choses se transforment, les couleurs s'estompent, les formes se troublent, s'inversent comme si l'été devenait l'hiver, et c'est pour ça que sur l'une de mes estampes le reflet du Fuji semble se couvrir d'une neige hors de saison."

Sarinagara par Philippe Forest
Philippe Forest mêle son histoire personnelle, la perte déchirante d'un être chère, à celles de Kobayashi Issa (1763-1827), le dernier des grands maîtres de l'art du haïku, de Natsume Sôseki (1867-1916), l'inventeur du roman japonais moderne, et de Yamata Yosuke (1917-1966), qui fut le premier à photographier les victimes et les ruines de Nagasaki. Un petit bijou !

L'honorable partie de campagne par Thomas Raucat
Tomaro ka ? (On s'arrête ici ?), Thomas Raucat, alias Roger Poidatz, écrivit ce petit roman humoristique au début du siècle dernier à la faveur d'une mission au Japon.

L'oiseau noir dans le soleil levant de Paul Claudel
Claudel, ambassadeur au Japon. A lire notamment pour les pages bouleversantes sur le grand tremblement de terre, suivi du grand incendie, de Tokyo de 1923 : Claudel cherche sa fille dans le paysage d'une ville en flammes...

Les carnets du Japon de Nicolas Bouvier
C'est un vrai régal de se plonger dans Le vide et le plein, dans Chronique japonaise, ou dans d'autres extraits issus des carnets du grand voyageur helvète. La beauté de ses textes n'a rien à envier à la justesse de son regard et à la grande humanité de son approche du voyage au sens noble du terme. Attention livre culte !

Je suis écrivain de François Weyergans
L'auteur fait voyager ses personnages au Japon...Intréssant.

La métaphysique des tubes par Amélie Nothomb
La prime enfance d'Amélie au Japon, le pays des enfants dieux (ça ne s'invente pas !).
Amélie Nothomb est bien plus inspirée pour cette épisode de son histoire personnelle que pour le suivant Stupeur et tremblements, où elle accumule les clichés sans parvenir à être drôle.

Comprendre le Japon

Tokyo sanpo

"Il paraît que Tokyo est la plus belle des villes moches du monde", écrit Florent Chavouet en introduction de son livre, irréductible à aucune des catégories connues à ce jour. Son ouvrage est, en effet, à la fois : un guide de voyage, un carnet de dessins, une BD humoristique, un manga à la française, un super hommage à la capitale nippone, une auto-fiction...Bref, un SUPER BOUQUIN, édité par les géniales éditions Philippe Picquier (et oui, encore les éditions Picquier, je jure n'avoir aucune relation contractuelle d'aucune sorte avec elles !!).

Mais revenons à TOKYO SANPO (= Promenade tokyoïte). Les dessins de Florent Chavouet sont de vraies histoires sans parole. Leur style, très personnel, a des côtés naïfs, kawaii mais jamais nunuche, précis comme une photographie - "Shashin mitai" = on dirait une photo, s'écrie d'ailleurs un personnage capté par le génial auteur.
Tous les visiteurs qui sont déjà allés à Tokyo savent que les plans de la ville sont de véritables petits labyrinthes. L'auteur nous ravie en créant des visions 3 D de certains quartiers de la capitale et en nous retraçant ses itinéraires perso par une foultitude de petits détails anodins et très touchants, et toujours avec une grande précision. C'est vraiment enthousiasmant !
En plus c'est drôle et ça se "lit" comme un roman même s'il y très peu de texte. On peut passer des heures sur une image à en apprécier tous les détails et les apartées de l'auteur. Celui-ci n'est pas toujours tendre avec son modèle et sa source d'inspiration, la grande Tokyo ; mais on sent bien qu'il l'aime cette ville qu'il a su regarder et dessiner comme nul autre ne l'avait fait avant lui.
TOKYO SANPO, c'est le plus sympa des livres méchants sur Tokyo ! Et je vous en recommande mille fois la lecture.

Du même auteur, je vous invite aussi à dévorer : Manabe shima, paru en 2010, dont voici la couverture et deux aperçus :






L'empire des signes de Roland Barthes

L'auteur des Mythologies nous livre ses interprétations tout en finesse de menus faits de la culture japonaise. Un "classique" qui fait toujours mouche !

Le Japon des Japonais par Philippe Pons et Pierre-François Souyri Un guide "culturel" ancré dans la vie quotidienne des Japonais qui évite les clichés et donnent des clés de compréhension sur un mode "guide de voyage".

Idées reçues : le Japon par Philippe Pelletier - éditions du Cavalier bleu
Au format "Que sais-je ?", un excellent moyen d'échapper aux clichés véhiculés par nos médias avides d'idées simples.

A Japanese Mirror retitré Behind the Mask: On Sexual Demons- Sacred Mothers- Transvestites- Gangsters- and Other Japanese Cultural Heroes par Ian Buruma
Un livre passionnant - malheureusement pas encore traduit en français - qui à travers l'analyse des "héros" de la culture populaire japonaise nous aide à mieux comprendre nos amis japonais ! Ian Buruma est par ailleurs l'auteur de plusieurs essais qui vise à pourfendre l'Orientalisme (et son pendant l'Occidentalisme), qui continue à faire des ravages par sa vision caricaturale et simplificatrice des cultures orientales.

Le sauvage et l'artifice : les Japonais devant la nature par Augustin Berque
Toute l'ambivalence du rapport des Japonais à la nature, souvent magnifiée et vénérée, souvent massacrée par des projets pharaoniques de développement...décryptée par ce grand géographe.

Le livre du thé de Kakuzô Okakura
"le thé comme art de vivre, art de penser, art d'être au monde" dit la 4ème de couverture de ce merveilleux petit ouvrage écrit il y a déjà plus d'un siècle par un Japonais désireux de faire comprendre sa culture aux occidentaux. Pari réussi !

Tokyo memories par Muriel Jolivet (et ses étudiants)
"Au Japon, le golf est un passe-temps très populaire. Il n'est pas rare qu'un homme retourne brusquement son parapluie sur un qui de métro, pour se mettre à faire du golf. Beaucoup de pères aiments se retrouver le week-end sur un green avec leurs collègues. Ce sport leur fournit sans doute l'occasion de fuir la dure réalité." Ce livre est une collection de petits instantanés comme celui-ci. On y apprend beaucoup de choses simplement en lisant ces petits moments de vie glanés au hasard et en version originale par les étudiants japonais de l'auteur, professeur de sociologie à Tokyo.

Le chrysanthème et le sabre de Ruth Benedict
Cette étude de la socilogue américaine Ruth Benedict a été réalisée à distance aux Etats-Unis à partir d'interviews de Japonais réfugiés (ou prisonniers) et d'archives pendant la seconde guerre mondiale. Elle continue à faire référence et à beaucoup influencer notre regard sur les Japonais.

L'abécédaire du Japon par Takashi Moriyama
Contrairement à l'ouvrage précédent, en voici un écrit "de l'intérieur" par un Japonais, haut fonctionnaire international à la parole libre et au style incisif. Un vrai régal pour connaisseur.

Le Temps et l’Espace dans la culture japonaise, traduit par Christophe Sabouret, CNRS Editions

Katô Shûichi, philosophe, journaliste, grand voyageur, humaniste, encyclopédiste (il a collaboré à l'encyclopédie Heibonsha) s'affirmait comme "spécialiste de la non spécialisation". Érudit, grand connaisseur des lettres chinoises, il a lutté toute sa vie contre la pensée nationaliste ou narcissique et développé des modes d'analyse et de réflexion "inter-culturels". C'est donc une figure des "Lumières" du XXe siècle. Il a travaillé sur l'hybridité de la culture japonaise, sur la littérature...et sur les notions de temps et d'espace au Japon, caractérisées par un certain présentéisme ou présentisme.


Voyager au Japon
  • Le Rough guide Japan
  • Les petites guides thématiques en anglais publiés par JTB
  • Et bien sûr, les guides Kyôto itinéraires, Osaka et Kyoto, Nara : une expérience japonaise et Tokyo itinéraires de Cécile Parisot et François-Xavier Robert
Beaux-livres : photographies, livres d'art... Le Dit du Genji de Murasaki Shikibu illustré par la peinture traditionnelle japonais aux éditions Diane de Selliers.
1008-2008 : Un travail impressionnant réalisé pour le millième anniversaire de ce grand classique.

(Les illustrations des couvertures des ouvrages sont reproduites avec l'aimable autorisation des éditeurs : éditions
Philippe Picquier ; éditions Gallimard avec ses collections Folio, NRF, Connaissance de l'Orient en partenariat avec l'UNESCO ; éditions Liana Lévi ; éditions Hoëbeke ; éditions Points Seuil ; éditions Albin Michel ; Le cavalier bleu ; éditions Cornélius ; éditions Tonkam ; éditions Naïve ; éditions Delcourt ; Ego comme X ; Le livre de poche ; Antipodes ; éditions Glénat...to be continued)

Creative Commons License
Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.