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samedi 9 juillet 2011

Kyôto itinéraires : à Gion

Mon ami Michel, qui a écrit la partie du guide sur le Jingo-ji, et qui vit sur l'île de Kyushu, a fait un tour à Gion. Voici quelques clichés.


Gion, c'est un quartier central et assez bien préservé de Kyôto.


Betty Boop y côtoie, ici, un ouvrier du bâtiment.


Les boîtes postales ont un côté ancien et poétique.


Certaines routes sont pavées et bordées de maisons de style traditionnel.


L'art du seuil : créer du mystère...


Les saules pleurent la rivière toujours fuyante.

Les saules pleurent aussi sur les lanternes.


J'aime bien cette photo : on dirait un chromo du 19e siècle (bon, c'est juste une photo surexposée, ok :).


Akachoshin : la lanterne rouge en papier.


L'art du détail : dans la forme d'une fenêtre discrète.


Kyôto, ville de canaux.


Elle est pas belle mon entrée ?

Regardez bien : les linteaux de porte sont des troncs d'arbre avec leurs nœuds de bois.

Toutes ces photos sont originales et viennent compléter les commentaires, adresses et conseils du guide Kyôto itinéraires. Vous pouvez ici découvrir Kyôto :

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Tatamisés, les fous de Japon by François-Xavier ROBERT est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

mardi 19 avril 2011

Apprendre à écrire des haïkus

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'ai toujours aimé les haïkus, ces petits poèmes de trois lignes japonais. Je ne sais pas si c'est l'économie de moyen, les références à des sensations, au temps qu'il fait ou au temps qui passe...enfin, je ne sais pas pourquoi mais je trouve qu'ils sont touchants et qu'ils entrent en résonance avec mon monde, peut-être plus que certaines poésies occidentales.
Il y a une dizaine d'années, j'habitais au Japon et nous avions participé avec quelques amis à un concours de haïkus organisé par un grand journal local. J'avais pris la chose un peu à la rigolade et sans grand sérieux mais malgré tout remporté une petite mention dans le concours. Je vous encourage à participer :)
Pour en savoir plus sur ce concours, vous pouvez vous renseigner en suivant ce lien.

Pour aller plus au fond des choses et développer votre créativité et votre habileté à écrire des haïkus, je vous recommande aussi les sessions de formation d'un expert, M. Philippe Costa, auteur du Petit manuel pour écrire des haïkus, paru aux éditions Philippe Picquier.

Amis poètes, à vos claviers !

vendredi 31 décembre 2010

Toki o kakeru shôjo - La traversée du temps

Toki o kakeru shôjo, "la fille qui remonte le temps", traduit en français par La traversée du temps est un roman publié vers 1966 sous forme de feuilleton dans une revue pour la jeunesse.
Il a connu depuis de nombreuses adaptations : 2 films pour le cinéma, autant pour la télé, un manga.
Et un animé (dessin animé japonais) qui est peut-être la meilleure de toutes adaptations. La morale : l'adolescence, c'est l'heure de choix de vie importants et le fait de pouvoir bondir dans le passé ne facilite pas ces choix ! Ça paraît un peu idiot dit comme ça mais l'animé a beaucoup de charme. En voici un extrait :

samedi 12 décembre 2009

Ici et maintenant - l'espace et le temps, dans la pensée de Katô Shûichi

A l’occasion de la parution en français de l'ouvrage de Katô Shûichi : Le Temps et l’Espace dans la culture japonaise, traduit par Christophe Sabouret, CNRS Editions, la Maison de la culture du Japon et le Réseau Asie-Imasie (FMSH-CNRS) ont organisé un symposium réunissant de nombreuses personnalités comme Augustin Berque (géographe, directeur d’études à l’EHESS), Maurice Godelier (anthropologue, directeur d’études à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales), Edgar Morin (sociologue, directeur de recherche honoraire au CNRS et fondateur de l’école de la pensée complexe)...

Voilà ce que j'en ai retenu (en résumé car la rencontre a duré entre 4 et 5 heures). Pardon d'avance pour mes erreurs ou mes imprécisions, si vous en remarquez, n'hésitez pas à me les signaler.

Katô Shûichi, philosophe, journaliste, grand voyageur, humaniste, encyclopédiste (il a collaboré à l'encyclopédie Heibonsha) s'affirmait comme "spécialiste de la non spécialisation". Érudit, grand connaisseur des lettres chinoises, il a lutté toute sa vie contre la pensée nationaliste ou narcissique et développé des modes d'analyse et de réflexion "inter-culturels". C'est donc une figure des "Lumières" du XXe siècle. Il a travaillé sur l'hybridité de la culture japonaise, sur la littérature...et sur les notions de temps et d'espace au Japon, caractérisées par un certain présentéisme ou présentisme.

Ce présentéisme, cet "ici et maintenant" existe aussi dans la culture occidentale contemporaine vouée à l'instantanéité comme le rappelait Augustin Berque. Mais en France par exemple, ce n'est pas seulement "ici et maintenant" ; c'est plutôt "Moi ici et maintenant". La notion de sujet et d'individu est importante, on dit souvent "moi, je" - pour bien insister ! Au Japon cette notion de sujet est plus difficile à appréhender, plus diffuse. Elle s'apparente à un "ambiant", un contexte.
Par exemple dans l'haïku suivant :
Être sous
le tintinnabulement
de la clochette à vent
On devine que c'est le locuteur qui vit l'action mais ce qui compte ce n'est pas l'individu, c'est la sensation, l'ici et maintenant...
Le "moi" est comme dissout dans la scène, dévalorisé dans l'ici et maintenant. Ce qui est valorisé, c'est le tissu relationnel dans lequel la scène s'inscrit et qui permet de la comprendre.
Augustin Berque illustre cette notion de tissu relationnel en rappelant la structure du mot ningen ou "être humain" en japonais. Ningen est composé de deux kanji : le premier nin (prononciation chinoise), c'est hito = la personne ; le deuxième gen, c'est aida = entre. Nin/gen = hito/aida = le tissu relationnel = l'"entre-lien" humain.

Ce "aida" est très important au Japon. Par exemple, aidagara signifie "un ensemble de relations humaines", ou autrement dit : le corps social. Aida = gen = ma, le concept de "ma", popularisé dans les années 70 en France grâce à une exposition organisée par le grand architecte Isozaki Arata, est fondamental en ce qu'il traduit précisément cet intervalle plein de relations qui donnent sens entre le sujet et l'objet. Il forme un tissu si intense que la distinction entre sujet et objet est abolie.
Il permet aussi l'ellipse, l'imprécision...c'est le contexte, le fait de "baigner" dans l'ici et maintenant qui apporte le complément de sens et qui permet de comprendre, par exemple, le "haru wa akebono" de Sei Shonagon dans Makura no sôshi - les Notes de chevet. "Au printemps, l'aurore"...

Ishida Hidetaka de l'Université de Tôkyô nous a rappelé, quant à lui, la définition de Kant de ce que c'est qu'une "Lumière". Être une "Lumière" c'est
sortir de l'état de minorité, où l'on se maintient par sa propre faute. La minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre. Elle est due à notre propre faute quand elle résulte non pas d'un manque d'entendement, mais d'un manque de résolution et de courage pour s'en servir sans être dirigé par un autre. Sapere aude ! Ose savoir ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. Monsieur Katô s'est très tôt engagé pour la paix - étudiants pendant la guerre, il y a perdu de nombreux amis et a compris qu'il n'avait dû sa survie qu'au hasard.
Il a lutté contre la guerre en Irak, ou encore pour le maintient dans la constitution japonaise de l'article 9 qui affirme le "pacifisme" du Japon...Cet engagement et sa vision universaliste, comparatiste en font donc bien un grand humaniste.

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mercredi 19 août 2009

Ils ont lu ou parcouru Tokyo_itinéraires et ils nous en parlent

Merci pour tous vos encouragements...et aussi pour vos critiques plus négatives, ça fait avancer !



Kochipan : "[Ce guide], c'est avant tout une ambiance car lorsque vous ouvrez ce livre vous plongez immédiatement dans les ambiances tokyoïtes."

Au-japon.fr : "C’est l’ouvrage idéal pour puiser des idées de visites selon des thématiques qui sortent un peu de l’ordinaire, un peu à l’écart des parcours touristiques."

Voyage Forum : "Ce qui est sympa, c'est aussi de découvrir le Japon par soi-même. Cela fait quatre ou cinq fois que j'y vais sans plus emporter aucun guide ; ils ne me manquent pas !"

Les auteurs du guide Tokyo_itinéraires partagent votre point de vue. Il n'y a pas de guide idéal. Surtout sur une ville-monde comme Tokyô, une ville aussi gigantesque et qui se renouvelle en permanence.
Nous concevons un guide comme un bel objet, habile à susciter le désir de découvertes. C'est en tout cas l'ambition que nous avons poursuivie pendant les 4 ans de travail nécessaire à la création du guide.

Bonne lecture - et surtout bons voyages !

mardi 4 août 2009

Comment trouver le guide TOKYO_itinéraires

Le guide TOKYO_itinéraires est disponible dans toutes les bonnes librairies en rayon ou sur demande au libraire.
Titre : TOKYO_itinéraires
ISBN : 9782952151726
Si vous préférez acheter sur Internet, vous pouvez le trouver chez AMAZON, ou à la FNAC, ou encore chez DECITRE, ou chez SAURAMPS...etc, etc...

Sur ce blog vous trouverez plein de compléments d'infos et des photos inédites.

Bonne lecture !

samedi 11 juillet 2009

1Q84 MURAKAMI Haruki

Ichi-Kyu-Hachi-Yon : 1984
MURAKAMI Haruki et sa maison d'édition japonaise Shinchosha semblent avoir frappé très fort avec ce nouveau roman en deux tomes et plus de 1000 pages dont le titre rend hommage au célèbre livre de George Orwell.


Les Japonais se l'arrachent en librairie. Et je vous avouerai que je les envie ! J'attends déjà avec impatience la sortie en anglais (si c'est plus rapide) ou en français pour me jeter dessus à mon tour.


Mon livre préféré de MURAKAMI s'intitule "Les chroniques de l'oiseau à ressort" dans lequel l'auteur mêle brillamment les scènes de la vie contemporaine, le fantastique et l'histoire. Et ce 1Q84 fait de même...

Vivement sa traduction !!

lundi 15 juin 2009

I love TOKYO SANPO

"Il paraît que Tokyo est la plus belle des villes moches du monde", écrit Florent Chavouet en introduction de son livre, irréductible à aucune des catégories connues à ce jour. Son ouvrage est, en effet, à la fois : un guide de voyage, un carnet de dessins, une BD humoristique, un manga à la française, un super hommage à la capitale nippone, une auto-fiction...Bref, un SUPER BOUQUIN, édité par les géniales éditions Philippe Picquier (et oui, encore les éditions Picquier, je jure n'avoir aucune relation contractuelle d'aucune sorte avec elles !!).

Mais revenons à TOKYO SANPO (= Promenade tokyoïte). Les dessins de Florent Chavouet sont de vraies histoires sans parole. Leur style, très personnel, a des côtés naïfs, kawaii mais jamais nunuche, précis comme une photographie - "Shashin mitai" = on dirait une photo, s'écrie d'ailleurs un personnage capté par le génial auteur.
Tous les visiteurs qui sont déjà allés à Tokyo savent que les plans de la ville sont de véritables petits labyrinthes. L'auteur nous ravie en créant des visions 3 D de certains quartiers de la capitale et en nous retraçant ses itinéraires perso par une foultitude de petits détails anodins et très touchants, et toujours avec une grande précision. C'est vraiment enthousiasmant !
En plus c'est drôle et ça se "lit" comme un roman même s'il y très peu de texte. On peut passer des heures sur une image à en apprécier tous les détails et les apartées de l'auteur. Celui-ci n'est pas toujours tendre avec son modèle et sa source d'inspiration, la grande Tokyo ; mais on sent bien qu'il l'aime cette ville qu'il a su regarder et dessiner comme nul autre ne l'avait fait avant lui.
TOKYO SANPO, c'est le plus sympa des livres méchants sur Tokyo ! Et je vous en recommande mille fois la lecture.

jeudi 28 mai 2009

Ikebukuro West Gate Park II par Ishida Ira aux éditions Philippe Picquier

MAJIMA Makoto a 20 ans.
Il aide sa mère qui tient une échoppe modeste de fruits et légumes dans une petite ruelle près de la gare d'Ikebukuro à Tôkyô.

Makoto se défend d'être un intellectuel, ce serait mal vu dans ce quartier populaire où les gangs de jeunes se partagent le territoire avec les clans de Yakuza, où les grands magasins créent un gigantesque mur tout le long de la gare et masquent dans les rues avoisinantes un commerce plus louche, de boîtes à "filles à emporter" et autres sex-shops.
Makoto n'est pas un intellectuel. Pourtant il lit pas mal, écrit de petites rubriques sur la vie de la rue pour un magazine de mode, écoute Music for 18 Musicians de Steve Reich ou l'opéra Hänsel und Gretel de Engelbert Humperdinck, et surtout il porte un regard mi amusé, mi critique mais toujours plein de tendresse sur son quartier et sur le monde moderne en général.

Ce Makoto, c'est un bon gars ! Et sa qualité principale et première est peut-être celle d'être un démineur, un solutionneur d'embrouilles, un médiateur débrouillard, une sorte d'ange gardien du quartier, celui qui met du lien, là où dominent la violence et la castagne.

J'avais déjà adoré le premier tome d'Ikebukuro West Gate Park paru il y a quelques années toujours aux éditions Philippe Picquier, et j'ai retrouvé avec le même plaisir l'ami Makoto dans ces nouvelles aventures. C'est le "polar" le plus étonnant qu'on puisse lire. Jamais glauque mais toujours étonnant et sensible. Une vraie réussite, à lire et à conseiller !

vendredi 6 mars 2009

Les années douces ( Sensei no kaban ) de KAWAKAMI Hiromi versus Charivari ( Kire gire ) de MACHIDA Ko

Les années douces ( Sensei no kaban ) de KAWAKAMI Hiromi
Je viens de lire coup sur coup deux livres d'auteurs japonais contemporains. Le premier dont le titre japonais "Sensei no kaban", la sacoche ou la pochette du maître, donne un autre éclairage que le titre français "Les années douces", est écrit par une femme : KAWAKAMI Hiromi. Il est tout en nuance. On ne s'ennuie pas à la lecture d'événements banals de la vie des deux protagonistes. Un maître d'école à la retraite rencontre une ancienne élève dans le bar que tous deux fréquentent régulièrement. Et ils picolent, et ils picolent...Bière sur saké, rien à jeter. Et saké sur bière, rien ne se perd ! Et ils mangent du tôfu, chaud, froid, tiède, nature, avec de la sauce soja et du katsuo boshi (des lamelles de poisson séchés), et ils me font envie, toujours en train de goûter à des mets qui donnent l'eau à la bouche. Même leur visite à Disneyland a l'air sympa. C'est peut-être la douceur (comme le souligne le titre français) de l'ensemble de ces petits fragments de vie, le respect, la politesse, la lenteur qui font le charme ineffable de ce récit ("ineffable", c'est un mot du maître). C'est peut-être aussi la description précise et réaliste (comme le souligne le titre japonais) de ces petits moments de vie, le côté sentimental sans psychologie qui rend l'histoire attachante. Bref, je ne sais pas à quoi tout cela tient, mais ce que je sais, c'est que je vous conseille la lecture du bouquin.

Charivari ( Kire gire ) de MACHIDA Ko
Le livre de MACHIDA Ko, qui ne fait pas qu'écrire mais qui s'illustre aussi dans le rock'n roll tendance punk, se lit avec un plaisir égal mais provoque des sensations bien différentes. Il gratte, il chatouille, il fait rire, il surprend, il agace, il perturbe. Le style de l'auteur est vif, imagé, libre. On ne fait plus la part du fantasme et de la réalité. C'est mordant, acerbe, sans compromis comme le looser magnifique, anti-héros de cette histoire à dormir debout.



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mercredi 26 novembre 2008

Soirée Japon du 25 novembre en images - librairie Le Divan

Merci à tous nos invités, venus partager dans une très belle librairie un peu de notre passion pour le Japon.


Un grand merci également à Lydia Gautier, auteur de plusieurs ouvrages sur le thé chez Aubanel, Kaori Endo, auteur de "Une japonaise à Paris", à Alexis Bernier, directeur de la publication du magazine TSUGI, de nous avoir accompagné pour cette soirée japonaise.


Et bien sûr, un immense MERCI à l'équipe du Divan, Charline, Elise, Jacques et Philippe pour leur accueil chaleureux, leur bonne humeur et leur professionalisme.


Kampai ! Le saké et la bière (Asahi ? Kirin ? Sapporo ?) coulent à flot.


A la prochaine ...

samedi 1 novembre 2008

Une biblothèque japonaise idéale (et personnelle)

Voici une sélection très subjective et non exhaustive de livres sur le Japon et de livres écrits par des Japonais.

Les
classiques de la littérature

A pied sur le Tokaidô par Jippensha Ikkû
Le Tokaidô, c'est la principale route qui reliait Kyôtô à Tôkyô pendant l'époque Edo. Dans ce roman picaresque, nous suivons l'itinéraire de 2 compères un brin grivois !

Les haiku (haikai pour les puristes) de Matsuo Bashô
Le célèbre moine errant à léguer de nombreux recueils d'haiku, poèmsz de forme courte où se croisent impressions liées au passage du temps, des saisons et sentiments. Il a aussi écrit des carnets de voyage comme La sente étroite du bout du monde - si ce n'est pas un beau titre ça !



Les notes de chevet de Sei Shônagon
Cette dame de cours a inventé un genre littéraire : celui des listes ! Et la poésie de ses listes trouve encore des résonnances dans le monde d'aujourd'hui. Un classique immarscecible
.

Les grands romans du XIXe siècle

Kokoro - Le pauvre coeur des hommes de Natsume Sôseki
Un des plus beaux romans de Sôseki, mon préféré et sans doute le plus proustien avec Sarinagara - Et puis...dans un genre plus léger et du même auteur, je vous recommande également : Je suis un chat et Botchan.

La Sumida par Nagai Kafû
L'entrée du Japon dans la modernité à l'ère Meiji n'a pas plu à tout le monde et certainement pas à l'auteur de la Sumida.

Les grands écrivains du XXème siècle


Le tatouage et L'éloge de l'ombre de Junichirô Tanizaki
Dans Tanizaki, c'est comme dans le cochon : tout est bon ! Je retiens ici une toute petite nouvelle ciselée ou plutôt précise comme la pointe du tatoueur, Le tatouage, qui en peu de mots nous entraine dans le Tokyo des plaisirs et dans une belle histoire de folie et de créature qui se retourne contre son créateur...J'ai cité également L'éloge de l'ombre, un essai qui permet de préciser les goûts et la recherche esthétique de l'auteur ainsi que de mieux comprendre l'art et l'artisanat japonais, même si l'époque à laquelle Tanizaki fait référence est révolue depuis longtemps.

Pélerinage aux trois montagnes par Yukio Mishima
Ce recueil de nouvelles où s'expriment la fraîcheur et les tourments de l'adolescence est une bonne introduction à Mishima. J'ai un petit faible pour ce que l'on pourrait appeler sa trilogie gay (même si j'en suis bien conscient, il n'aurait pas aimé ça) : Les amours interdites, L'école de la chair et Confessions d'un masque.

Kyôto par Yasunari Kawabata


Les écrivains contemporains


Les livres de Haruki Murakami
Est-ce son amour pour la littérature américaine, ou celui qu'il voue au jazz, ou encore la simplicité de son style et l'intemporalité de ses histoires qui nous rendent Haruki Murakami si proche et font de chacun de ses livres de petits succès internationaux ? Je n'ai pas la réponse à cette question mais je me permets de vous conseiller d'abord et avant tout autre de ses ouvrages : Les chroniques de l'oiseau à ressort. C'est vraiment, selon moi, le meilleur de ses livres : on y retrouve tous les ingrédients du style de l'auteur, le fantastique, le quotidien, sa musique si simple et si touchante mais avec une hauteur de vue et une plongée dans l'histoire qui distinguent vraiment ce roman.
Dans un style plus intimiste, je vous recommande : Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil ainsi que La ballade de l'impossible (Norwegian wood en japonais, d'après la chanson des Beatles). Dans une veine plus fantastique : La course au mouton sauvage et Danse, danse, danse qui en est une sorte de suite mais qu'on peut lire indépendamment.

Les bébés de la consigne automatique de Ryû Murakami
Les Murakami se suivent mais ne se ressemblent pas. Ryû est nettement plus désespéré que Haruki. Ses oeuvres sont ancrées dans une culture urbaine, teintée de solitude et de déshérance. Ce qui n'empêche pas aussi des vrais moments de beauté. Le style est fluide et efficace. Du même auteur : Lignes.

Tokyo décibels de Hitonari Tsuji
Autre star de la littérature japonaise d'aujourd'hui, Hitonari Tsuji a de multiples talents de chanteur, acteur...et bien sûr d'écrivain. Il le prouve avec Tokyo décibels, où son anti-héros tente de dresser une carte sonore de la capitale japonaise...tout en essayant d'y voir plus clair dans sa vie sentimentale.


Les polars

La hache, le koto et le chrysanthème de Seishi Yokomizo
Crimes passionnels, crimes de sang, mis en scène par un esthète...une intrigue purement japonaise.

Tokyo express de Seicho Matsumoto
Un classique du genre, best-seller mérité au Japon.

Ikebukuro West Gate Park par Ira Ishida
Le plus jeune (et le plus amateur, le plus intègre, le plus sympa) enquêteur du Japon nous entraine avec lui dans la découverte des bas-fonds du quartier nord de Tokyo, Ikebukuro...haletant. Ce roman a fait l'objet d'une adaptation télévisuelle.
Deux autres tomes sont sortis en 2009 et 2010 aux éditions Picquier, et toujours aussi bons !

Les mangas "littéraires" (gekiga, drames réalisés sur papier)

L'âme du Kyudô par Hiroshi Hirata
L'un des grands maîtres du manga historique nous livre ici une histoire qu'on ne lache pas avant d'avoir atteint la dernière page. Et pourtant, cela n'était pas gagné d'avance parceque le sujet de départ est une compétition de tir à l'arc au temple Sanjusangendo de Kyôtô. C'est aussi l'histoire héroïque de ceux qui entrèrent dans la compétition et d'un art très japonais.

Tajikarao, l'esprit de mon village par Môri Jimpachi
Une jolie fable écologiste sur un petit village de montagne ancré dans la tradition menacé par des indsutriels mafieux.

Le gourmet solitaire par Jirô Taniguchi
Impossible d'ignorer ou de passer à côté du plus français des mangaka, j'ai nommé maître Taniguchi. On ne recommendera jamais assez son album : Quartier lointain ; mais ici, je vous conseille plutôt les promenades culinaires de son Gourmet solitaire dans Tokyo.

L'homme sans talent de Yoshiharu Tsuge
Le désespour à l'état pur ! Un récit poignant sur un homme pas tout à fait adapté à la société dans laquelle il vit. A découvrir.

Amer béton par Taiyou Matsumoto
L'auteur de Gogo monster livre avec Amer bêton un manga bizarre, mélange de violence et d'absurdité dans un univers urbain et chaotique. Etonnant.


NonNon Bâ par Shigeru MIZUKI
Les excellentes éditions Cornélius, qui ont été primées à Angoulême en 2007 grâce à ce titre, ont eu la bonne idée de nous faire partager cette histoire de vie dans un petit village de campagne, délicatement mâtinée de fantastique. On y croise les yokaï, ces fantômes japonais qui ne sont ni bons, ni mauvais, qui sont ce qu'ils sont. Il faut avoir l'expérience et la sagesse d'une vieille femme pour déjouer leurs tours et vivre en harmonie avec eux et la nature toute entière...

Akira par Katsuhiro Otomo
Néo-Tokyo après le grand cataclysme qui a ravagé la ville...un récit dynamique qu'on se surprend à ne plus pouvoir lâcher.

L'enfer de Yoshihiro Tatsumi
Oui, la vie peut être un enfer. En tout cas, la démonstration en est faite par l'auteur de ces petites chroniques noires comme la suie.

Les écrivains français (ou francophones) et le Japon

Sarinagara par Philippe Forest
Philippe Forest mêle son histoire personnelle, la perte déchirante d'un être chère, à celles de Kobayashi Issa (1763-1827), le dernier des grands maîtres de l'art du haïku, de Natsume Sôseki (1867-1916), l'inventeur du roman japonais moderne, et de Yamata Yosuke (1917-1966), qui fut le premier à photographier les victimes et les ruines de Nagasaki. Un petit bijou !

L'honorable partie de campagne par Thomas Raucat
Tomaro ka ? (On s'arrête ici ?), Thomas Raucat, alias Roger Poidatz, écrivit ce petit roman humoristique au début du siècle dernier à la faveur d'une mission au Japon.

L'oiseau noir dans le soleil levant de Paul Claudel
Claudel, ambassadeur au Japon. A lire notamment pour les pages bouleversantes sur le grand tremblement de terre, suivi du grand incendie, de Tokyo de 1923 : Claudel cherche sa fille dans le paysage d'une ville en flammes...

Les carnets du Japon de Nicolas Bouvier
C'est un vrai régal de se plonger dans Le vide et le plein, dans Chronique japonaise, ou dans d'autres extraits issus des carnets du grand voyageur helvète. La beauté de ses textes n'a rien à envier à la justesse de son regard et à la grande humanité de son approche du voyage au sens noble du terme. Attention livre culte !

Je suis écrivain de François Weyergans
L'auteur fait voyager ses personnages au Japon...Intréssant.

La métaphysique des tubes par Amélie Nothomb
La prime enfance d'Amélie au Japon, le pays des enfants dieux (ça ne s'invente pas !).
Amélie Nothomb est bien plus inspirée pour cette épisode de son histoire personnelle que pour le suivant Stupeur et tremblements, où elle accumule les clichés sans parvenir à être drôle.

Comprendre le Japon
L'empire des signes de Roland Barthes
L'auteur des Mythologies nous livre ses interprétations tout en finesse de menus faits de la culture japonaise. Un "classique" qui fait toujours mouche !

Le Japon des Japonais par Philippe Pons et Pierre-François Souyri Un guide "culturel" ancré dans la vie quotidienne des Japonais qui évite les clichés et donnent des clés de compréhension sur un mode "guide de voyage".

Idées reçues : le Japon par Philippe Pelletier - éditions du Cavalier bleu
Au format "Que sais-je ?", un excellent moyen d'échapper aux clichés véhiculés par nos médias avides d'idées simples.

A Japanese Mirror retitré Behind the Mask: On Sexual Demons- Sacred Mothers- Transvestites- Gangsters- and Other Japanese Cultural Heroes par Ian Buruma
Un livre passionnant - malheureusement pas encore traduit en français - qui à travers l'analyse des "héros" de la culture populaire japonaise nous aide à mieux comprendre nos amis japonais ! Ian Buruma est par ailleurs l'auteur de plusieurs essais qui vise à pourfendre l'Orientalisme (et son pendant l'Occidentalisme), qui continue à faire des ravages par sa vision caricaturale et simplificatrice des cultures orientales.

Le sauvage et l'artifice : les Japonais devant la nature par Augustin Berque
Toute l'ambivalence du rapport des Japonais à la nature, souvent magnifiée et vénérée, souvent massacrée par des projets pharaoniques de développement...décryptée par ce grand géographe.

Le livre du thé de Kakuzô Okakura
"le thé comme art de vivre, art de penser, art d'être au monde" dit la 4ème de couverture de ce merveilleux petit ouvrage écrit il y a déjà plus d'un siècle par un Japonais désireux de faire comprendre sa culture aux occidentaux. Pari réussi !

Tokyo memories par Muriel Jolivet (et ses étudiants)
"Au Japon, le golf est un passe-temps très populaire. Il n'est pas rare qu'un homme retourne brusquement son parapluie sur un qui de métro, pour se mettre à faire du golf. Beaucoup de pères aiments se retrouver le week-end sur un green avec leurs collègues. Ce sport leur fournit sans doute l'occasion de fuir la dure réalité." Ce livre est une collection de petits instantanés comme celui-ci. On y apprend beaucoup de choses simplement en lisant ces petits moments de vie glanés au hasard et en version originale par les étudiants japonais de l'auteur, professeur de sociologie à Tokyo.

Le chrysanthème et le sabre de Ruth Benedict
Cette étude de la socilogue américaine Ruth Benedict a été réalisée à distance aux Etats-Unis à partir d'interviews de Japonais réfugiés (ou prisonniers) et d'archives pendant la seconde guerre mondiale. Elle continue à faire référence et à beaucoup influencer notre regard sur les Japonais.

L'abécédaire du Japon par Takashi Moriyama
Contrairement à l'ouvrage précédent, en voici un écrit "de l'intérieur" par un Japonais, haut fonctionnaire international à la parole libre et au style incisif. Un vrai régal pour connaisseur.

Voyager au Japon

Le Rough guide Japan

Et bien sûr, les guides Osaka et Kyoto, Nara : une expérience japonaise et Tokyo itinéraires de Cécile Parisot et François-Xavier Robert


Beaux-livres : photographies, livres d'art...
Le Dit du Genji de Murasaki Shikibu illustré par la peinture traditionnelle japonais aux éditions Diane de Selliers.
1008-2008 : Un travail impressionnant réalisé pour le millième anniversaire de ce grand classique.

(Les illustrations des couvertures des ouvrages sont reproduites avec l'aimable autorisation des éditeurs : éditions Philippe Picquier ; éditions Gallimard avec ses collections Folio, NRF, Connaissance de l'Orient en partenariat avec l'UNESCO ; éditions Liana Lévi ; éditions Hoëbeke ; éditions Points Seuil ; éditions Albin Michel ; Le cavalier bleu ; éditions Cornélius ; éditions Tonkam ; éditions Naïve ; éditions Delcourt ; Ego comme X ; Le livre de poche ; Antipodes ; éditions Glénat...to be continued)

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